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changements climatiques

  • Changements climatiques: l’agriculture explose au Sahel depuis plus de 20 ans. Et le retour de la pluie au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad va se pérenniser

    Publié par Guy de Laferrière le 16 juin 2023

    Le 10 mai 2023, le ministère malien de l’Agriculture a mis en ligne un communiqué très positif sur la récolte de céréales en 2023-2024. Cette saison encore, elle devrait battre celle de l’année précédente (de 6 % exactement), « sous l’effet d’une expansion des superficies plantées, d’une météorologie favorable et d’une distribution améliorée des engrais aux producteurs ». Le Mali exporte désormais 10 à 15 % de ses céréales vers les pays voisins. En décembre 2022, le gouvernement a même décidé de les bloquer dans l’espoir de ralentir la hausse des prix en interne !

    Les disettes subsistent au Sahel, mais beaucoup moins désormais à cause du climat qu’en raison de l’insécurité, qui gêne le travail des agriculteurs. C’est le cas au Niger. Dans ce pays, classé parmi les plus pauvres d’Afrique, les récoltes battent des records : + 69 % pour les céréales en 2022 par rapport à l’année précédente, avec une hausse d’un tiers de la superficie totale des cultures emblavées. L’insécurité alimentaire est causée par les islamistes et le manque d’engrais, bien plus que par la sécheresse.

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    Bonne nouvelle supplémentaire, le retour de la pluie au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad va se pérenniser, sous l’effet du changement climatique. « Les terres se réchauffent plus vite que l’eau dans le golfe de Guinée, explique Luc Descroix. Cela rend la mousson plus puissante. »

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    Luc Descroix fait beaucoup de terrain. Il se trouvait en Guinée lorsque Le Point l’a interrogé. Il explore sur place un autre phénomène, encore plus contre-intuitif qu’un reverdissement lié au réchauffement climatique. Le recul de la famine serait parfois la conséquence, et pas seulement la cause, de la hausse de la population au Sahel. « On observe un reverdissement accéléré dans les régions les plus peuplées », relève l’hydrologue.

    Il a une hypothèse, assise sur ses observations, à confirmer : « Les paysans, plus nombreux, ont les moyens de passer d’une agriculture extensive à une agriculture intensive réfléchie. […]

    En deux décennies, dans de nombreuses zones rurales du Sahel, la population a doublé et les rendements ont triplé, amorçant une boucle vertueuse. […]

    Le Point via fdesouche