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cohérence

  • Diversité culturelle et pensée unique : quelle cohérence ?

    Publié par Guy Jovelin le 27 janvier 2020

    Notre pays collectionne les contradictions mortelles. Parmi celles-ci, il y a l’incroyable rencontre du multiculturalisme et de la pensée unique. La tradition cohérente de la France reposait sur l’idée inverse : la France a bien, contrairement à l’une des sottises proférées par Macron, une culture, un mode de pensée largement dominant et qui consiste à « cultiver » l’esprit critique, la souplesse intellectuelle autant que la raison, en évitant les fanatismes et les systèmes. Par un incroyable renversement, la caste intellectuellement décadente qui domine l’enseignement, la culture, les médias, et influence de manière déterminante la politique, promeut jusqu’à l’absurde la diversité communautaire et fait preuve de sectarisme à l’encontre de tout ce qui s’écarte du « politiquement correct », formule lénifiante qui ne désigne rien d’autre que son idéologie, c’est-à-dire le discours inconséquent et fallacieux qui n’a pour seul mérite que de légitimer son pouvoir, de même que la marxisme-léninisme justifiait la dictature soviétique.

    L’un des derniers exemples de ces incohérences affichées avec une arrogance sans bornes a été offert par la direction de l’Institut des Sciences Politiques de Lille. « L’Arène » y organise des conférences-débats. L’association qui rappelle avoir invité précédemment Fabrice Arfi, rédacteur en chef de Médiapart ou Agathe Auproux, ex-chroniqueuse de l’émission « Touche pas à mon poste » avait donc programmé Charles Consigny et Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles. Un collectif gauchiste a aussitôt clamé son opposition à cette venue , déclarant : « À une époque où la crise climatique s’accélère gravement, que l’extrême droite tue en masse et que l’islamophobie atteint des sommets, il est scandaleux, irresponsable et dangereux de tenir cette conférence. » Le directeur de Sciences-Po, la main sur le cœur, prend alors position et publie un texte sur la page Facebook de l’établissement. «J’ai fait savoir aux organisateurs que… la participation de l’un des invités ne m’apparaissait pas souhaitable … le journal pour lequel il travaille a été condamné en 2015 pour des faits particulièrement graves après la publication d’un dossier dont il avait été l’un des auteurs. » C’est Geoffroy Lejeune qui est visé en référence à la condamnation pour «provocation à la discrimination, la haine ou la violence envers les Roms» après la publication en 2013, dans Valeurs Actuelles d’un dossier intitulé «Roms, l’overdose», auquel il avait contribué. Le directeur ajoutait bien sûr qu’il agissait en responsable pour éviter les incidents.

    Cette affaire est un modèle du genre. On y trouve d’abord l’inégalité de traitement en faveur de la gauche : Médiapart, c’est possible, Valeurs Actuelles, non ; ensuite, un collectif associatif qui s’érige en inquisiteur de la pensée incorrecte, avec une menace à peine voilée par l’adjectif « dangereux », une outrance des propos qui devrait les disqualifier, car on se demande quelle est cette « extrême-droite » qui « tue en masse », et l’accent mis sur deux menaces étrangères l’une à l’autre, le climat et l’islamophobie, dont le caractère obsessionnel vise à saturer l’opinion publique ; enfin, il y a le censeur à la tartuferie ciselée qui va chercher une condamnation indirecte pour justifier au scalpel la sentence au marteau-pilon du collectif. Les positions politiques et les amitiés de ce personnage sont bien connues. Il est consternant que dans notre pays la formation politique soit tombée sous la coupe d’individus capables de participer à la réduction du débat et de la liberté d’expression. La loi n’a cessé de rétrécir le champ du politiquement correct, c’est-à-dire du prêt-à-penser obligatoire. Les « phobies » univoques, comme l’islamophobie, sont des signes alarmants de cette atteinte à la démocratie, c’est-à-dire au pluralisme des idées. La phobie est une peur pathologique qui relève de la psychiatrie. La méfiance voire l’hostilité raisonnée envers une religion, appartiennent au domaine de la pensée de même que le refus de la présence importune, voire dangereuse d’une immigration insuffisamment contrôlée. C’est une position et une opinion politiques que les faits sont loin de démentir. Valeurs Actuelles avait été condamné pour le dossier sur les Roms, et peu avant pour « islamophobie », justement à cause d’une couverture présentant une femme voilée. La Cour de Cassation a annulé cette condamnation, dieu merci.

    Il faut noter que c’est aussi dans le Nord, à Lille, que François Hollande devait s’exprimer mardi 12 novembre à l’université de Lille 2 sur la crise de la démocratie, et n’a pas pu le faire. En cause, l’irruption d’une cinquantaine de militants d’ultra-gauche qui a dégradé la salle et détruit les exemplaires du dernier livre que l’ancien président de la République venait présenter. Là encore, un haut lieu d’enseignement où la liberté de penser devrait régner en maître, a été victime de ce qu’on appelle à gauche le fascisme, quand il est « de droite »et appartient à l’histoire, mais qui est pardonné et même parfois sanctifié lorsqu’il sévit à gauche. Cette orientation idéologique systématique de la pensée est une véritable décérébration. Qu’elle se produise dans des institutions vouées à l’enseignement est terrifiant. Le racisme anti-blanc, la christianophobie, la francophobie sont niés. En revanche, l’antiracisme peut devenir un racialisme où l’affirmation de la couleur noire se déploie, l’islam peut affirmer sa fierté d’être une religion de paix et d’amour, ce que ni ses textes, ni ses pratiques n’étayent de façon probante, les étrangers peuvent exhiber leur identité nationale, sans restriction. Tandis que la mosaïque culturelle prospère, la pensée subit le joug du terrorisme intellectuel.

     

    Source : ndf