Publié par Guy Jovelin le 16 juillet 2022
La Belgique n’avait plus véritablement de ministre des Affaires étrangères depuis avril. Depuis que Sophie Wilmès, ancienne Première ministre s’était mise en congé pour des raisons personnelles, la fonction était assurée par Alexander De Croo, qui cumulait avec ses fonctions de Premier ministre. Le Premier ministre, qui exerçait donc la fonction par intérim, a été remplacé par une journaliste de télévision sans apparentement politique et issue d’une famille d’origine kabyle algérienne. Hadja Lahbib a prêté serment devant le roi Philippe ce vendredi 15 juillet, un choix que la nouvelle ministre qualifie elle-même d’audacieux.
La RTBF estime que le choix d’une personnalité publique de premier plan, venant d’une famille originaire du Maghreb, est forcément un calcul électoral à l’approche des élections générales de 2024. Même si la vie politique belge ne manque pas de ces passages étonnants entre journalisme et politique, Hadja Lahbib risque donc d’être attendue au tournant par l’opposition, et pas uniquement pour son absence d’expérience politique ou diplomatique.
Hadja Lahbib a été pendant des années un visage de la RTBF, la télévision publique belge, où elle présentait les journaux. Et même si elle affirme ne pas avoir de couleur politique, elle a été désignée par le MR, le parti libéral, pour ce portefeuille de ministre des Affaires étrangères. Ce n’est pas la première fois que ce parti choisit une personnalité du petit écran pour porter ses couleurs.
Dans le mode de fonctionnement de la démocratie parlementaire à la belge, chaque parti est en quelque sorte propriétaire des portefeuilles ministériels attribués lors de l’accord de coalition. Et le président des libéraux francophones ne s’en cache pas : il affirme que la nomination d’Hadja Lahbib est bonne pour le parti avant de dire qu’elle est bonne pour le pays.