Publié par Guy Jovelin le 19 juillet 2022
L’Arcom (ex-CSA) note que des personnes blanches et aisées apparaissent bien plus que celles issues de l’immigration et de catégories sociales moins fortunées.
« La République est une et indivisible ; elle doit l’être aussi dans sa représentation sur les écrans. » Cet impératif, énoncé par Carole Bienaimé Besse, membre de l’Arcom (ex-CSA), fait office de chimère pour la télévision. En un peu plus d’une décennie, elle n’a que peu progressé et préfère toujours montrer à l’antenne des personnes blanches appartenant à des catégories sociales aisées et vivant dans des grandes villes plutôt que celles issues de l’immigration, de catégories sociales inférieures et vivant à la campagne, conclut le rapport annuel établi par le régulateur de l’audiovisuel. Celui-ci s’est appuyé sur 1 800 heures de programmes tous genres confondus visionnés sur dix-neuf chaînes de la télévision numérique terrestre en 2021. « On voit qu’il reste extrêmement difficile pour les éditeurs de représenter la société française », se désole Carole Bienaimé Besse, également productrice.
En 2021, la situation a même empiré pour « les personnes perçues comme “non blanches” ». Leur taux de représentation est passé en un an de 16 % à 14 %, notamment en raison des chaînes d’information en continu, où le taux n’a pas dépassé les 10 %, à l’exception de BFM-TV (14 %). Non contentes d’avoir été sensiblement moins représentées dans les programmes d’information, les personnes de couleur y ont tenu en 2021, dans 43 % des cas, un rôle négatif, soit un bond de 11 points en un an.
Une occasion manquée, observe l’Arcom, alors que l’actualité française, dominée l’an passé par des sujets grand public comme la stratégie vaccinale, constituait « un terrain propice à la juste représentation de la société française ». « Dès qu’on baisse la garde, on voit bien que le naturel revient au galop », poursuit Carole Bienaimé Besse, qui évoque toutefois des progrès accomplis en matière de fiction. « Les rôles proposés sont moins stéréotypés dans les fictions et laissent la part belle aux rôles positifs et de héros. »