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se défendre

  • « Avoir une arme sur soi, c’est avoir la possibilité de se défendre »… Ces Français qui s’arment « au cas où »

    Publié par Guy Jovelin le 02 juillet 2022

    Au moment où Joe Biden signe une loi pour réguler les armes à feu aux Etats-Unis, certains Français rêvent d’une législation à l’américaine. Des armes à feu sont parfois saisies par les douanes lors de contrôles sur les routes ou dans les trains. En France, si la détention d’arme est autorisée – sous conditions, le port d’arme, lui est totalement interdit. Selon le ministère de l’Intérieur, plus de cinq millions de Français possèdent une arme légalement.

    Un pistolet semi-automatique 22 Long Rifle, un pistolet semi-automatique 9 millimètres et un fusil R223, c’est l’impressionnant arsenal dont s’est doté Mitch ces dernières années pour se défendre face à un sentiment d’insécurité qu’il juge grandissant. En France, 5,5 millions de personnes possèdent légalement une arme à feu, selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Intérieur à 20 Minutes. Parmi eux, quatre millions de chasseurs forment une grande partie des détenteurs d’armes. Le reste, 1,5 million, est constitué de professionnels des armes – fabricants, importateurs, armuriers, courtiers –, des collectionneurs et les licenciés de clubs de tirs sportifs.

    Depuis une dizaine d’années, ces clubs ont vu leur nombre d’adhérents exploser, passant de 145.000 en 2011 à plus 242.000 en 2022, soit une augmentation de 70 %. Si certains se sont passionnés pour ce sport, d’autres s’entraînent et achètent des armes dans un but moins avouable, et encore très tabou, celui de l’autodéfense.

    C’est le cas de Mitch, donc, membre de l’ARPAC, une association qui milite pour le rétablissement du port d’arme citoyen dans l’espace public. Autrement dit, le droit de porter une arme dans la rue « au cas où ». Pour ce commercial de 40 ans, « avoir une arme sur soi, c’est avoir la possibilité de se défendre. Ma conjointe fait 50 kg toute mouillée, elle n’est physiquement pas apte à résister, n’importe qui peut lui faire du mal. Une arme, au moins, ça met tout le monde à égalité », explique-t-il, affirmant que l’association, qui regroupe plusieurs milliers de personnes, reçoit chaque semaine de nouvelles demandes d’adhésion.

    Pourtant, en France, à de très rares exceptions près, le port d’arme est totalement interdit. « Hormis les forces de l’ordre, le port d’arme peut être autorisé dans certains cas, pour les gardes du corps, certains politiques, journalistes, avocats ou magistrats concernés par des risques liés au terrorisme », explique Yves Gollety, le président de la Chambre Syndicale Nationale des Armuriers Français (CSNA), rappelant que le permis est délivré par le ministère de l’Intérieur et renouvelé tous les ans.  […]

    Mais c’est en dehors du stand de tir que Mitch, lui, voudrait pouvoir porter son arme. Car depuis les attentats de 2015 notamment, le commercial affirme ne pas se sentir en sécurité : « La police ne peut pas être présente partout, le temps d’intervention varie en fonction des territoires, notamment dans les milieux ruraux. Je fais confiance à la police pour rechercher les auteurs d’agressions après, mais au moment même, on ne peut pas compter sur elle, on doit pouvoir se défendre nous-même ».

    Pour Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire des armements, ce sentiment d’insécurité s’est développé après les attentats de 2015, mais aussi avec la baisse de la confiance dans les forces de l’ordre.  […]

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