Publié par Guy Jovelin le 15 juin 2022
La formule fait choc. Trois mois et demi après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le chef de l’État Emmanuel Macron a souligné lundi les défis posés au secteur de la défense, celui « d’une entrée dans une économie de guerre ». « Nous allons devoir durablement nous organiser », a-t-il déclaré en inaugurant le Eurosatory près de Paris, « aller plus vite, réfléchir différemment sur les rythmes, les montées en charge, les marges pour reconstituer plus rapidement ce qui est indispensable pour nos armées, pour nos alliés, pour celles et ceux que nous voulons aider, une économie où nous ne pouvons plus vivre avec la grammaire d’il y a même un an », a-t-il prévenu. L’industrie de la défense doit se déshabituer au temps de paix pour accroître ses cadences. La formule est un avertissement. Le gouvernement envisage aussi, selon Le Monde, une modification législative pour pouvoir réquisitionner, dans certaines circonstances, des entreprises civiles à des fins militaires.
La déclaration n’a pas l’air de choquer les observateurs politiques de RFI, qui entérinent la marche forcée vers la guerre. D’abord l’économie de guerre, c’est-à-dire « le passage de l’abondance à la pénurie » (le test fonctionne bien avec l’huile, la moutarde, donc adieu les vinaigrettes), et enfin la guerre elle-même, puisque nos armes combattent déjà là-bas. Les hommes suivront.
Le big crash économique tant annoncé, depuis la crise financière de 2008, est donc là : il est produit par un Système qui a été au bout de lui-même, de ses contradictions, et qui va tout sacrifier pour se sauvegarder. L’économie financière mondialisée a besoin de détruire de la valeur, et de la valeur réelle, car la masse d’argent en circulation ne correspond plus à rien, elle n’est plus indexée sur la valeur réelle. La guerre, historiquement, apporte cette destruction de valeur qui régénère le capitalisme. L’hyperclasse a donc besoin de la guerre, qu’elle a soigneusement fabriquée et relancée depuis 2014 à la frontière russe.
L’augmentation du budget militaire de la France, qui avait été demandé par les armées, exsangues depuis 2013 et l’intervention au Mali, vient enfin de tomber. Mais cela se fera au détriment des autres postes gouvernementaux, c’est-à-dire les services publics de la santé, et peut-être de la sécurité, sauf si le pouvoir a besoin des forces de la répression pour mater les insurrections sociales qui ne vont pas manquer d’éclater ici et là. Car les Français vont découvrir le sens du mot stagflation : inflation, baisse de la production, chômage encore plus massif, diminution des revenus…
On n’en est pas encore à la famine mais on nous y pousse gentiment. Déjà, Bill Gates et ses amis trouvent qu’on est trop sur Terre. Faisons un effort pour eux, merde.
La vraie guerre que Macron mène, c’est la guerre sociale contre les Français, contre le peuple, au profit des puissances mondialistes.