Publié par Guy de Laferrière le 14 avril 2023
À quelque semaines du couronnement – qui aura lieu le 6 mai prochain -, les esprits s’échauffent quant à la place que réservera le nouveau roi aux religions, et notamment à l’islam, lors de la cérémonie. D’après des confidences recueillies le week-end dernier, le Daily Mail révèle l’existence d’une querelle entre Buckingham Palace et l’Église anglicane à ce sujet. Charles III, qui aime à se définir comme « défenseur de toutes les fois » au mépris de l’étiquette, plaiderait en faveur d’une célébration « inclusive » et de la participation active des non-chrétiens. Une suggestion inconcevable pour le clergé, tenant du droit canonique et des traditions. Mais le monarque pourra sans nul doute compter sur le soutien de Lord Harries de Pentregarth, évêque à la retraite, qui suggérait, en 2014, de lire le Coran lors du prochain couronnement.
Au-delà de la Couronne, c’est tout un pays qui subit la progression de l'islam. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont les internautes britanniques à se demander si le Royaume-Uni n’est pas en passe de devenir un État islamique. Magasins de vêtements islamiques, femmes intégralement voilées dans les rues de Birmingham, ségrégation genrée dans les restaurants halal… les signes d’un islamisme conquérant ne cessent de se multiplier, outre-Manche.
Appel du muezzin dans les rues anglaises
Depuis quelques semaines, nos voisins britanniques semblent vivre à l’heure du ramadan. Outre les illuminations spéciales de Londres, les joueurs de la Premier League (équivalent de la Ligue 1 française) ont ainsi obtenu l’autorisation de rompre le jeûne sur les terrains de football pendant leurs matchs. Plus récemment, au 10 Downing Street, demeure du Premier ministre, et sous les dorures de Lancaster House, à quelques pas de Buckingham Palace, résonnait un chant islamique. Réunis en présence du chef de file des Conservateurs et de membres du gouvernement, des dignitaires et entrepreneurs musulmans étaient invités à rompre le jeûne en ces lieux symboliques. Même scène en Écosse, où le nouveau Premier ministre, musulman de confession, est fier de partager une photographie de sa famille accomplissant une prière rituelle dans leur nouvelle demeure. À cela s’ajoute enfin l’autorisation donnée à la mosquée de Blackburn de diffuser son appel à la prière dans les rues de la ville, au grand dam de certains riverains.
Mais il n’y a pas qu’en période de ramadan que l’islam s’impose outre-Manche. Comme le note Ed Husain dans son livre Among the Mosques (« Au milieu des mosquées »), une véritable société parallèle musulmane se met actuellement en place au Royaume-Uni. En plus des mosquées et des écoles privées qui y sont rattachées, les musulmans disposent également de leurs propres tribunaux islamiques qui appliquent la charia. Si elles ne sont pas officiellement reconnues, ces cours de justice, entre 30 et 85 selon les estimations, restent tolérées. À cette justice parallèle viennent se greffer les mariages islamiques. Bien que non reconnues, ces unions prospèrent – plus de 100.000 - et laissent souvent les femmes en grande difficulté en cas de divorce ou de polygamie.
Toutes ces manifestations sont le signe visible d’un islam en pleine expansion. Le dernier recensement, réalisé en 2021, montre ainsi une nette augmentation (+44 %) du nombre d’Anglais et de Gallois se déclarant musulmans. On compte 3,9 millions de musulmans, soit 6,5 % de la population. Un chiffre qui monte jusqu’à 30, voire 40 % dans certaines villes comme Birmingham et Tower Hamlets. Conséquence directe : Mohammed, et ses dérivés, arrivent en tête des prénoms les plus donnés à la naissance, loin devant les traditionnels Oliver, Harry et George.
Dès les années 1960, Enoch Powell, membre des Conservateurs, conscient des risques du modèle multiculturel, avertissait dans son désormais célèbre discours « Des fleuves de sang », des risques de laisser prospérer l’immigration. Un avertissement que ne semblent pas prendre au sérieux les membres actuels du gouvernement britannique qui, alors que l’islamisme gagne du terrain, souhaitent toujours faire de Londres la première place de la finance islamique.
Source : bvoltaire