Publié par Guy de Laferrière le 24 juillet 2023
Directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux a été interrogé dans Le Parisien, à propos des policiers engagés dans un mouvement de protestation lancé à la suite de la détention provisoire d’un fonctionnaire de la BAC de Marseille. Extraits :
Souhaitez-vous aussi la remise en liberté de ce policier de la Brigade anticriminalité ?
Oui. Le savoir en prison m’empêche de dormir. Mais la justice ne cède jamais à la pression médiatique ou de la rue, elle traite les dossiers. L’émotion et la colère passées, il faut se donner les moyens techniques et judiciaires pour que ce fonctionnaire de police retrouve la liberté. C’est un policier expérimenté comme ceux qui composent les BAC de Marseille. Ils font face quotidiennement à des situations très complexes, car confrontés à un trafic de stupéfiants très important et à des individus souvent armés. Grâce à eux, de nombreuses affaires ont été résolues, nous savons pouvoir compter sur eux en toutes circonstances.
Vous comprenez donc ce mouvement de fronde ?
Je comprends l’émotion, et même la colère, qu’a pu susciter dans les rangs policiers le placement en détention de l’un des leurs. Ceci, indépendamment de l’affaire judiciaire, dont je ne connais pas le contenu et dont je me garderais de toute appréciation. De façon générale, je considère qu’avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison, même s’il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail. J’exclus de mon propos les affaires qui concernent la probité ou l’honnêteté. Mais lorsqu’un policier est dans l’exercice de sa mission, on doit admettre qu’il peut commettre des erreurs d’appréciation. Le policier doit rendre compte de son action, y compris devant la justice, mais on doit aussi tenir compte des garanties dont il bénéficie et qui le distinguent des malfaiteurs ou des voyous. Je le répète, dans ce type d’affaires, le placement sous mandat de dépôt n’est pas la solution. […]
Source : lesalonbeige