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coup de poignard

  • Le coup de poignard dans le dos de France Relance

    Publié par Guy Jovelin le 16 novembre 2021

    Le scandale est désormais officiel, confirmé au Sénat devant la représentation nationale, le 10 novembre dernier : le gouvernement va apporter sa caution aux frais des contribuables français à l’installation d’une firme indienne.

    Pourtant, le leader européen qui emploie 2 000 personnes (surtout en Lorraine) est français : il s’agit de la société Saint-Gobain PAM qui vient d’investir 170 M€ pour se moderniser, tout en restant d’ailleurs déficitaire.

    En effet, le marché est actuellement en surcapacité de production.

    Saint-Gobain est déjà fortement concurrencé par les tuyaux en fonte indiens (ou les aciers turcs, comme les récents appels d’offres du canal de Provence l’ont montré).

    Cette décision est donc absurde sur un plan économique car il n’y a pas de marché pour de nouvelles usines.

    Mais c’est surtout une catastrophe, un coup de tonnerre pour l’emploi industriel français. En effet, à terme, cette usine sera un « cheval de Troie » pour les importations indiennes qui lamineront le marché européen grâce à cette base française payée par Bercy.

    Ce financement et cette caution morale apportée à une multinationale indienne sont contraires aux intérêts de la France.

    C’est une attitude incompréhensible qui pourrait causer la perte d’un fleuron de notre industrie Saint-Gobain PAM, leader depuis 175 ans.

    Détruire 2 000 emplois industriels et prendre le risque de perdre sa souveraineté technologique contre une vague promesse de 200 emplois hypothétiques d’une multinationale indienne, c’est aussi cela, le « en même temps » !

    Pourtant, la filière eau est une filière importante pour la France, un des rares domaines où nous sommes leaders.

    Si nous n’y prenons pas garde, demain nos tuyaux seront indiens et nous aurons perdu notre souveraineté sur un bien précieux et vital : le transport de l’eau.

    Merci France Relance !

    Il faut cesser de fragiliser nos entreprises et entreprendre une vraie politique de souveraineté économique.

    Commençons par ne pas financer les multinationales étrangères, et appliquons, sur nos marchés publics, la préférence nationale.

    Bien sûr, dans l’Europe actuelle, il n’est pas possible d’appliquer une réelle préférence nationale sur les marchés publics (mais cela pourrait changer si les politiques l’exigeaient). Par contre, nous pouvons appliquer le principe de réciprocité.

    Comme le dit la Commissaire européenne à la concurrence, « quand j’invite à dîner au Danemark, j’espère toujours être invitée en retour ».

    C’est finalement simple, la réciprocité.

    Est-ce le cas actuellement ? Non, et c’est tout le contraire : les entreprises européennes ne sont pas en mesure de concourir dans les pays qui ne sont pas signataires des accords sur les marchés publics (et l’Inde justement n’est pas signataire).

    Il est donc possible et souhaitable d’après la Commission européenne de privilégier les produits et les entreprises qui ont signé les accords sur les marchés publics.

    Cette disposition n’est pas obligatoire.

    Il faut la rendre commune et convaincre les acheteurs publics de cette possibilité.

    Pour modifier en profondeur les comportements, il pourrait être judicieux de réfléchir à un peu de coercition fondée sur les financements.

    À l’image de ce qui peut se passer dans certains projets d’exportation, pourquoi ne pas imaginer que ce soient les financeurs (agence de l’eau, Caisse des dépôts, etc.) qui intègrent des critères de respect de l’article 85 de la directive (dans le code en France l’article 2153-1) ?

    Ils n’accorderaient leurs financements qu’aux entreprises respectant ces dispositions.

    Rétablir la réciprocité, une dimension équitable dans les marchés publics, tout en valorisant le poids économique et politique de l’Union européenne est vital.

    Que France Relance soit véritablement au service des industries françaises, et que l’on cesse d’ouvrir nos marchés à ceux qui ne jouent pas le jeu de la réciprocité !

    Enfin, une question me taraude : pourquoi un tel intérêt de la part du gouvernement Macron à financer cette multinationale indienne ? Poser la question, c’est sans doute déjà y répondre …