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remuer la boue

  • Par pitié pour le peuple, les évêques doivent cesser de remuer la boue!

    Publié par Guy Jovelin le 13 novembre 2021

    Par pitié pour le peuple, les évêques doivent cesser de remuer la boue!

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    Un lecteur nous adresse cet article:

    La publicité faite autour  du rapport Sauvé sur les abus sexuels qui auraient été commis dans l’Eglise au cours des dernières décennies est un acte contre la charité.

    Ceux qui l’ont décidée semblent ne pas se rendre compte de l’état de population française en cet automne 2021, en partie du fait de l’épidémie : absence de perspectives économiques et politiques, montée des suicides, des dépressions, des avortements, recours accru aux neuroleptiques, explosion des consultations en psychologie et psychiatrie, menace de crise internationale.

    Plongés dans une crise morale sans précédent, les Français attendaient de leurs pasteurs deux choses : des points de repères forts, une parole d’espérance réaliste, pas de « bonnes paroles », pas seulement pour l’au-delà mais pour ce temps.

    Au lieu de cela, ils auront reçu « en pleine gueule » un tombereau d’insanités. La plupart des Français ne se sentent pas personnellement concernés par ces affaires. Nous parlons des Français car le vrai troupeau, aujourd’hui, ce sont eux, pas les seuls abonnés de La Croix.

    Beaucoup pensent, non sans raisons, que le rapport est  exagéré . La seule chose sûre est que 243 victimes d’abus ont été entendues. 2819 auraient écrit une lettre.  Ça parait un gros chiffre en notre temps où personne n’écrit plus : une campagne de lettres, ça s’organise et certains lobbies savent le faire.   Quelle légitimité a l’INSERM pour faire des sondages en la matière ? Passer sur ces bases à 320 000 victimes (dont 219 000 de clercs, soit 3000 clercs en cause pour 110 000 ayant exercé sur la période) se rapportant pour 54 % à des affaires vieilles de plus d’un demi-siècle nous paraît de la  haute voltige.

    La méthode de l’extrapolation rétrospective n’est pas scientifique. Dire : il y a eu tant d’abus dans la période récente pour laquelle nous avons encore des témoins ;    il y avait dix fois plus de prêtres dans les années cinquante et donc dix fois plus d’abus est une manipulation.  Elle ne tient pas compte de l’historicité du phénomène dont le pape Benoît XVI, comme d’autres, pense qu’il est lié à l’explosion libertaire des années soixante-dix (et non au Concile). Elle ne correspond pas aux souvenirs que certains ont gardé des années cinquante. Dans les temps d’anticléricalisme très virulent (années 1880-1914), la question n’est pas évoquée. Elle l‘aurait été sans nul doute s’il y avait eu lieu.

    Que M. Sauvé dont « tout le monde disait du bien » dans la vie civile ait cautionné ce rapport ne suffit pas.  La loi morale interdit de ne pas avouer les fautes que l’on a commises. Mais en avouer que l’on n’a pas commises, surtout pour des pasteurs dont « la lumière doit briller aux yeux des hommes » (Mt 5,7), n’est non plus pas un acte  innocent.

    Le souci d’une purification toujours à recommencer, au prix d’aveux scabreux,  peut être même tenue pour une forme narcissique de recherche de la pureté de type pharisien. Les victimes, qui certes méritent une grande compassion, sont-elles unanimes à le demander ? Certaines n’en sont -elles pas profondément gênées ?

    Les évêques français semblent ignorer les mécanismes de communication subliminale : même si aucun d’entre eux n’a commis les fautes invoquées (nous n’en doutons pas), une opinion mal éclairée va associer désormais évêque à pédomanie, un mécanisme dont fut victime à Lyon le pauvre cardinal Barbarin et que cherchent sans nul doute à nourrir les ennemis de l’Eglise, infiltrés ou pas.

    Quoique le rapport l’exagère, le mal a existé, c’est une chose entendue. Les coupables, s’ils sont encore en vie, et s’ils ont toujours dans l’Eglise,  sont renvoyés à leur conscience et à la justice.

    Plutôt que de multiplier les résipiscences importunes, ceux qui, en connaissance de cause,  n’ont pas cherché à les neutraliser  devraient à notre sens, réviser leur doctrine sur deux sujets :

    • La solidarité de corps, épiscopal, clérical ou ecclésial, n’est pas le dernier mot de la charité.  Elle n’interdit pas par exemple qu’un prêtre dangereux, par ses mœurs ou par sa doctrine,  soit expulsé de l’Eglise.
    • Encore moins la crainte du scandale est-elle l’expression de la prudence ou de la sagesse. Nous ne parlons pas seulement de scandale qui  éclabousserait l’Eglise, mais tout simplement de celui qui ferait des remous. Le remous n’est pas un mal en soi. Et empêcher des remous peut l’être. J’ai entendu un homme d’Eglise critiqué parce qu’il était « clivant » et donc source de problèmes : mais Notre Seigneur Jésus Christ ne l’était-il pas, lui, clivant ?

    Le bruit fait autour du rapport Sauvé  a suscité découragement et colère chez beaucoup de fidèles – non contre les faits supposés mais leur exagération et leur publicité.  Il est notoire que beaucoup de pratiquants n’ont nullement envie de payer son coût exorbitant (3 millions d‘euros).

    Le premier acte pastoral que l’on attend des évêques est de tourner la page.

     

    Source : lesalonbeige