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Le « monde d’après » a un air de déjà-vu

Publié par Guy Jovelin le 02 mai 2020

Rédigé par notre équipe le 01 mai 2020.

Quelle amertume…tant d’envolées lyriques pour, finalement, décevoir le public et revenir si vite aux vieux réflexes du « monde d’avant ». Le Président de la République aurait-il surjoué le mélodrame, dans une tentative infructueuse de se tailler un costume de vrai chef d’Etat ? Ses nouveaux mantras souverainistes n’auraient été que de l’encens acheté à bas prix sur le marché de la si banale duperie politicienne ? Il semblerait que oui.

Alors qu’Emmanuel Macron et sa secte médiatique palabrent sur la nécessité de bâtir le monde de demain, dont une France à la souveraineté renouvelée devrait faire partie, la Commission européenne, quant à elle, ne s’embarrasse pas de fioritures et garde son cap ultralibéral. Ce 28 avril, elle a signé avec le Mexique un accord commercial qui fera sauter la quasi entièreté des droits de douanes pour les produits échangés entre le Mexique et l’UE.

Grande nouveauté de ce traité (un ancien traité de libre-échange avait déjà été passé avec le pays dans les années 2000) : les produits agricoles sont inclus dans la levée des droits de douanes. Pour un pays comme la France, dont les agriculteurs sont déjà au bout du rouleau, c’est une catastrophe.

Selon Interbev (association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes), l’accord permettra au Mexique de déverser quelques 20 000 tonnes de viandes bovines dans l’UE à faibles droits de douanes (7,5%). Par le passé, ces viandes étaient interdites pour des raisons sanitaires… Pour l’éleveur français, cela signifie davantage de concurrence, et avec des produits d’une qualité encore moindre, c’est-à-dire moins chers sur le marché. A ceci s’ajoutent, comme toujours, les coûts environnementaux de ces futurs accroissements des échanges.

Dominique Langlois, président d’Interbev, a déclaré au cours d’un communiqué que : « Nous, professionnels de la filière française de l’élevage et des viandes, avons entendu le Président de la République déclarer, au début de la crise du Covid 19, que ‘déléguer à d’autres notre alimentation serait une folie’ […]. Nous partageons pleinement cette vision et sommes au travail, chaque jour, pour approvisionner les citoyens en viandes de qualité, en quantité suffisante. Nous attendons en retour que la France et l’Europe mettent désormais en cohérence leurs actes avec leurs discours, pour nous protéger de la concurrence déloyale de viandes importées et nous permettre de poursuivre notre mission nourricière du pays ». L’accord prévoit, de même, l’importation de volailles, de porcs et de miel…

Mais revenons à Macron. A-t-il réellement trouvé son chemin de Damas souverainiste, ou n’embrasse-t-il la France que pour mieux la livrer à l’occupant bruxellois ? Sera-t-il Saint-Paul ou Judas ?

Le nouveau traité UE-Mexique devra, pour entrer en vigueur, être ratifié par tous les Parlements de l’Union Européenne. D’ici là, Macron a largement le temps de préparer une contre-attaque afin de protéger le secteur agricole de la France. S’il le souhaite réellement. Aussi, Interbev demande à Emmanuel Macron d’allier les actes à la parole, et de protéger la souveraineté alimentaire française. Reste à savoir si « le monde d’après » répondra présent à l’appel.

 

Source : 24heuresactu

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