Publié par Guy Jovelin le 02 septmbre 2020
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Alors que l’embryon humain n’a plus aucun droit, une association suisse lance un appel pour donner une personnalité juridique au fleuve Rhône… Valérie Cabanes, juriste, explique :
Sortir d’une vision trop anthropocentrée du monde nous permettrait d’accepter des innovations juridiques et de créer des passerelles entre différentes disciplines pour aborder les problèmes de la crise écologique et climatique. La deuxième conséquence est juridique. Accepter de donner une personnalité juridique à des éléments non humains et de les représenter en justice permettrait de prévenir les dommages. Depuis 2012, grâce au procès de l’Érika, on a reconnu en France le principe du préjudice écologique. Le juge a reconnu la valeur intrinsèque de l’écosystème marin et a donné une amende à Total pour réparer le dommage écologique indépendamment des victimes humaines. On en est donc déjà au stade où l’on reconnaît cette valeur mais on ne peut la mettre en avant dans une plainte que si le dommage a eu lieu. Les droits donnés à la nature permettraient de demander au juge des mesures conservatoires, par exemple sur des projets industriels qui menaceraient les équilibres écologiques.
Source : lesalonbeige