Publié par Guy Jovelin le 30 novembre 2020
TRIBUNE. Après l’évacuation violente de migrants lundi, place de la République, à Paris, Mathieu Hanotin, maire (PS) de Saint-Denis (93) et conseiller départemental de Seine-Saint-Denis, réclame l’élaboration d’une loi SHU (solidarité hébergement d’urgence) reprenant le modèle de la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain).
[…] Nous devons organiser le premier accueil pour que n’importe qui puisse être pris en charge de manière digne et rapide (sur le modèle de la bulle de la Chapelle, malheureusement fermée). Pour l’Ile-de-France, au moins dix points seront nécessaires. Il faut aussi plus de moyens juridiques et financiers, des efforts mieux répartis entre les territoires. […]Les communes ne pourront pas seules apporter des solutions à ce défi qu’est l’accueil inconditionnel de toutes et tous. Les pouvoirs publics doivent poursuivre leur collaboration avec les associations pour construire des dispositifs de halte humanitaire sur l’ensemble du territoire et garantir l’accès aux droits fondamentaux des migrants. Il faut que l’Etat joue enfin son rôle d’ensemblier des initiatives et que la réponse interrégionale se mette effectivement en œuvre. Au-delà de l’urgence, il sera nécessaire d’apporter des solutions structurelles en inscrivant à l’agenda la question des quotas, dispositifs contraignants de places réservées dans toutes les zones métropolitaines denses.
C’est pourquoi je plaide, sur le même modèle que la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) adoptée il y a plus de vingt ans, pour l’élaboration d’une loi SHU (solidarité hébergement d’urgence), avec un meilleur partage de la solidarité, avec des obligations et amendes pour celles et ceux qui ne respecteraient pas cette responsabilité collective. Le reste ne sera encore que des cris d’orfraie, il faut agir.”