Publié par Guy Jovelin le 03 août 2021
Elle est devenue le symbole du débat sur le retour controversé dans leur pays des réfugiés syriens détenteurs d’un titre de séjour temporaire. Son avocat, Niels Erik Hansen, a fait appel de la décision de l’Office de l’immigration. « Je ne veux pas retourner à la mort. J’ai participé à des manifestations contre le régime. Tant que je suis au Danemark, je suis en sécurité », a-t-elle supplié devant l’instance de recours présidée par un juge.
Selon son avocat, « la très grande médiatisation de cette affaire a joué un rôle dans la décision de la commission tout comme les propos négatifs d’Aya sur le régime d’Assad ». Ce cas n’est pas unique. Environ 40 % des dossiers de permis de séjour révoqués des Syriens par l’Office de l’immigration ont été annulés par la commission de recours, selon Stig Torp Henriksen, son directeur.
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La volonté de renvoyer les Syriens ne se traduit pas dans les faits, freinée légalement par l’instance de recours des réfugiés. De 2011, début de la guerre en Syrie, au 1er janvier 2021, 28 931 Syriens sont arrivés au royaume scandinave : 26 016 y vivent encore aujourd’hui. Même tendance pour les autres grands groupes de réfugiés recensés durant la période 2011-2017 : 94 % des Érythréens, 89 % des Iraniens, 97 % des Afghans et 65 % des Somaliens sont toujours au Danemark.
Pour Thomas Gammeltoft-Hansen, professeur de droit à l’université de Copenhague, « c’est une noix qu’aucun pays européen n’a réussi à casser. En pratique, il est très difficile d’assurer le renvoi des réfugiés ». « Nous sommes forcés de constater que notre idée d’un permis de séjour provisoire ne tient pas la route », reconnaît le ministre de l’Immigration, Mattias Tesfaye. Et d’ajouter : « À la longue, notre société ne pourra pas supporter un tel fardeau » de résidents temporaires devenus permanents.