Publié par Guy Jovelin le 24 septembre 2021
Sandrine Rousseau, candidate à la primaire écologiste.
© Greenbox / CC by-sa
Hier, je préférais abandonner aux politologues le soin d’analyser les résultats de la primaire des écologistes, pour prendre quelque distance en abordant le fond du problème.
Mais la situation avantageuse de Sandrine Rousseau, arrivée seconde et non loin de Yannick Jadot, me pose aussi une question de fond, qui rejoint d’ailleurs celle de l’orientation philosophique de l’écologisme. Sandrine Rousseau incarne, en effet, la radicalité en politique. Elle s’en réclame, elle en est fière, elle en fait l’argument premier de sa propagande. Et ça marche auprès d’un public très sensible à toute une thématique qui fait fureur à l’extrême gauche et qui s’apparente aux courants qui opèrent des ravages dans les universités américaines.
Le succès de Sandrine Rousseau est plus qu’un avertissement, il doit retenir notre attention sur une évolution qui touche des pans entiers de la société, et nous entraîne dans un climat de guerre civile. Car la lutte proclamée contre les discriminations entraîne à une nouvelle lutte des classes. Lutte assez différente de celle qui régnait sous l’empire du marxisme-léninisme, mais lutte tout de même fondée sur l’exploitation du ressentiment avec des théorisations qui font fureur. Madame Rousseau accomplit ainsi l’alliance de l’écologisme avec ce qu’on appelle la culture woke.
Ainsi trouve-t-elle la complicité de ce qu’il y a de pire dans l’écologie profonde avec un sectarisme idéologique proche du bourrage de crâne. Quand la candidate verte déclare à Charlie Hebdo qu’il s’agit de s’émanciper des religions monothéistes dites patriarcales afin de retrouver un rapport sacré à la nature, on se dit que ce retour au paganisme nous ménage le retour des fantasmes les plus dangereux.
Chronique diffusée sur radio Notre-Dame le 21 septembre 2021.