Publié par Guy Jovelin le 04 juillet 2022
Entretien avec Emmanuelle Calmon, la directrice du service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip) du Finistère.
« Quelqu’un de très bien inséré peut être un délinquant, peut commettre un meurtre. A contrario, un SDF, un alcoolique, ne sont pas forcément des délinquants. Leur vie n’est pas simple mais ils ne sont pas obligatoirement des voleurs ou des personnes violentes. »
« Pourquoi un jeune va-t-il commettre des délits routiers ? Pour l’adrénaline ? Parce qu’il n’a pas de loisirs ? Idem pour un jeune qui devient toxicomane, on essaye de comprendre son rapport aux produits illégaux, les raisons de sa consommation. En raison de leurs modes de vie, des gens commettent tous les jours des infractions. Sans faire leur auto-critique. Jusqu’au moment où ils sont arrêtés. »
« Au 1er mai 2022, le Spip suivait, dans le Finistère, 2 845 personnes : 560 personnes écrouées, 2 249 personnes libres sous mandat judiciaire, ce qui fait seulement 20 % de personnes détenues. L’emprisonnement, c’est une mise à l’écart pour la préservation de l’ordre public. Cette privation de liberté doit avoir du sens. (…) Le recours à l’incarcération doit être évité au maximum. Plus la peine est longue et sévère, plus le risque de récidive est élevé. »