Publié par Guy Jovelin le 09 octobre 2022
Avant son voyage en Algérie le 9 et 10 octobre, Elisabeth Borne s’exprime sur les sites algériens TSA et El Khabar, sur sa visite ce dimanche 9 octobre en Algérie, la question des visas, le gaz, la mémoire, le rôle de la diaspora algérienne, le Mali…
La décision des autorités françaises de réduire « drastiquement » le nombre de visas délivrés aux ressortissants des pays maghrébins, dont l’Algérie, a durement affecté les relations bilatérales entre les deux pays. La dernière visite de M. Macron a-t-elle ouvert une perspective de dénouement positif pour ce dossier sensible ?
Délivrer un visa est un acte de souveraineté. Nous souhaitons clarifier notre approche commune de l’immigration pour être plus constructifs et mettre en avant la mobilité choisie des étudiants, des entrepreneurs, des responsables politiques, des chercheurs, des acteurs culturels et sportifs, en étant aussi plus rigoureux dans la lutte contre l’immigration clandestine.
Nous dialoguons avec les autorités algériennes pour faire en sorte que notre coopération en matière migratoire soit plus fluide et plus efficace, car le renforcement des mobilités légales et le découragement des mobilités illégales ne peut qu’être un intérêt partagé.
Contrairement à ce qu’on entend souvent, la France n’a pas cessé de délivrer de visas aux Algériens, puisque plus de 85 000 visas ont été délivrés cette année au 31 août, alors que les conditions de circulation étaient encore contraintes par la crise sanitaire.
Le nombre de visas d’étudiant délivrés n’a cessé d’augmenter, même pendant la période de fermeture des frontières générée par la pandémie, passant de 5 288 en 2019 à 7 717 en 2021, soit une hausse de 45%.
A la fin du mois d’août 2022, nous avions déjà délivré plus de 5 000 visas à des étudiants. Les étudiants algériens sont plus de 29 000 en France, c’est 8 % du total des étudiants étrangers : l’Algérie est deuxième en nombre d’étudiants en France, devant la Chine, l’Inde et l’Italie qui représente le premier contingent européen. […]
Comme l’a montré la composition de la délégation qui l’a accompagné à Alger, Emmanuel Macron compte beaucoup sur la diaspora algérienne pour servir de pont avec l’Algérie. Qu’est-ce qu’une telle vision pourrait apporter en termes d’intégration et d’épanouissement à cette communauté ?
Le Président Macron a ce souci de valoriser les diasporas en France, dont il rappelle à chaque fois les richesses et les apports, mais aussi la capacité à jeter des ponts entre nos deux cultures et nos deux pays.
Les diasporas ont un rôle clé à jouer dans tous les domaines, et notamment sur les plans économique et culturel. Je pense notamment aux échanges qu’ont eus les deux ministres de la Culture lors de la visite du Président Macron et qui ont donné lieu à des initiatives concrètes, par exemple dans le domaine du cinéma, où nous allons renforcer notre coopération en matière de création et de production.
Par ailleurs, le Président Macron a annoncé, en février dernier, à Marseille, à l’occasion du Forum des Mondes Méditerranéens, la création d’un fonds spécifique de soutien doté de 100 millions d’euros. Ce fonds a justement été conçu pour accompagner en particulier nos diasporas sur les projets qu’elles auront à conduire dans ces secteurs et pour pouvoir aller beaucoup plus loin. […]