Publié par Guy de Laferrière le 11 avril 2023
11/04/2023
Drogue, porte fracturée, menaces, main cassée : Marie-Thérèse, 81 ans, vivait un enfer depuis des années dans une cité HLM de Nice-Nord. Anthony Borré, le président de côte d’Azur Habitat, l’a mise à l’abri et demande l’expulsion de son agresseur
Elle est à l’abri. Enfin. Après des années à vivre dans la peur. Marie-Thérèse souffle. Enfin. Loin des barres, loin du shit, du trafic et des menaces. La dame de 81 ans a quitté son HLM de Las Planas.
Porte cassée, intrusions, menaces, béquille volée, agressions physiques… La parution, le 26 février, de notre article où elle racontait son quotidien, harcelée par des dealers de ce petit quartier de Nice-Nord, avait fait réagir Anthony Borré, président du bailleur social Côte d’Azur habitat (CAH).
“Je m’y étais engagé. On a trouvé un logement à cette dame dans une commune de l’arrière-pays”, indique celui qui est aussi premier adjoint au maire. Et qui ne compte pas en rester là: “J’engage une procédure de résiliation de bail auprès du tribunal contre son agresseur”.
« Une solution humaine et nécessaire »
Anthony Borré explique: “Je l’avais reçu en conseil des droits et devoirs des locataires. Il était connu pour des problèmes d’entretien de son logement, de poubelles et de détritus et d’encombrement des parties communes. Les voisins s’en plaignaient. Je l’ai averti les yeux dans les yeux, lui et sa famille. Et le 22 décembre dernier, il agresse cette vieille dame…”
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26/02/2023
Des sachets de cocaïne cachés dans son manteau, serrures cassées, intrusions, menaces… A Nice-Nord, une dame de 81 ans raconte son “enfer parce qu'(elle) refuse de se taire”.
Sur le mur à côté de sa porte, elle a scotché un petit bout de papier comme un avertissement dérisoire: “Attention, vous êtes filmés.” C’est écrit au stylo-bille noir d’une main tremblotante. “Ca ne les empêche pas de casser et d’entrer, j’ai encore dû changer les serrures il n’y a pas longtemps. Un voisin m’a aidée mais ça me coûte cher tout ça”, souffle la dame de 81 ans en montrant le contour des barillets escagassés.
Un sifflet autour du cou pour appeler à l’aide
Sa vie, c’est, raconte-t-elle, agression sur agression. Elle sort un classeur épais rempli de plaintes, de certificats médicaux et de courriers. S’excuse de ne pas arriver à bien tourner les pages, exhibe sa main droite immobilisée par une attelle: “Il m’a blessée à la veille de Noël.” Le 22 décembre, fracture, opération.
Depuis, elle porte “jour et nuit un sifflet autour du cou pour appeler à l’aide en cas de problème”. “Je suis en danger parce que je n’aime pas les trafics de drogue en bas de chez moi et que je refuse de me taire, poursuit-elle. Moi, je n’ai pas d’espérance de vie mais pour les petits du quartier, pour les associations qui se battent pour qu’ils grandissent bien, on ne peut pas laisser faire.”
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« Ils veulent ma peau, je suis très fatiguée »
Elle a remplacé les fleurs à ses fenêtres par des planches et du grillage: “Je me barricade, je ne dors plus que deux- trois heures par nuit. Ils veulent ma peau. Je suis très fatiguée…”.
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