Dans un livre-événement, « L’Archipel français », Jérôme Fourquet analyse de nombreuses données qui dessinent une société française au stade ultime de la fragmentation.
Dislocation des références culturelles communes, fin de la matrice catholique, instauration d’une société multiculturelle, sécession des élites, éclatement du clivage gauche-droite… Notre société est, comme jamais, en voie d’« archipelisation ».
Premier enseignement : la déchristianisation de la société. De nombreux d’éléments, allant de la disparition du prénom Marie à la baisse du nombre de prêtres en passant par la diminution du nombre de baptêmes, prouvent que la France est entrée dans une « ère post-chrétienne », comme le décrit le politologue.
Le livre expose également les résultats d’une anthroponymie. L’auteur a utilisé la base de données de l’Insee recensant l’ensemble des prénoms donnés en France depuis 1900 ainsi que diverses listes électorales. «em> Nous avons mobilisé cette gigantesque base (…) afin de mettre en évidence différents phénomènes comme la montée en puissance d’un individualisme de masse, l’affranchissement idéologique et culturel des catégories populaires et le regain identitaire », écrit le politologue. La forte hausse de la part des nouveau-nés en 2016 en France portant un prénom arabo-musulman (18 %) risque d’être la plus commentée. Ce chiffre n’est pas isolé. Des hausses similaires sont à noter à propos des prénoms hébraïques et régionaux.
Enfin, en cette période de Gilets jaunes où la France d’en bas se révolte contre celle d’en haut, Jérôme Fourquet produit de nombreux graphiques montrant une réelle sécession des élites, qui se détachent du reste de la société. « Les occasions de contacts et d’interactions entre les catégories supérieures et le reste de la population se raréfient », écrit le politologue dans une enquête qui paraîtra le 7 mars.
Le Point via fdesouche