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été plombé

  • Toulouse : l’été plombé par les fusillades

    Publié par Guy Jovelin le 20 août 2020

     
    fusillades
    © Pixabay

    A Toulouse, l’été s’annonçait chaud sur les thermomètres. Il l’est également dans les rues de la ville. Plusieurs fusillades ont éclaté dans la ville rose, visant tour à tour des dealers, le frère d’un joueur de football et des bandes. 

    Quatre morts des une dizaine de blessés. C’est le terrible bilan de l’été à Toulouse où les coups de feu ont retenti dans différents quartiers de la ville. Des Izards à Saint-Simon, en passant par le Stadium ou les Minimes, les règlements de compte ou les agression par arme à feu se sont multipliés depuis le mois de mai. 

    Déconfinement : prémisse d’un été de plomb

    Alors que la France vivait sa dernière semaine de confinement, à Bagatelle, les armes étaient déjà sorties de chez elles. Le jeudi 7 mai au soir, un homme d’une trentaine d’années a été la cible de « deux détonations », selon des témoins. Une agression qui pourrait être mise sur le compte « de faits de vols ou de rackets auprès des commerçants du quartier », indique La Dépêche. La victime s’est présentée d’elle-même aux urgence, sa cuisse traversée par un projectile. Le suspect court toujours. Quelques heures plus tard, c’est un rodéo dans le secteur du Mirail qui a occasionné des coups de feu entre participants. Aucun blessé n’a été signalé.

    Le week-end du 25-26 avril avait déjà occasionné une série de quatre fusillades, à Bagatelle, La Reynerie, Croix-Daurade et Empalot. Cette fois sur fond de trafic de drogue d’après les enquêteurs. Plusieurs blessés avaient été pris en charge. 

    Lire aussi : 14 juillet : 9 voitures brûlées, des feux de poubelles, pas de trêve sanitaire pour les délinquants

    Le 23 mai au soir dans le quartier des Arènes, un rodéo sauvage a failli mal tourné. Appelé par des riverains après avoir entendu « des coups de feu », les policiers se sont retrouvés face à des chauffards, n’hésitant pas à leur foncer dessus. L’une des voitures est passée à « quelques centimètres » d’un fonctionnaire de police. Une personne a été arrêtée et jugée en comparution immédiate. 

    Le 23 juin, c’est dans le quartier d’Empalot que les armes refont parler d’elles. Un individu a tiré à la chevrotine sur un homme. Blessé au dos et à l’abdomen, il a été transféré à l’hôpital de Rangueil dans un état grave. Les policiers d’élite du Raid ont été appelé pour appréhender le tireur, aperçu dans un immeuble du quartier quelques minutes après les faits. En vain, la personne interpellée n’était pas le forcené qui court toujours.

    Juillet sanglant 

    Le 13 juillet, le frère du footballeur de Tottenham (Angleterre) Serge Aurier, Christopher, a été tué dans un établissement de nuit du secteur Saint-Simon. Touché à l’abdomen, il est décédé des suites de ses blessures à l’hôpital. Un homme s’est rendu aux policiers, quelques jours plus tard, expliquant avoir agit sur fond de jalousie. 

    Trois jours plus tard, le corps d’un homme a été retrouvé sans vie à proximité du Stadium, sur l’île du Ramier. Selon les premiers éléments de l’enquête, la victime était âgée de 16 ans et aurait reçu une balle dans le flanc, avant d’être achevé d’une balle dans la tête. 

    Pas de trêve en août 

    Le mois d’août a été chaud. Un soir de canicule, le 8 août sur la place des Pradettes, un homme de 25 ans a été grièvement blessé par un tir aux alentours de 2 heures du matin. Un autre homme qui l’accompagnait a lui aussi été visé par les tirs. Il a réussi à échapper à ses agresseurs, au nombre de deux et équipé au moins d’un fusil, en montant dans une voiture qui l’a conduit à l’hôpital. Quelques jours avant, les policiers avaient déjà été appelés pour des coups de feu, sans qu’aucune trace ne soit retrouvée par les enquêteurs. Le quartier des Pradettes a connu des affrontement entre bandes rivales au début du mois. 

    Dans le quartier des Izards à l’embouchure de la station de métro Trois Cocus, un groupe de jeunes a été la cible d’un tireur. Un homme de 29 ans a été tué et deux autres personnes ont été blessées par des balles de 9mm tiré par un individu, semble-t-il, à pied. Si la victime n’est pas connue des services de police, les deux blessés seraient lié aux trafics de stupéfiants qui gangrènent le quartier. Une dizaine de coups de feu auraient été tiré, au milieu des passants. 

    Lire aussi : « 98% des interpellés sont issus de la communauté maghrébine », selon un policier de Haute-Garonne

    Le jeudi suivant, une seconde fusillade a éclaté dans le même quartier, quasiment au même endroit. Trois coups de feu aurait été tiré sans faire de victime et sans même que des douilles ne soient retrouvées sur les lieux. 

    Dimanche 16 août, c’est dans le quartier des Minimes, cher à Claude Nougaro, qu’un adolescent de 15 ans a été blessé par balles. Touché à la jambe droite, ses jours ne sont pas en danger mais la mauvaise série continue de se dérouler sous les yeux des policiers impuissants. La victime serait un guetteur du quartier, chargé de prévenir les dealers de l’arrivée des forces de l’ordre. Le tireur court toujours après avoir pris la fuite à bord d’une grosse berline noire. 

    Face à cette terrible série, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, compte rencontrer à la rentrée le Premier ministre Jean Castex, en déplacement ce mardi à Mondonville, pour lui demander des effectifs de police supplémentaire. L’élu estime que 200 nouveaux policiers seraient nécessaire pour calmer les ardeurs des trafiquants et des délinquants qui pullulent dans la ville rose. 

     

    Source : infos-toulouse