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affaire dreyfus

  • Adama Traoré : nouvelle affaire Dreyfus. Carrément !

    Publié par Guy Jovelin le 10 mai 2021

    Les faits, rien que les faits, comme on dit dans les séries policières. , un jeune homme sans histoires mais pas sans passé judiciaire, est mort en 2016, deux heures après son interpellation mouvementée.

    Trois policiers, mis en cause dans l’enquête sur les circonstances de sa mort (mais pas mis en examen), n’ont jamais été inculpés. Par la suite, Assa Traoré, qu’on ne présente plus, a publié, en 2019, une tribune sur Facebook baptisée « J’accuse » avec une originalité qui lui fait honneur ; tribune dans laquelle elle donne les noms de ces trois gendarmes en leur imputant la responsabilité de la mort de son frère.

    C’est que la justice, quand elle n’est pas rendue dans le sens qui convient, mérite d’être rendue parallèlement. Quelle importance que ces gendarmes soient pour l’instant innocents, qu’ils aient une famille et que leur vie soit, à la suite de cette tribune, sinon mise en danger (quoique), du moins pourrie par la calomnie ? Adama Traoré, tous les médias, toutes les grandes consciences en conviennent, était une victime. Son palmarès long comme le bras, ses deux séjours en prison ? Des broutilles. Le mode opératoire de sa sœur, qui a plus à voir avec la haine obligatoire de 1984 qu’avec  dans l’affaire Calas ? Oh, ce n’est rien d’autre que de la douleur. Assa Traoré serait, en somme, une nouvelle Antigone face à tous les Créon de cette justice raciste, bien connue de nos lecteurs pour son extrémisme de 

    Les faits, le droit et la justice d’un côté ; l’émotion, les vociférations et l’agit-prop de l’autre. On ne sait pas encore qui gagnera. Y aura-t-il un nouveau Castaner pour « comprendre » ce qui n’est rien d’autre qu’une incitation à la violence ? Probablement. Il y aura aussi, c’est certain, des articles dans la presse, des reportages orientés à la télévision publique, des « prises de parole » et peut-être même des « concerts de soutien », si le concept existe encore en ces temps de joies masquées et d’embrassades hydroalcooliques.

    En tous les cas, Assa Traoré était jugée, ce jeudi et ce vendredi, par le tribunal de  pour cette tribune, justement. « Droite à la barre », nous apprend  (Antigone, je vous dis !), elle s’est tenue à sa ligne de défense. « Je suis juste une sœur qui a perdu son frère », a-t-elle déclaré. Les gendarmes qu’elle a jetés en pâture à l’opinion avaient déjà obtenu sa condamnation au civil, en février dernier, pour atteinte à la présomption d’innocence. Heureusement, en tout cas, que les sœurs, frères conjoints ou enfants du policier assassiné cette semaine, du chauffeur de bus massacré à , de la jeune fille traînée sur 800 mètres par des chauffards à , des  énucléés par dizaines sur les Champs-Élysées et de tant d’autres n’ont pas monté de collectif. Il faut dire qu’ils ne cochent pas les cases des indignations médiatiques du moment…

    Clou du spectacle, qui est aussi le dernier sur le cercueil de la décence : on apprend que le sociologue de  (pléonasme) Geoffroy de Lagasnerie vient de déclarer qu’on enseignerait bientôt l’affaire Traoré dans les écoles comme on enseignait aujourd’hui l’affaire Dreyfus. Les parallèles, poursuit ce brave homme – dont chaque intervention, aisément trouvable sur Internet, est un petit miracle de finesse, de bon sens et d’ouverture d’esprit -, sont nombreux. D’un côté comme de l’autre, dit-il, on trouve du  d’État, une justice aux ordres, un combat courageux pour la vérité, etc.

    Ben voyons. Assa Traoré a plus à voir avec Winnie Mandela qu’avec Antigone, et son frère ressemble plus à n’importe quelle petite frappe de quartier qu’à un officier martyr. Le vrai point commun entre les deux affaires, c’est davantage le comportement de la gauche, camp du bien autoproclamé, qui se saisit d’un fait divers isolé pour en faire l’étendard de sa détestation des institutions : hier l’armée, aujourd’hui la justice (qui n’a pourtant pas ménagé sa partialité pour se faire aimer des nouveaux Enragés). Mais apparemment, plus c’est gros, plus ça passe ! C’est même à ça qu’on les reconnaît, comme disait Audiard.

    « Sans justice, vous n’aurez pas la paix », dit pompeusement le pompeux comité Adama. Le cas d’Assa Traoré est examiné par la Justice. Espérons qu’elle nous fichera la paix.

     

    Arnaud Florac

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Le scandaleux film de Roman Polanski sur le capitaine Dreyfus, avec la complicité de l’armée (+ émission rétablissant les faits)

    Publié par Guy Jovelin le 16 novembre 2019

    de Jean Beaumont (paru dans Rivarol) :

    « Le film ouvertement dreyfusard, J’accuse, (avec le grimaçant Jean Dujardin) a été diffusé en avant-première ce début novembre à l’École militaire, où il a pour l’essentiel été tourné. En salles depuis le 13 novembre, la nouvelle œuvre du fils de Sem, Roman Polanski, produit par un certain Alain Goldman, retrace d’un point de vue monochrome et geignard le parcours du Capitaine Dreyfus.
    Le film, présenté avec un grand sens de la nuance comme « retraçant le plus grand scandale antisémite de la fin du XIXe siècle en France » (sic), a été projeté en avant-première à l’École militaire en présence de nombreux haut gradés en extase, dont le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre.
    La Grande Muette (surnom ici fort galvaudé) a par ailleurs ouvertement collaboré à ce projet pseudo-historique, tourné là-même où le capitaine Dreyfus avait été dégradé de ses titres le 5 juillet 1895 pour haute trahison (condamnation confirmée deux fois par la suite par des tribunaux militaires).

    En juillet dernier, [le] ministre des Armées, Florence Parly, a estimé que « 120 ans plus tard, il est encore temps que les Armées redonnent à Alfred Dreyfus tout l’honneur et toutes les années qu’on lui a ôtés », ce qui est faux sachant qu’en 2006 déjà, “saint” Jacques Chirac avait présidé une cérémonie en l’honneur du capitaine Dreyfus, « injustement accusé de collaboration avec l’ennemi ».
    Arrêtons-nous un instant sur cette Parly… Le Ministre en charge de nos armées traîne en effet une impressionnante batterie de casseroles : elle est la cible du Parquet Financier dans une affaire de trucages d’appels d’offres — lorsqu’elle était directrice générale à la SNCF — au profit de la société IBM. Elle a par ailleurs perçu près de 52.000 euros par mois, pas moins, pour ses quelques mois passés à la tête du mastodonte. Enfin, Florence Parly a reçu un parachute doré de 675.800 euros suite à son départ de la société Air France en 2014, fait découvert et dénoncé récemment. Nous avons donc affaire à une donneuse de leçon qui n’est pas dans la disette. [elle a aussi voulu épurer politiquement les lycées militaires – NDCI]

    Bien entendu, nul ne sera surpris que le film reprenne à son compte l’image d’un Dreyfus innocent, la vérité officielle relevant du gavage d’oies. Seul hic : la thèse selon laquelle le virginal Dreyfus est la cible de méchants complotistes n’aimant pas le Grand Sanhédrin se heurte de plein fouet à une succession de travaux charpentés démontrant l’inverse. Sans même évoquer les pamphlets d’André Figueras ou de François Brigneau, on signalera entre autres les livres ou articles de Dutrait-Crozon, de Roget, de Vignancour, de Galabru, d’Amiot, de Monique Delcroix, de Plouvier. Enfin le dernier en date, très fouillé, malgré des faiblesses justement soulignées par Monique Delcroix, L’Affaire Dreyfus, entre farces et grosses ficelles d’Adrien Abauzit, avocat au barreau de Paris, fait un tour exhaustif de la question.

    Le lecteur ira donc avec profit se balader à la campagne, jouer aux boules, ou visiter des cathédrales, plutôt que d’ingurgiter ce navet. Quant à Polanski, la sortie de son pensum est désormais entachée d’une accusation de viol ! En effet, lui qui est poursuivi par la justice américaine depuis 1977 pour le viol d’une mineure de treize ans, et sur lequel pèsent deux autres accusations de même type, se voit accusé sans détours par une comédienne, Valentine Meunier : « Est-ce tenable, sous prétexte d’un film, sous couvert de l’Histoire, d’entendre dire “J’accuse” par celui qui vous a marquée au fer, alors qu’il vous est interdit, à vous, victime, de l’accuser ? », interroge-t-elle, ce qui, dans le monde fou dans lequel nous vivons, pourrait presque apparaître pour des propos aux relents antisémites. Dans un texte publié le 8 novembre dernier par Le Parisien, Valentine Monnier fait en tout cas le récit d’un Roman Polanski violeur et écumant, cela en 1975, en Suisse, alors qu’elle avait à peine 18 ans.

    Se pourrait-il donc que le donneur de leçon ashkénaze soit en réalité un fieffé coquin ? Il semble mal placé en tout cas pour dire le Bien et le Mal. Mais on connaît le culot phénoménal de certains… »

    Voici une émission dans laquelle Adrien Abauzit évoque « l’affaire », qu’il a minutieusement et honnêtement étudiée pour son livre l’affaire Dreyfus entre farces et grosses ficelles (disponible ici) :