Publié par Guy Jovelin le 07 juillet 2019
Rédigé par notre équipe le 05 juillet 2019
6,8 millions d’euros. C’est la somme que les héritiers de Raymond Barre se sont partagés loin des regards du fisc français en 2007 à la mort de l’ancien Premier ministre. Un pactole bien étrange, car si l’argent n’a pas d’odeur, il provient toujours de quelque part. La question est de savoir d’où viennent ses millions amassés par un individu qui a été tour à tour professeur d’université, commissaire européen, ministre de l’Economie et Premier ministre, maire de Lyon. Des postes, certes prestigieux, mais qui ne permettent pas d’accumuler autant d’argent. Ça sent fortement la corruption et/ou le détournement de fonds publics pour celui qui se présentait comme le « Père la rigueur ».
L’honnêteté douteuse d’un politicien peu recommandable
Jérôme Cahuzac serait-il en voie de réhabilitation ? A la lecture des chiffres 14 fois plus importants que dans l’affaire de l’ancien ministre socialiste du Budget, Barre pourrait faire passer son lointain successeur pour un joueur de bonneteau. 11 millions de francs suisses (soit 6,8 millions d’euros) qui se retrouvent comme par magie sur le compte d’une banque baloise, c’est un tour de magie très fort qui aurait pu subjuguer tout le monde. Malheureusement pour lui et surtout pour son héritage moral, Barre s’est fait prendre la main dans le sac de billets de banque et le plus incroyable est la clémence de la justice fiscale.
Près de sept millions sont planqués en Suisse, mais il est compliqué pour les héritiers d’en jouir en toute tranquillité. Malgré cette difficulté, il faudra attendre 2013, soit six ans après le décès de Raymond Barre pour que la peur du gendarme ne l’emporte. Une peur née d’informations fournies au fisc par un informateur bien renseigné qui va obligé les héritiers Barre à trouver un terrain d’entente avec le fisc. Ainsi, pour jouir de millions indus, ils ont dû s’acquitter d’un millions d’euros d’amende. Les comptes sont bons pour la famille Barre qui peut ainsi profiter de près de six millions d’euros dont la provenance est toujours aussi floue et dont la nature est tout sauf honnête.
Mais alors d’où viennent ces fonds ? Il se murmure qu’ils viendraient des fonds secrets mis dans la poche de l’ex-Premier ministre au soir de la victoire de la gauche en 1981. Barre aurait pu se retirer et faire amende honorable en expliquant que la victoire de Mitterrand était surtout la défaite de ses années au pouvoir. Barre a échoué, mais il s’est rempli les poches. Une défaite politique, mais une victoire pécuniaire comme il en existe trop encore aujourd’hui.
Heureusement les fonds secrets n’existent plus de dit le naïf qui croit au changement en politique. Un naïf qui pense certainement que les millions des ex-présidents de la République et des anciens ministres sont dus à la vente de leurs ouvrages dont tout le monde se fout. Politicards d’hier et politicards d’aujourd’hui, le trait d’union est le même : incompétence et appât du gain.
Source : 24heuresactu