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  • Sophie Binet à la tête de CGT : la classe ouvrière perd un nouveau bastion au profit de la boborgeoisie woke

    Publié par Guy de Laferrière le 03 avril 2023

    Au sein de la CGT il y avait déjà eu un certain émoi lorsque Philippe Martinez avait été élu. En effet, celui-ci n’était pas un ouvrier mais un technicien, et la nuance est importante au sein de la Centrale ! En 2015, c’est donc un technicien métallo au sein de la régie Renault qui prenait les rênes du syndicat, anciennement proche du PC.

    Malgré ce petit défaut d’origine, la moustache avait su faire illusion et la base de la CGT avait, au départ du moins, approuvé et suivi le gavroche Martinez à l’accent de la banlieue parigote que seuls les vieux ouvriers retraités à casquette ont encore. Car aujourd’hui la banlieue parisienne a d’autres accents et d’autres casquettes. Martinez, quant à lui, n’a pas bénéficié longtemps de “l’effet moustache”. En 2023, il quitte la direction de la CGT très affaibli et critiqué.

    Signe des temps : Martinez voulait “une femme” pour le remplacer à la tête de la Centrale. La Gauche a ses marottes et pense toujours qu’une femme fera mieux qu’un homme non-déconstruit tout en… défilant tous les jours contre une femme !

    Pour lui succéder, trois candidates étaient au départ : Marie Buisson, enseignante ultra-woke à la tête de la FERC (Fédération de la Recherche et de la Culture). En tant que professeur de lettres-histoire-géo, Marie Buisson était à la sous-fédé Educ’action. Ceux qui ont eu le bonheur de lire les publications internes d’Educ’Action ont compris que les valeurs de la classe ouvrière étaient désormais révolues dans cette branche de la CGT : écriture inclusive, féminisme à toutes les pages, migrants à bloc, le bulletin national comme les bulletins locaux sont totalement illisibles. Et un ouvrier métallo qui tomberait dessus par hasard croirait découvrir une tendance extrémiste woke d’Alternative Libertaire. Marie Buisson, pourtant favorite de la direction, n’a pas été choisie et c’est le moins pire des scénarios pour les ouvriers de la CGT.

    Sur une autre ligne Céline Verzeletti incarnait un peu plus les intérêts profonds de la classe ouvrière autochtone : ancienne surveillante de prison, elle ne pouvait ignorer les conneries féministes et les oukazes écolos mais avait annoncé que sont ces questions étaient “des sujets importants, mais [qu’ils ne devaient] pas invisibiliser le conflit essentiel entre le monde du travail et les intérêts du grand patronat”. On sentait donc que les luttes pour que les femmes puissent enfin pisser debout allaient un peu passer au second plan face à la vraie question de l’égalité salariale.

    Finalement, ni l’une ni l’autre ne sera choisie, et c’est l’inattendue Sophie Binet qui remporte le grand prix de Cournon d’Auvergne. Première femme en 128 ans d’existence mais… toujours pas une ouvrière ! Ancienne étudiante en philo à Nantes et ancienne membre du bureau national de l’Unef devenue maintenant une véritable médina de l’islamo-gauchisme, Sophie Binet a été conseillère principale d’éducation en lycée professionnel à Marseille puis en Seine-Saint-Denis. En clair, une cadre ! Elle dirigeait d’ailleurs l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT (Ugict) depuis 2018. Et surtout, elle était, au sein de la direction de Montreuil, en charge de “l’égalité femme-homme”.

    Fini les luttes dans les usines ou la conquête des nouveaux bastions ouvriers que sont les entreprises de nettoyage, de service à la personne ou les cathédrales de l’agro-alimentaire en Bretagne par exemple, la demoiselle n’a que la “lutte contre les discriminations” à la bouche et les questions sociétales. Profil CSP+ qui devrait plaire au petit monde précaro-intello-bobo style “Nuit Debout”.

    Big Mama est donc arrivée à tête de la CGT, le monde ouvrier vient de perdre un bastion de plus au profit de la boborgoisie et de ses petits malheurs à la Simone de Beauvoir. Gageons que, une fois que le conflit sur les retraites sera réglé, la CGT bruissera de “précarité menstruelle” et de “solidarité avec les Sans-Papiers” sans oublier les “luttes contre les discriminations” et “l’inclusivité des personnes transgenres”.

    Les ouvriers de chaîne ou ceux du bâtiment, les caissières et les aides à la personne seront, quant à elles, laissés dans leur diagonale du vide et de l’abandon. Concurrencés par la main d’oeuvre immigrée et soumis à une insécurité culturelle qui n’intéresse pas une CGT qui se boboïse et s’urbanise à marche forcée. Espérons qu’après la “femme” Sophie Binet, la CGT sache dégotter une nouvelle trouvaille dans l’air du temps : une racisé-e transgenre non-binaire voilée par exemple ? Il le faudra bien puisque la classe ouvrière old school n’intéresse plus personne à gauche. Même le terme “quartier populaire” ne désigne plus un quartier où vivent des nationaux modestes mais un endroit où vivent des immigrés ! Nous les Blancs modestes, nous ne sommes plus rien en fait. Nous n’existons plus. Nous devons sortir de l’Histoire en nous créolisant et en fermant notre gueule. A moins que…

    A moins que, pendant ce temps, cette classe ouvrière se désyndicalise en masse, mette des Gilets Jaunes ou des Bonnets Rouges… et vote un peu plus Marine à chaque élection !

    Crédit photo : Compte twitter Sophie Binet

    [cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

  • La routine française

    Publié par Guy de Laferrière le 08 mars 2023

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    Yves Thréard

    Le cortège parisien ne s’était pas ébranlé que Philippe Martinez avait déjà qualifié la journée d’historique. Certes, il y avait du monde dans la rue, ce mardi, mais ce fut le cas à plusieurs reprises depuis janvier, ainsi qu’en 2003 et surtout en 2010, année de manifestations imposantes. En France, une réforme des retraites qui allonge la durée légale du travail fait toujours recette contre elle. À chaque fois, on assiste donc à un spectacle identique, ou presque. La routine d’un pays couleur sépia, qui peine à regarder l’avenir dans les yeux et qui rejoue invariablement la même pièce. Avec cette question, elle aussi immuable : qui, du front syndical ou du pou- voir exécutif, va céder ? L’avantage irait plutôt au second. Un coup de théâtre est possible, mais la réforme devrait, d’une façon ou d’une autre, être adoptée d’ici à la fin du mois de mars. Reste une inconnue : un blocage du pays serait-il alors susceptible de remettre cette décision en cause ?

    Quel que soit celui des deux acteurs qui craque, le jet de l’éponge serait pour lui terrible. L’exécutif signerait quasiment son arrêt de mort. Faute d’une autorité suffisante pour conduire d’autres réformes d’envergure, il serait réduit à la gestion des affaires courantes. Les syndicats, quant à eux, essuieraient une énième défaite qui les obligerait sans doute à changer complètement de mode d’action et d’usages pour se faire mieux en- tendre. Il est vrai que d’appeler à «mettre l’économie à genoux» quand les Français ont le regard rivé sur leur pouvoir d’achat n’est peut-être pas le meilleur mot d’ordre !

    En attendant de connaître le résultat du bras de fer, le texte contesté est réduit à sa portion congrue. La fin des régimes spéciaux ne serait pas pour tout de suite et les fonctionnaires garderaient leur mode de calcul dérogatoire. Quant aux 13 milliards d’euros d’économies promis, ils ont fondu comme neige au soleil avec tous les aménagements concédés. Si elle passait, la réforme concernerait moins d’un Français sur deux. Pour sauver le système de retraite par répartition, une autre s’imposerait donc bientôt. La routine française, encore et toujours...

    Source Le Figaro 8/3/2023