Publié par Guy Jovelin le 15 juillet 2020
le
La crise se poursuit dans l’Eglise en Allemagne et ce n’est pas la tentation schismatique d’une partie de l’épiscopat qui va résoudre ce sujet.
En 2019, 272 771 catholiques allemands ont choisi de sortir de l’Église et de cesser de payer l’impôt ecclésiastique, tandis que les protestants ont connu une désaffection équivalente, avec 270 000 fidèles de moins. Fin 2019, les catholiques étaient un peu plus de 22,6 millions, représentant 27,2 % de la population, au coude à coude avec les protestants luthériens, qui sont environ 20,7 millions. Le nombre d’ordinations sacerdotales dans les 27 diocèses catholiques allemands s’élève à seulement 57 pour cette année (contre plus de 100 en France). En 2000, il y avait encore 154 consécrations. Dans les décennies 1960-1970, on en comptait plus de 300 annuellement.
Le nombre de 57
Le père Hans Langendörfer, jésuite et secrétaire général de la conférence épiscopale allemande, s’inquiète :
« Ces chiffres m’effrayent et m’inquiètent car ils montrent que notre message, qui parle de la liberté de l’Homme et de sa connexion avec Dieu, n’est plus reçu. Nous avons besoin d’une analyse ouverte et honnête pour comprendre cette perte de lien. »
Stephanie Springer, présidente de la communauté protestante de Hanovre, y voit la marque de la sécularisation de la société et de l’individualisme croissant.
« L’année dernière, quand nous avons cofinancé un navire de sauvetage de migrants en Méditerranée, certains de nos membres ont ouvertement manifesté leur désapprobation et déclaré vouloir sortir de notre institution. Autrefois, les fidèles s’accommodaient des décisions de leur Église, même s’ils n’étaient pas d’accord. »
Les chrétiens en ont assez du suicide collectif.
En France, les chrétiens qui quittent l’Eglise le font sans bruit. Même si le constat est là. En Allemagne, pour sortir de l’Eglise, il faut le déclarer officiellement pour ne plus avoir à payer l’impôt ecclésiastique. Evidemment, cela se voit très vite… Que l’argent des fidèles soit utilisé pour enlaidir des églises, passe encore, mais financer l’immigration, c’est la goutte d’eau de trop. L’impôt religieux représente 8 à 9 % de l’impôt sur le revenu.
Georg Bier, spécialiste du droit ecclésiastique à l’université de Fribourg, précise :
« L’Église ne parvient plus à répondre aux questionnements des individus et à donner du sens à leur vie. Ils se demandent alors s’ils veulent continuer à donner de l’argent à une institution dans laquelle ils ne se reconnaissent plus. »
Et si l’Eglise se recentrait sur les sacrements et l’annonce de l’Evangile ?
Source : lesalonbeige