Publié par Guy Jovelin le 12 juillet 2021
La loi « bioéthique » votée par l’Assemblée nationale le décrète : un enfant peut être issu de deux femmes – il pourra, d’ailleurs, porter leurs deux noms. Cette filiation inconcevable – au sens propre comme figuré – est réputée « acceptée » par une majorité de Français, si on en croit les sondages (reste à voir comment la question est posée).
Un déroulement pas à pas de la technique de manipulation des idées vers la fenêtre d’Overton a réussit à rendre acceptable l’impensable. Désormais, sous réserve de validation du Conseil constitutionnel, le lien paternel est optionnel dans la filiation, ce qui revient à faire disparaître le père de l’institution filiative. Y a-t-il un média qui ait fait sa une sur cette folie ?
On continue. Gageons que la prochaine étape sera l’obligation faite par l’Éducation nationale d’enseigner, dès la maternelle, qu’une famille, c’est deux mères, ou deux pères, voire un père et une mère, afin de ne pas « discriminer » les enfants issus de couples homosexuels. Livres pour enfants et manuels scolaires sont sans doute en train d’être réédités, prêts pour la rentrée scolaire. Sans parler de la réédition des fiches d’école : parent 1, parent 2. La destruction symbolique de la famille issue de la filiation naturelle sera achevée.
Achevée ? Toujours plus, toujours plus loin. Pourquoi deux mères ? Pourquoi pas trois ? Un amendement a visé à prévenir les trouples, preuve que c’est déjà dans les esprits, d’autant que la science a déjà « fabriqué » un enfant à trois parents. Toujours plus d’amour pour l’enfant ! Puisque la filiation est une affaire d’intention, reste à déconstruire le modèle patriarcal du couple parental (qui n’est, rappelons-le, qu’une construction sociale).
A priori autre sujet sans rapport, l’antispécisme. Les premières étapes vers la fenêtre d’Overton sont déjà franchies. L’idée que l’homme est un animal comme les autres s’est propagée dans les milieux intellectuels. Paul Sugy relate qu’un cours de philosophie à l’ENS se proposait d’explorer la symbiose entre le vivant humain et non humain. Détour par Karl Lagerfeld : le droit français ne l’autorisait pas à léguer une partie de sa fortune à sa chatte Choupette. La condition pour permettre ce legs sera de reconnaître l’animal comme personnalité juridique, permettant de se pacser avec son animal de compagnie. De son côté, la loi Bioéthique de 2021 fait les premiers pas dans l’autorisation des chimères homme-animal, il suffira d’en étendre peu à peu les limites et applications. Par ailleurs, on évoquera la zoophilie comme une pratique sexuelle parmi d’autres, rebaptisée, par exemple, companion love.
Un jour, les antispécistes revendiqueront de faire un enfant avec leur chien. Mais j’espère que ce ne sera pas de mon vivant.
« Quand la borne est franchie, il n’est plus de limites » (François Ponsard, cité par Christophe dans La Famille Fenouillard).