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  • Nos ennemis sont Washington et l’atlantisme

    Publié par Guy de Laferrière le 17 février 2023

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    André Posokhow

    Depuis le début de l’opération spéciale nous avons été accoutumés à l’agressivité pathologique des médias subventionnés, presse écrite comme télévision, à l’égard de la Russie du très méchant Vladimir Poutine. Pour eux l’agresseur de l’Ukraine, et ennemi de ce qu’ils appellent l’Occident, est bel et bien Moscou.

    Que cette prise de position de fond soit également celle de la presse alternative écrite comme électronique, quoi de plus normal dans un contexte de liberté de parole ? Cependant la hargne intolérante, méprisante et parfois insultante que certains manifestent à l’égard d’autres membres de ce type de presse qualifiés facilement de « poutinolâtres » et stigmatisés pour leur « anti-américanisme » n’est pas sans évoquer les procédés du wokisme.

    Même s’il en existe de bonnes raisons aujourd’hui, stigmatiser les États-Unis apparaitrait abusif. Une énorme majorité des États-uniens sont pacifiques et ne se sentent pas concernés par la politique belliciste des démocrates, sauf peut-être sur les côtes Est et Ouest. Il semble plus juste de parler de la capitale : Washington, dont d’ailleurs beaucoup d’Américains se défient. Pourquoi la capitale ? Parce qu’elle est le siège et le symbole de ce qu’il est convenu d’appeler « l’État profond » de ce pays et de l’atlantisme.

    Qui commande à Washington ? Le président des USA ? C’est un pantin à demi-sénile . Non, ce sont :

    • au plan politique, les néo-conservateurs straussiens déterminés à écraser tous ceux qui pourraient contester l’hégémonie américaine, tel Robert Kagan, le conjoint de Victoria Nuland qui oeuvra place Maïdan lors du coup d’État de 2014 ;
    • le clan démocrate d’ Obama et des Clinton qui projettent toujours leur ombre portée sur le marigot ;
    • comme l’ont démontré John Mearsheimer et John Walt dans leur livre : « le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine » ; ce lobby qui a un nom : l’AIPAC (American Israël Public Affairs Committee), travaille à l’orientation de la politique étrangère américaine, exerce des pressions efficaces sur le Congrès, les présidents et leur administration, et jouit d’une influence considérable sur l’université et les médias. Il influencerait également, selon Mearsheimer, « l’establishment » belliciste des affaires étrangères US, non élu, mais suffisamment puissant pour imposer aux États-Unis, ainsi qu’à l’OTAN, une confrontation avec la Russie ;
    • le complexe militaro-industriel pour lequel les conflits représentent d’excellentes affaires ;
    • le Département d’État mené aujourd’hui par un homme dont la haine à l’égard de la Russie est vindicative : Antony Blinken ;
    • les instruments de la politique extérieure américaine : le Pentagone, la CIA, etc. ;
    • les GAFAM, sur la côte Ouest, dont le monde entier a compris la complicité dans l’élection de novembre 2020 ;
    • les médias américains qui, pour beaucoup des plus importants, sont purement et simplement gauchistes ;
    • il faut citer Soros et son Open Group en charge de la domestication et de l’invasion des pays européens par le tiers-monde.

     

    Source : synthesenationale

  • Zelensky piégé par Moscou et Washington

    Publié par Guy de Laferrière le 23 novembre 2022

     

    L’évolution du rapport de forces sur le champ de bataille ukrainien et l’épisode tragique du G20 de Bali marquent un retournement de situation. Si les Occidentaux croient toujours vaincre prochainement Moscou, les États-Unis ont déjà débuté des négociations secrètes avec la Russie. Ils s’apprêtent à lâcher l’Ukraine et à faire porter le chapeau au seul Volodymyr Zelensky. Comme en Afghanistan, le réveil sera brutal.

    Discutant , il y a une dizaine de jours à Bruxelles, avec un chef de file des députés européens que l’onit ouvert d’esprit, je l’écoutais me dire que le conflit ukrainien était certes complexe, mais que la chose la plus évidente était que la Russie avait envahi ce pays. Je lui répondis en observant que le droit international faisait obligation à l’Allemagne, à la France et à la Russie d’appliquer la résolution 2202, ce que Moscou, seul, avait fait. Je poursuivais en lui rappelant la responsabilité de protéger les populations en cas de défaillance de leur propre gouvernement. Il me coupa la parole et me demanda : « Si mon gouvernement se plaint du sort de ses ressortissants en Russie et attaque ce pays, vous trouverez cela normal ? ». Oui, lui répondis-je, si vous avez une résolution du Conseil de sécurité. En avez-vous une ? Décontenancé, il changea de sujet. Trois fois, je lui demandais si nous pouvions aborder la question des « nationalistes intégraux » ukrainiens. Trois fois, il refusa. Nous nous séparâmes avec courtoisie.

    La question de la responsabilité de protéger aurait dû être nuancée. Ce principe n’autorise pas à une guerre, mais à une opération de police, menée avec des moyens militaires. C’est pourquoi le Kremlin veille à ne pas désigner ce conflit comme une « guerre », mais comme une « opération militaire spéciale ». Les deux manières de parler désignent les mêmes faits, mais « opération militaire spéciale » limite le conflit. Dès l’entrée de ses troupes en Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine, a précisé qu’il n’entendait pas annexer ce territoire, mais uniquement libérer les populations persécutées par les « nazis » ukrainiens. Dans un long article précédent, j’ai indiqué que, si l’expression « nazis » est juste au sens historique, elle ne correspond pas à la manière dont ces gens se désignent. Ils utilisent l’expression : « nationalistes intégraux ». Rappelons que l’Ukraine est le seul État au monde à disposer d’une Constitution explicitement raciste.

    Le fait d’observer que le droit international donne raison à la Russie ne signifie pas qu’on lui donne un blanc-seing. Chacun doit critiquer la manière dont elle applique le droit. Les Occidentaux trouvent toujours la Russie « asiatique », « sauvage » et « brutale », même s’ils se sont montrés eux-mêmes bien plus destructeurs en de nombreuses occasions.

    RENVERSEMENT DE SITUATION

    Les points de vue russe et occidentaux ayant été précisés, force est de constater que plusieurs évènements ont suscité une évolution occidentale.
    Nous entrons dans l’hiver, une saison rude en Europe centrale. La population russe a conscience, depuis l’invasion napoléonienne, qu’elle ne peut pas défendre un pays aussi grand. Aussi a-t-elle appris à utiliser précisément l’immensité de son territoire et les saisons pour vaincre ceux qui l’attaquaient. Avec l’hiver, le front est figé pour plusieurs mois. Chacun peut constater que, contrairement au discours selon lequel les Russes sont vaincus, l’armée russe a libéré le Donbass et une partie de la Novorussia.
    Avant que l’hiver ne tombe, le Kremlin a replié la population libérée qui habitait au Nord du Dniepr, puis a retiré son armée, abandonnant la partie de Kershon située sur la rive Nord du Dniepr. Pour la première fois, une frontière naturelle, le fleuve Dniepr, marque une frontière entre les territoires contrôlés par Kiev et ceux contrôlés par Moscou. Or, durant l’entre-deux-guerres, c’est l’absence de frontières naturelles qui a fait tomber tous les pouvoirs successifs en Ukraine. Désormais, la Russie est en position de tenir.
    Depuis le début du conflit, l’Ukraine peut compter sur l’aide illimitée des États-Unis et de leurs alliés. Or, les élections de mi-mandat aux USA ont enlevé la majorité de l’administration Biden à la Chambre des Représentants. Désormais, le soutien de Washington sera limité. Identiquement, l’’Union européenne trouve aussi ses limites. Ses populations ne comprennent pas la hausse des coûts de l’énergie, la fermeture de certaines usines et l’impossibilité de se chauffer normalement.
    Enfin, dans certains cercles de pouvoir, après avoir admiré les talents de communiquant de l’acteur Volodymyr Zelensky, on commence à s’interroger sur les rumeurs concernant sa soudaine fortune. En huit mois de guerre, il serait devenu milliardaire. L’imputation est invérifiable, mais le scandale des Pandora Papers (2021), la rend crédible. Est-il nécessaire de se saigner aux quatre veines pour ne pas voir arriver les dons en Ukraine, mais disparaître dans des sociétés off shore ?

    Les Anglo-Saxons (c’est-à-dire Londres et Washington) souhaitaient transformer le G20 de Bali en sommet anti-Russe. Ils avaient d’abord fait pression pour que Moscou soit exclu du Groupe comme ils y sont parvenus au G8. Mais si la Russie avait été absente, la Chine, de très loin le premier exportateur mondial, ne serait pas venue. Aussi, c’est le Français Emmanuel Macron qui a été chargé de convaincre les autres invités de signer une déclaration sanglante contre la Russie. Durant deux jours, les agences de presse occidentales ont assuré que l’affaire était dans le sac. Mais, en définitive, la déclaration finale, si elle résume le point de vue occidental, ferme le débat en ces mots : « Il y avait d’autres points de vue et différentes évaluations de la situation et des sanctions. Reconnaissant que le G20 n’est pas le forum pour résoudre les problèmes de sécurité, nous savons que les problèmes de sécurité peuvent avoir des conséquences importantes pour l’économie mondiale ». En d’autres termes, pour la première fois, les Occidentaux ne sont pas parvenus à imposer leur vision du monde au reste de la planète.

    Le piège

    Pire : les Occidentaux ont imposé une intervention vidéo de Volodymyr Zelensky comme ils l’avaient fait, le 24 août et le 27 septembre, au Conseil de sécurité des Nations unies. Or, alors que la Russie avait vainement tenté de s’y opposer en septembre à New York, elle l’a accepté en novembre à Bali. Au Conseil de sécurité, la France, qui détenait la présidence, avait violé le règlement intérieur pour donner la parole à un chef d’État par vidéo. Au contraire, au G20, l’Indonésie tenait une position absolument neutre et ne risquait d’accepter pas de lui donner la parole sans autorisation russe. Il s’agissait à l’évidence d’un piège. Le président Zelensky, qui ne connaît pas le fonctionnement de ces instances, y est tombé.

    Après avoir caricaturé l’action de Moscou, il a appelé à l’exclure du… « G19 ». En d’autres termes, le petit Ukrainien a donné, au nom des Anglo-Saxons, un ordre aux chefs d’État, Premiers ministres et ministres des Affaires étrangères des 20 plus grandes puissances mondiales et n’a pas été entendu. En réalité, le litige entre ces dirigeants ne portait pas sur l’Ukraine, mais sur leur soumission ou pas à l’« ordre mondial américain ». Tous les participants latino-américains, africains et quatre asiatiques ont dit que cette domination était finie ; que désormais le monde est multipolaire.

    Les Occidentaux ont dû sentir le sol trembler sous leurs pieds. Ils n’ont pas été les seuls. Volodymyr Zelensky a vu, pour la première fois, que ses parrains, jusqu’ici maîtres absolus du monde, le laissaient tomber sans hésiter pour maintenir quelques temps encore leur position.

    Il est probable que Washington a été de mèche avec Moscou. Les États-Unis constatent qu’à l’échelle du monde, les choses tournent à leur désavantage. Ils n’auront aucune hésitation à faire porter le chapeau au régime ukrainien. William Burns, directeur de la CIA et opposant à la ligne straussienne, a déjà rencontré Sergueï Narychkine, le directeur du SVR, en Turquie. Ces entretiens font suite à ceux du straussien Jacob Sullivan, le conseiller national de Sécurité US, avec plusieurs officiels russes. Or, Washington n’a rien à négocier en Ukraine. Deux mois avant le conflit en Ukraine, j’expliquais que le fond du problème n’avait aucun rapport avec ce pays, pas plus qu’avec l’Otan. Il porte essentiellement sur la fin du monde unipolaire.

     

    Thierry Meyssan