Publié par Guy Jovelin le 29 mars 2019
Par Francois le 28/03/2019
En 2016, un conducteur de la T2C était congédié pour « actes répétés de discrimination » envers des collègues féminines. Un licenciement « sans cause réelle et sérieuse », a tranché le conseil de prud’hommes, qui a condamné l’entreprise à payer une indemnité de 27.000 euros.
« Pour moi, c’est une victoire morale. Ils ont voulu me faire passer pour la bête horrible, mais la vérité est enfin rétablie. La vraie discrimination, c’est moi qui l’ai subie… »
Au bout du fil, ce mercredi, Brahim M. confie d’abord son soulagement. « Cette histoire a quand même pourri ma vie professionnelle, ajoute-t-il aussitôt. Je galère toujours pour retrouver un boulot stable. »
(…) Musulman et pratiquant assumé, Brahim M. a toujours assuré que son attitude n’avait aucun lien avec ses croyances religieuses. « C’est plus un blocage lié à ma culture, à mon éducation. Même ado, j’étais comme ça, le contact physique avec les femmes me mettait mal à l’aise. Ça ne m’empêche pas de leur dire bonjour, de leur parler, d’être avenant », nous confiait-il, toujours en 2016.
La juridiction a tranché ce 15 janvier (*). Le jugement, que nous avons pu consulter, stipule que la T2C n’a pas démontré l’existence « de griefs suffisants justifiant la rupture du contrat de travail ». Les conseillers estiment même que « l’acte discriminant reproché n’est pas établi ».
« De nombreux témoignages de collègues de Brahim M. contredisent la thèse patronale, écrivent-ils. Les attestations, rédigées indifféremment par des hommes ou des femmes, relèvent le profond respect de ce salarié pour autrui. »
Conclusion : le licenciement est abusif. La T2C devra en conséquence verser une indemnité de 27.000 € à son ex-employé.