Publié par Guy Jovelin le 12juillet 2022
En réponse à la décision de la Cour suprême annulant la sentence Roe vs Wade, la décision de 1973 qui légalisait le meurtre d’enfants à naître dans tous les Etats-Unis, Joe Biden a signé le 8 juillet un décret exécutif pour soutenir l’accès à l’avortement aux États-Unis. La mesure aura cependant un impact limité. Les démocrates espèrent une victoire lors des élections de mi-mandat pour faire passer une loi autorisant l’avortement jusqu’à la naissance. Mais la popularité de Biden est au plus bas. Pendant ce temps, le silence complice de la Maison Blanche se poursuit sur les attaques contre les églises et les centres pro-vie (une dizaine rien que la semaine dernière) et sur les menaces contre les juges conservateurs.
Sous la pression de ses camarades du parti à la Chambre et au Sénat, des multinationales avorteuses, des philanthropes à la Soros et des gouverneurs démocrates de certains États, Joe Biden a signé le décret exécutif « sur la protection de l’accès aux services de soins de santé reproductive », formalisant des instructions aux départements de la Justice et de la Santé et les Services sociaux pour contrer les tentatives visant à limiter la capacité des femmes à accéder aux médicaments abortifs approuvés par le gouvernement fédéral ou à voyager à travers les frontières de l’État, pour accéder aux services des cliniques d’avortement.
Etaient présents à la signature du décret, la vice-présidente Kamala Harris, le secrétaire du ministère de la Santé Xavier Becerra et le procureur général adjoint Lisa Monaco. Le décret exécutif oblige également les agences à s’efforcer d’éduquer les prestataires de services médicaux et les assureurs sur la manière et le moment où ils sont tenus de partager des informations privilégiées sur les patients avec les autorités, afin de protéger les femmes qui recherchent ou utilisent les « services » d’avortement. Biden appelle également la Federal Trade Commission à prendre des mesures pour protéger la vie privée de celles qui cherchent des informations sur l’avortement et à créer un groupe de travail inter-institutions pour coordonner les efforts fédéraux visant à garantir l’accès à l’avortement. Le président des Etats-Unis a également demandé à son personnel de réunir des avocats bénévoles pour fournir aux femmes et aux avorteurs une assistance juridique gratuite afin de les aider à surmonter les nouvelles restrictions imposées étatiques après l’arrêt de la Cour suprême.
Dans son discours, ouvrant de facto la campagne pour les élections de novembre prochain, Biden a attaqué de front la Cour suprême et ses juges :
« Ce n’était pas une décision fondée sur la Constitution… Nous ne pouvons pas permettre qu’une Cour suprême incontrôlable, qui travaille en collaboration avec des éléments extrémistes du Parti Républicain, nous enlève la liberté. »
Il a demandé aux citoyens de voter pour les candidats du Parti démocrate parce que seul le Congrès pourrait adopter une loi qui annule toutes les dispositions pro-vie au niveau des États fédérés individuels et libéralise l’avortement jusqu’à la naissance :
« Nous avons besoin de deux autres sénateurs pro-choix supplémentaires et d’une Chambre pro-choix pour codifier la sentence Roe. »
Les réactions au discours et au décret de Biden ont été fortes. Le président de l’organisation d’avortement Naral Pro-Choice America, Mini Timmaraju, a qualifié l’ordonnance de Biden de « première étape importante dans la restauration des droits retirés à des millions d’Américains par la Cour suprême ». Au lieu de cela, la présidente du groupe pro-vie Susan B. Anthony Pro-Life America, Marjorie Dannenfelser, a condamné le décret de Biden, affirmant que le président « a une fois de plus cédé au lobby extrême de l’avortement, déterminé à mettre tout le poids du gouvernement fédéral derrière la promotion de l’avortement ».
Ni un mot ni une ligne ne sont sortis de la Maison Blanche pour calmer les esprits, pas même une parole pour condamner la persistance des menaces contre les juges. Quelques heures plus tôt à peine, le juge Brett Kavanaugh avait été contraint de sortir par la porte dérobée d’un restaurant de Washington, suite aux menaces d’une patrouille de jeunes avorteurs. Biden n’a rien dit non plus sur les gangs violents d’anarcho-avorteurs qui poursuivent leur action dévastatrice : 10 églises et centres pro-vie pillés la semaine dernière. Il s’agit du Birthright Pregnancy Center à St. Paul, Minnesota ; de Care Net de la Puget Sound Pregnancy Clinic à Kenmore, Washington ; de Clearway Clinic et Problem Pregnancy, tous deux à Worcester, Massachusetts. Les lieux de culte vandalisés étaient trois églises catholiques de Chippewa Falls (Holy Ghost, Notre Dame, St. Charles Borromeo) ; l’église catholique Saint-Pierre à Bloomer, Wisconsin ; l’église missionnaire évangélique de la Bible et une salle des Témoins de Jéhovah, toutes deux à Sumner, Washington.
Après la déclaration de guerre de Soros à la démocratie américaine, et l’interview non moins belliqueuse accordée au Guardian par Alexis McGill Johnson, PDG de Planned Parenthood, qui s’est engagé à investir 150 millions de dollars pour les candidats à l’avortement en novembre prochain, Biden et les dirigeants du Parti démocrate ont décidé de prendre parti, en vue des élections de novembre, en faveur de la libéralisation complète du meurtre d’enfants conçus et totalement contre tout principe de séparation des pouvoirs.
Malheureusement pour Biden, comme le préviennent plusieurs stratèges électoraux démocrates, les citoyens ressentent les affres de la crise. La cote de popularité du numéro un de la Maison Blanche chute dramatiquement (il est le pire président depuis 1953) et les derniers sondages sont de plus en plus favorables aux limites et interdictions de l’avortement, avec une nette majorité de citoyens (90%) s’opposant à la proposition du Parti Democrate de légaliser l’avortement jusqu’à la naissance.
« Maintenant, après les décisions et un nouvel engagement explicite de Biden, quel soin pastoral le Vatican et les évêques américains adopteront-ils envers Hérode et ses frères ? » se demande un journaliste italien .
Francesca de Villasmundo
Source : medias-presse.info