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afghanistan - Page 3

  • Afghanistan: des talibans s’amusent dans un parc d’attractions, un jour après la prise de Kaboul

    Publié par Guy Jovelin le 19 août 2021

     

    Alors que des milliers d’Afghans craignent pour leur vie et tentent de fuir leur pays , les talibans qui ont pris le pouvoir commencent à communiquer. Ils ont notamment annoncé une « amnistie générale » pour tous les fonctionnaires d’Etat. « Une amnistie générale a été déclarée pour tous (…), donc vous devriez reprendre vos habitudes de vie en pleine confiance ».

    Au lendemain de la prise de Kaboul par les talibans, des vidéos de membres du mouvement islamiste en train de profiter des attractions d’un parc de Kaboul font le tour des réseaux sociaux.

    Des images surréalistes : des soldats ont été filmés, fusil-mitrailleur à la main, en train de s’amuser sur des auto-tamponneuses dans un parc d’attractions de la capitale afghane.

    Vidéo : https://twitter.com/i/status/1427361212707311622

     

    Vidéo : https://twitter.com/i/status/1427347524168335361

     

    Source : lesmoutonsrebelles

  • Afghanistan : le contrôle du marché de la drogue, l’autre victoire des talibans

    Publié par Guy Jovelin le 18 août 2021

    leblogalupus

     
    La production d’opium génèrerait actuellement environ 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires par an. United Nations Photo / FlickrCC BY-SA

    La longue guerre en Afghanistan a atteint un tournant le dimanche 15 août lorsque les talibans ont investi le palais présidentiel à Kaboul après la fuite du président Ashraf Ghani qui a reconnu leur victoire. Cette prise de pouvoir intervient à l’issue d’une offensive au cours de laquelle une douzaine de villes majeures du pays sont tombées aux mains des combattants islamistes en quelques jours.

    Parmi celles-ci figure notamment Zaranj, une ville frontalière poussiéreuse de quelque 50 000 habitants située à la frontière afghano-iranienne, dans le sud-ouest du pays. Bien que géographiquement et politiquement marginal, Zaranj fut le premier centre provincial à tomber.

    Au cours des semaines précédentes, les avancées des talibans concernaient d’abord des zones rurales, avec la prise de contrôle de plus de la moitié des 421 districts du pays. Mais enhardis par ces succès et par le moral en berne des forces armées afghanes, les combattants se sont tournés vers les grands centres de population. Après leur percée à Zaranj, ils ont ainsi repris la ville voisine de Farah et sept autres capitales provinciales du nord.

    Cette offensive a été favorisée par le soutien du Pakistan aux talibans, ainsi que par la libération de 5 000 combattants emprisonnés, une condition de l’accord conclu en février 2020 avec les États-Unis qui engageait Washington à retirer ses troupes du pays. Les pourparlers de paix ultérieurs, soutenus par les puissances internationales et régionales, n’ont pas réussi à endiguer la violence ou à proposer un plan de paix crédible.

     

    Cependant, l’échec du processus de paix ne suffit pas à expliquer la situation : des facteurs économiques influencent également les événements en cours, dont le commerce de l’opium et de l’héroïne que la dizaine de milliards de dollars investis par Washington depuis 2002 dans la lutte anti-drogue n’ont pas réussi à endiguer.

    L’histoire se répète

    Cela nous ramène à Zaranj. Ce n’est pas une coïncidence si les talibans se sont d’abord concentrés sur les villes frontalières, car celles-ci ont une importance économique considérable. Les combattants contrôlent désormais une dizaine de points de passage internationaux. Outre Zaranj, ils ont Spin Boldak, une porte vers le Pakistan, Islam Qala, le principal point de passage vers l’Iran, et Kunduz, qui leur confère le contrôle des routes vers le Tadjikistan.

    L’histoire récente a largement démontré l’importance de ces villes. Lorsque les factions en guerre en Afghanistan ont cessé de recevoir une aide militaire et financière, principalement de la part des Russes, à la fin des années 1980, puis de la part des Américains, le contrôle du commerce est devenu essentiel.

    Évolution de la surface dédiée à la culture du pavot entre 1994 et 2020 en Afghanistan (en hectares). Unodc.org (mai 2021).

     

    Cela comprenait notamment l’économie de la drogue, qui s’est développée massivement à partir du début des années 1990 pour aujourd’hui générer environ 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires, un montant qui représente 10 % du PIB national. Selon d’autres estimations, entre 4 et 5 millions de personnes (sur une population totale de 25 millions d’habitants environ à l’époque) étaient impliquées dans la filière dans les années 2000.

    Ce phénomène se reproduit aujourd’hui. Dans les années 1990, par exemple, Zaranj était une sorte de Far West qui s’est développé comme plaque tournante du commerce illicite, s’appuyant sur des connexions transfrontalières de longue date entre les tribus baloutches spécialisées dans la contrebande de carburant, de drogues et de personnes.

    Des activités similaires s’y poursuivent aujourd’hui : l’opium et l’héroïne, provenant des champs de pavot des provinces voisines de Farah et du Helmand, passent en contrebande de l’autre côté de la frontière. Tout comme le trafic d’êtres humains, qui est en plein essor.

    En parallèle, Zaranj est devenue une ville de passage clé pour le commerce légitime, notamment pour le carburant, les matériaux de construction, les biens de consommation et les denrées alimentaires. Situé sur la route reliant Kaboul au port iranien de Chabahar, le gouvernement afghan a investi dans les infrastructures frontalières dans le cadre d’un effort plus large visant à renforcer les relations avec l’Iran et à réduire sa dépendance vis-à-vis du commerce avec le Pakistan.

    Dans les années 2000, entre 4 et 5 millions Afghans travaillaient dans la filière de l’opium. Shah Marai/AFP

     

    Ce mélange de commerce licite et illicite a permis de débloquer des investissements étrangers et d’attirer une population croissante des régions avoisinantes, tout en constituant une importante source d’impôts. En effet, les droits d’importation représentent aujourd’hui environ la moitié des recettes intérieures du gouvernement afghan. Islam Qala génère à lui seul plus de 20 millions de dollars américains par mois.

    Ainsi, le contrôle de ces points de passage clés remplit les coffres des talibans, à un moment où le financement externe des donateurs internationaux est en baisse. Il permet également aux talibans d’imposer des restrictions économiques sur les produits importés, tels que l’essence et le gaz, ce qui leur donne une influence supplémentaire. La perturbation des flux d’importations et d’exportations a d’ailleurs déjà affecté les prix du carburant et des denrées alimentaires.

    La culture du pavot explose

    Les talibans contrôlent donc désormais une grande partie de l’économie afghane, dont la production du pavot et les routes commerciales de la drogue vers le Pakistan, l’Iran et le Tadjikistan. Ce contrôle apparaît encore plus essentiel que par le passé. En effet, selon la dernière enquête de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, la superficie des terres afghanes affectées à la culture du pavot a augmenté de 37 % en 2020 après une décrue ces dernières années. Une augmentation qui concerne en premier lieu les régions du sud et de l’ouest du pays.

    Évolution de la surface dédiée à la culture du pavot entre 2019 et 2020 dans les provinces afghanes. Unodc.org (mai 2021)


     

     

    Cette évolution est liée à une série de facteurs, dont l’instabilité et les conflits politiques, les sécheresses dévastatrices, les inondations saisonnières importantes, la diminution des financements internationaux et des possibilités d’emploi.

    Cette tendance est aujourd’hui appelée à se poursuivre, car les moteurs structurels de l’économie de l’opium – conflits armés, faible gouvernance et pauvreté généralisée – pèsent fortement. Tant dans les campagnes que dans les villes frontalières, l’économie de l’opium constitue en effet une importante bouée de sauvetage pour les Afghans, dont beaucoup vivaient déjà une crise humanitaire.

    La recrudescence du conflit intervient ainsi alors qu’une grave sécheresse affecte le pays et fait grimper les prix des denrées alimentaires, tandis que l’épidémie de Covid-19 connaît par ailleurs une flambée. Depuis le début de l’année, quelque 360 000 personnes ont déjà été déplacées en raison de tous les troubles qui secouent le pays.

    Avec la victoire des talibans, il est donc peu probable que l’économie de la drogue connaisse un ralentissement. Certes, les combattants islamistes, qui avaient banni la culture du pavot en 2001 quelques mois avant l’intervention américaine, restent officiellement opposés aux drogues illicites, mais les moteurs sous-jacents restent trop puissants et la manne financière trop importante. En conséquence, le conflit actuel devrait contribuer à alimenter le marché mondial de l’héroïne, dont près de 90 % est produite en Afghanistan, ainsi que le problème croissant de la drogue dans la région.

    https://theconversation.com/afghanistan-le-controle-du-marche-de-la-drogue-lautre-victoire-des-talibans-166209

  • Afghanistan : Les talibans contrôlent désormais l’un des plus grands gisements de lithium au monde

    Publié par Guy Jovelin le 18 août 2021

    Les combattants talibans n’ont pas seulement pris le contrôle de Kaboul et du gouvernement afghan le 15 août. Ils ont également obtenu l’accès à un gigantesque gisement de minéraux essentiels pour les énergies renouvelables.

    […]

     

    « Les talibans sont maintenant assis sur un stock de l’un des minéraux les plus stratégiques au monde », a déclaré Rob Schoonover, expert en écologie au centre de réflexion américain Center for Strategic Risks, dans une interview accordée à Quartz. « La question de savoir s’ils seront capables de jouer ce rôle sera importante à l’avenir. »

    […]

     

    « Tant qu’il existe des sources plus sûres et plus fiables (de métaux, ndlr) ailleurs, l’utilisation des minéraux afghans restera faible », estime M. Schoonover. Pourtant, la Chine et la Russie semblent disposées à établir une relation diplomatique avec les talibans, qui pourrait inclure une forme de coopération économique.

    Une bonne raison pour la Chine de le faire est de limiter les énormes dégâts écologiques causés par l’extraction du lithium dans son propre pays. L’extraction de ce métal entraîne des pénuries d’eau, une pollution de l’air et, à long terme, des catastrophes climatiques brutales.

    Business AM via fdesouche

  • Jean-Yves Le Drian, Ministre des Affaires étrangères : « Il faut un gouvernement inclusif qui montre que les Talibans ont changé »

    Publié par Guy Jovelin le 18 août 2021

    Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian ne ferme pas la porte au dialogue avec les talibans, désormais au pouvoir en Afghanistan. “Ce n’est pas la même génération” que ceux qui contrôlaient le pays entre 1996 et 2001, estime-t-il ce mardi sur Radio France en relevant notamment qu’“ils sont entrés dans des négociations, en particulier avec les États-Unis”.

    Ils ont annoncé qu’ils respecteraient les droits acquis au cours des 20 dernières années en Afghanistan. Il faut qu’ils le démontrent.

     

    Jean-Yves Le Drian 

    Jean-Yves Le Drian est particulièrement sensible à certaines des dernières déclarations des talibans : “Ils déclarent vouloir acquérir de la respectabilité, de l’honorabilité. Ils ont annoncé qu’ils respecteraient les droits acquis au cours des 20 dernières années en Afghanistan. Il faut qu’ils le démontrent.”

    “Il faut un gouvernement, vraiment inclusif et représentatif, qui montre que les Talibans ont changé”, espère Jean-Yves Le Drian. “La meilleure preuve de ce qu’ils annoncent serait de faire en sorte qu’il y ait un gouvernement de transition, qui montre que les Talibans veulent respecter le droit, mettre fin aux violences et faire en sorte que les populations civiles se sentent en sécurité.”

    FranceInfo via fdesouche

  • AFGHANISTAN : le ‘business’ des talibans ne connaît pas la crise

    Publié par Guy Jovelin le 16 août 2021

    Vêtus de leur habit traditionnel, les talibans n’affichent pas leurs signes extérieurs de richesse. Pourtant, leur entreprise ne connaît pas la crise, comme l’a prouvé un chercheur de l’Université du Nebraska.

    En 2019-2020, ils auraient encaissé 1,6 milliard de dollars américains. Ils ont aussi leurs «mégariches», comme le mollah Yaqoob, fils du fondateur, le mollah Omar. Environ 416 millions proviennent du trafic de l’opium tiré du pavot. Chaque maillon de la chaîne est taxé à 10%. Cette dîme touche cultivateurs, laboratoires et négociants.

     

    Source : leblogalupus