Lors de sa visite officielle en Afrique du lundi 25 juillet au mercredi 27 juillet 2022, Emmanuel Macron a répondu à la question d’un journaliste pour la télévision camerounaise, durant la conférence de presse conjointe avec le président du Cameroun Paul Biya, sur la question de la guerre en Ukraine et n’a pas pu s’empêcher, dans un français relâché, d’insulter l’Afrique en tenant les propos suivants : « Là où je vois trop souvent de l’hypocrisie, en particulier sur le continent africain et je vous le dis avec beaucoup de calme et de sérénité, à ne pas savoir qualifier une guerre qui en est une et à ne pas savoir dire qui l’a lancée, parce qu’il y a des pressions diplomatiques, je ne suis pas dupe, m’enfin faut dire les choses, on vit mieux ; nous, nous avons décidé de tout faire pour stopper cette guerre […] ».
Il a ensuite eu l’outrecuidance d’ajouter, en évoquant de manière confuse une situation internationale qu’il semble interpréter comme un désordre provoqué par la Russie, notamment à cause des sanctions que les pays, en particulier européens, doivent, selon Emmanuel Macron bien sûr, utiliser comme un moyen de « bloquer son effort de guerre » : « Ce n’est pas l’ordre international que nous voulons, qui repose sur la coopération et le respect de la souveraineté de chacun ». Par ailleurs, dans son allocution du mardi 26 juillet 2022 devant la communauté française du Cameroun, Emmanuel Macron ne jurera que par des mots positifs qui ne lui siéent aucunement : « dialogue respectueux et confiant », « … je crois qu’il y a entre la France et le Cameroun, entre la France et le continent africain une profonde histoire d’amour, de respect, d’échange, de métissage, de créolisation aussi, de mélange, de richesses mutuelles qu’il nous faut savoir raviver », « je suis pour la régulation et la transparence », « aucun développement économique n’est possible […] sans la paix et la sécurité », « accompagner avec bienveillance, respect et humilité »…
Mais dans les faits, le peuple africain s’est senti insulté et à juste titre par « l’hypocrisie » appliquée à son continent par un homme venu de France et qui a lui-même un lourd passé d’hypocrite. Si nous ne devions citer qu’une seule de ses hypocrisies, la plus flagrante et la plus odieuse serait celle-ci : « Je ne rendrai pas la vaccination obligatoire » (novembre 2020), alors qu’à cause de l’état d’urgence sanitaire qu’il déclenche et qui lui permettra de développer tout un arsenal de lois et de décrets dont on ne saura plus s’il est pseudo-juridique, pseudo-médical ou pseudo-politique, des personnels soignants et des pompiers seront renvoyés en masse et ne sont toujours pas rétablis dans leurs fonctions pour n’avoir pas été vaccinés ! Peuples d’Afrique, sachez ceci : pour moi, mais il me semble que je ne suis pas le seul Français à le considérer de la sorte, Emmanuel Macron n’est pas le représentant du peuple français, du pays que j’appelle France ; il est le VRP d’un consortium qui se fait appeler « République française » et ne représente que ce petit groupe privé de personnes obscures qui se considèrent comme une élite. C’est la raison pour laquelle vous le voyez méprisant et condescendant.
Il est vrai que les Français se sont malheureusement habitués à laisser parler ce VRP en son nom, même lorsque ce dernier insultait le peuple qu’il disait vouloir représenter : nous n’oublions pas sa provocation (« qu’ils viennent me chercher ») ni ses diverses insultes à notre encontre (les ouvrières « illettrées » de Gad, « des gens qui ne sont rien », « soixante-six millions de procureurs », « je traverse la rue, du travail je vous en trouve », « je ne céderai rien aux fainéants ni aux cyniques ni aux extrêmes », les « Gaulois réfractaires », « les entreprises non essentielles », « hé bien là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder »).
Mais le peuple français est surprenant : aussi prompt à décapiter un roi débonnaire, Louis XVI, qui a tout fait pour gouverner avec lui qu’à laisser en place un petit banquier méprisant qui gouverne en son nom, mais sans lui et même contre lui ! « Qu’attendez-vous ? » me demanderez-vous peut-être, peuples d’Afrique ? Je crois qu’en réalité le peuple français s’est laissé engluer dans la colonisation de son propre pays par des hommes français que je qualifierais de pseudo-politiques et qui laissent aujourd’hui la France dans cet état de sidération dans lequel nous vous avions laissés et dont vous sortez aujourd’hui avec fierté et surtout avec honneur. Je ne puis donc prédire le moment où nous sortirons nous aussi de cet état glaçant de sidération et de torpeur. Mais Frères de peine, j’oserais vous demander : pourrons-nous donc un jour nous retrouver sur un terrain de discussion d’égal à égal, lorsque cette caste politico-financière aura été définitivement écartée de notre pays ?
Source