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campagne

  • Quand les citadins débarquent à la campagne…

    Publié par Guy Jovelin le 19 août 2019

    Rédigé par notre équipe le 19 août 2019

    Quoi de mieux qu’un air pur (ou presque) et un rythme plus humain, loin de la folie des grandes villes ? Beaucoup de Français en rêvent et certains franchissent le pas en s’installant dans des petites communes. Un mouvement également bénéfique à ces dernières qui peuvent ainsi espérer retrouver plus de vie et pourquoi pas des services publics partis il y a déjà bien longtemps. Mais de la théorie à la pratique, il y a la bêtise qui s’invite dans la danse. Ainsi, entre les déjections d’abeilles et des corneilles trop agressives, les « néoruraux » veulent tout dégager autour d’eux.

    Vivre en ville est-il encore une sage décision ? Avec des technologies qui permettent de remplir de nombreuses tâches à distance, vivre dans des cités dortoirs ou des centres-villes en voie de délabrement devient de plus en plus anachronique. Les campagnes françaises, désertées depuis des décennies tendent leurs bras, mais chaque nouvel habitant ne signifie pas une victoire, car accueillir des cas sociaux rend la direction de la commune bien plus compliqué. Entre les complaintes habituelles et les menaces aux maires, un nouveau type de « nuisances » apparaît sur les écrans radars…

    Vers une campagne sans animaux

    Si les avantages d’une vie à la campagne sont bien identifiés par ceux qui rêvent d’une vie loin des bouchons et de transports publics insupportables à raison de plusieurs heures par jour, les inconvénients sont quant à eux très pris en compte. Ce n’est qu’une fois sur place que les « néoruraux » comprennent l’ampleur de l’absence de l’Etat avec parfois aucun service public présent physiquement, des écoles éloignées d’une dizaine de kilomètres, des collèges et lycées encore plus inaccessibles et des hôpitaux qui ont fermé pour ne laisser place à aucun professionnel de santé. Alors quand un couple de touristes se fait sauvagement attaquer, le manque d’infrastructures se fait cruellement sentir.

    Sauf que l’attaque en question a été perpétrée par une… corneille. Pour ceux qui en sont arrivés au point de ne pas connaître le nom même de cet animal, il s’agit d’un oiseau d’une quarantaine de centimètres et ne pesant qu’un demi kilo. Le genre de bête à ne terroriser que les vers de terre et les cadavres d’autres animaux. Mais le journal La Nouvelle République rapporte dans son édition du 14 août qu’un couple de Parisiens a été sauvagement agressé par une corneille. Une information que l’on doit à ce même couple qui s’en est sorti in extremis« Je vous assure, cette corneille avait bien un comportement agressif. Avant ça, elle avait attaqué les mollets de mon mari et s’en prenait aux pneus de la voiture. On n’ose à peine sortir du gîte depuis ! » a assuré une des deux victimes.

    Les faits sont particulièrement dramatiques puisque la corneille aurait foncé sur la pauvre femme, l’obligeant à s’enfuir. Pas de chance, en tant que citadin, les efforts physiques démesurés sont impossibles à maîtriser et au bout de quelques pas de course, c’est la chute. Bilan : deux points de suture au menton et un « traumatisme maxillo-facial ». Heureusement que l’oiseau féroce, certainement « dressé à attaquer », selon la femme, n’en a pas profité pour donner le coup de grâce une fois sa pauvre victime à terre. Il aura toutefois fallu rouler de nombreux kilomètres avant d’arriver aux urgences pour échapper à d’horribles souffrances et pouvoir s’attaquer à son tour à la corneille en l’expulsant de son habitat naturel.

    Tout ceci est grotesque, mais malheureusement une telle histoire se cantonne de moins en moins dans la catégorie faits divers (ou de foire). La présence passagère et plus encore quotidienne d’(ex)-citadins rend la vie difficile pour les habitants de la campagne et pour la faune en particulier. Aujourd’hui, la justice examine plusieurs cas de coqs qui ont la manie de chanter. Un « cocorico » trop tôt par rapport à l’emploi du temps d’un voisin « néorural » et c’est l’assurance de le voir attaqué en justice pour le faire dégager quand des méthodes plus brutales et illégales ne sont pas employées…

    Et quand ce ne sont pas les corneilles et les coqs qui font la Une, ce sont les abeilles ! Décimées par les insecticides, il en reste malgré tout encore beaucoup trop selon certains. Une commune du Puy-de-Dôme a le redoutable privilège d’avoir attiré des « néoruraux » dont certains se plaignent des déjections causées par les abeilles d’un apiculteur local. Et il est vrai que les déjections, c’est toujours désagréable. Surtout, celles des abeilles, lesquelles ne sont constituées que de pollen… Il faudrait peut-être cramer les ruches et en profiter pour mettre le feu à toute la nature environnante. Il n’y aurait plus de pollen ni aucun animal, nuisible par définition. A ce nouvel environnement, on pourrait y ajouter une grande dalle de béton, quelques tours et on se sentirait comme à la maison. Une maison en ville…

     

    Source : 24heuresactu

  • Loup Mautin : « Ces citadins vivent dans une campagne qui n’existe pas ! »

    Publié par Guy Jovelin le 10 juin 2019

     

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    Entretien avec Loup Mautin, agriculteur.

    Boulevard Voltaire cliquez ici

    via synthesenationale

    Un agriculteur a eu une amende de 8.000 euros à cause du dérangement provoqué par le bruit de ses vaches. C’est pour dire stop à ce genre d’histoires qu’un maire a lancé un appel : reconnaître le bruit de la campagne comme patrimoine national !

    En province, dans le milieu rural, on a pris le parti d’en rire. Il vaut mieux en rire qu’en pleurer. C’est une réalité à laquelle on est confronté tous les jours. Des élus sont condamnés à cause du bruit des cloches et des agriculteurs, à cause de l’odeur de leur fumier ou du chant de leur coq.

    On a affaire à des citadins qui vivent en métropole et qui rêvent d’une campagne qui n’existe pas. Ils veulent une campagne aseptisée sans odeur et sans bruit où ils seraient les rois.

    La réalité est bien différente.

    La campagne a ses bruits et ses odeurs. Il faut savoir les supporter.

    En Normandie, on est confronté à ce problème. Les citadins ont élu domicile chez nous. Chez nous, il ne fait pas beau tous les jours, les vaches ne sont pas toujours silencieuses et les chiens traînent dans la rue et ne sont pas toujours à l’endroit où ils devraient être.

    À ce titre-là, les gens sont confrontés à une réalité qu’ils doivent accepter. Ce n’est pas possible autrement. La nature des choses est ainsi faite.

    On avait vécu cela après Mai 68, lorsque les citadins se sont mis à aller élever les chèvres dans le Larzac. C’est toujours ce réel qui vient leur empoisonner l’existence…

    Ils sont très déçus lorsqu’ils s’aperçoivent qu’il y a un champ de maïs devant chez eux ou qu’un agriculteur vient moissonner à deux heures du matin. C’est la vie de la campagne. C’est à prendre ou à laisser. Ce sont nos façons de vivre, de travailler et notre savoir-faire ancestral. Tout n’est pas rose et il faut s’adapter aux populations et aux terroirs dans lesquels on s’installe.

    Y a-t-il un risque que la campagne devienne une sorte de gîte d’étape géant où, finalement, tout ne serait que décor et paysage artificiel ? Les citadins essaieraient-ils de mettre les paysans hors de chez eux ?

    Il ne faudrait surtout pas. Notre campagne est le grenier de la France et de l’Europe. Ce n’est pas uniquement des musées faits pour les touristes et des promenades pour les cyclistes. Des gens vivent ici, exploitent, travaillent et voudraient pouvoir en vivre.

    Ce genre de situation pose-t-il d’autres problèmes ?

    Le problème de fond est de savoir si on doit légiférer sur tout. Doit-on tout protéger, y compris des choses qui ne devraient pas avoir besoin de l’être ? Veut-on vraiment poursuivre vers cette tyrannie du droit, cette boulimie législative ? Elle aboutit à la guerre de tous contre tous. C’est l’enfer !

    C’est une fracture olfactive et phonique.