Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

couple franco-allemand

  • Couple franco-allemand

    Publié par Guy de Laferrière le 25 janvier 2023

    Ces derniers jours, anniversaire du traité de l’Élysée oblige, on parlait beaucoup dans les gazettes du fameux « couple franco-allemand ».

    Cependant, le « couple » bat de l’aile depuis des années.

    Et, pour cause : les États n’ont pas d’amis – a fortiori n’ont-ils pas de conjoint !

    De deux choses l’une, soit les deux pays envisagés sont souverains et, dans ce cas, ils seront tantôt alliés sur un sujet, tantôt en désaccord sur un autre ; soit les deux pays sont « mariés » (pour reprendre cette étrange métaphore qui n’a d’ailleurs cours que de notre côté du Rhin) et alors l’un est soumis à l’autre.

    Mais il semble tout à fait loufoque de prétendre que l’Allemagne et la France devraient systématiquement et sur tous les sujets partager les mêmes points de vue.

    Par curiosité, j’ai relu ce qu’Emmanuel Macron disait en 2017, lors du fameux discours de la Sorbonne. C’est bien simple : il annonçait l’intégration complète (y compris au plan juridique) des deux économies dès 2024.

    Il n’est pas sûr que ce délire utopique soit encore à l’ordre du jour !

    En tout cas, nous avons accumulé depuis quelques années les motifs de désaccords politiques et économiques entre les deux pays.

    De la crise migratoire, ouverte unilatéralement par Angela Merkel qui avait besoin de main-d’œuvre relativement qualifiée et bon marché pour le patronat allemand, au désastre énergétique du marché européen, nous voyons à quel point cette obsession du couple franco-allemand a conduit les « élites » françaises à s’auto-aveugler.

    Même le plan militaire, sur lequel, pendant les 70 dernières années, l’Allemagne a été des plus discrètes, est désormais l’occasion de passes d’armes (si je puis dire) entre les deux pays.

    En tout cas, il est urgent de prendre acte du fait que l’Allemagne défend ses propres intérêts politiques et économiques – et elle a bien raison. Ceux qui ont tort sont les dirigeants français qui refusent d’en faire autant.

    Faute de mener pacifiquement nos deux barques séparément (et, si possible, en bonne harmonie), nous allons préparer la vassalisation de la France (déjà bien avancée) et peut-être même pire : le retour de la guerre entre nos deux pays.

    En tout cas, il ne sera pas longtemps supportable que les Français paient pour la compétitivité des Allemands – notamment en fournissant de l’électricité d’origine nucléaire, dont les infrastructures d’origine sont amorties depuis longtemps.

    Mais toute la question est de savoir si les dirigeants français veulent défendre la France !

     

    Auteur