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  • La raison économique de la guerre Israël-Iran : un Grand Israël énergétique et commercial

    Publié par Guy Jovelin le 17 juin 2025

    Accord énergétique Israël-Monarchies du Golfe
    Accord énergétique Israël-Monarchies du Golfe

    Israël a frappé l’Iran dans la nuit du 12 au 13 juin et un nouveau conflit s’ouvre au Proche-Orient dont on ne connait pas encore les conséquences mondiales. Derrières les guerres religieuses, se cachent toujours des intérêts économiques et financiers. Celle-ci n’échappe pas à la règle.

    Remodeler économiquement le Proche-Orient sous le contrôle israélien

    La nouvelle guerre ouverte par Israël contre l’Iran a une dimension indubitablement religieuse, nous dirons même messianique, mais il ne faudrait pas sous-estimer sa raison économique et financière : remodeler le Proche-Orient sous le contrôle israélien.

    « L’attaque du 13 juin 2025 contre des sites nucléaires et militaires iraniens et des personnalités clés de l’appareil stratégique – dont le chef d’état-major Mohammad Bagheri – n’est pas seulement un épisode de guerre. Pour Israël, elle s’inscrit dans une stratégie plus vaste et systématique impliquant Gaza, la Cisjordanie, le Liban et maintenant Téhéran. Mais comment interpréter réellement cette escalade ? » se demande le journaliste italien Sergio Filacchioni, dans les colonnes du blog Il Primato Nazionale, et y répond ainsi :

    « La guerre ouverte entre Téhéran et Tel-Aviv, déclenchée par les bombardements israéliens de sites nucléaires et de centres névralgiques de la République islamique, n’est pas un affrontement religieux ou idéologique. C’est le début d’une nouvelle phase géopolitique : la fusion définitive entre Israël et les monarchies du Golfe pour la construction d’un axe de pouvoir régional visant à restructurer l’ensemble du Moyen-Orient en fonction d’intérêts énergétiques, militaires et financiers. »

    On parle d’un objectif israélien de ‘changement de régime’ en Iran mais « tandis que les armes parlent, les lectures se banalisent : d’un côté, Israël comme « rempart de l’Occident », de l’autre, l’Iran réduit à la caricature d’une « théocratie répressive ». En effet, tandis que les analystes et commentateurs occidentaux s’efforcent de décrire le conflit israélo-iranien comme un énième chapitre d’une lutte millénaire entre musulmans et sionistes, la réalité, bien plus grave et structurée, échappe au radar du récit dominant. Ceux qui parviennent à observer la réalité voient tout autre chose : les anciens ennemis arabes du monde sunnite se sont progressivement transformés en alliés silencieux, mais cruciaux, d’Israël, prêts à partager ses intérêts, ses stratégies, ses infrastructures et ses renseignements. »

    Israël-Golfe, l’alliance que personne ne veut voir

    « Après les accords d’Abraham, la coopération entre Israël et les Émirats, Bahreïn, l’Arabie saoudite et le Qatar a pris une ampleur sans précédent. Signés en septembre 2020 sous l’égide de l’administration Trump, ces accords ont marqué un tournant formel dans la normalisation des relations entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn. Présentés comme un accord de « paix », ils ont en réalité jeté les bases d’une alliance géopolitique, économique et militaire à vocation anti-iranienne et anti-palestinienne. Plus qu’une réconciliation entre les peuples, ils ont consacré la naissance d’un bloc sunnite-israélien légitimé par Washington et béni par les chancelleries occidentales. De fait, les gouvernements du Golfe ont non seulement tourné le dos à la cause palestinienne, mais ont activement soutenu, financé et facilité la machine de guerre israélienne, même pendant les mois les plus sanglants de la guerre à Gaza. Les échanges commerciaux ont explosé. Bahreïn a légalisé les importations en provenance des colonies israéliennes illégales de Cisjordanie. Des entreprises saoudiennes et émiraties exportent des biens et des matières premières vers Israël, tandis que des fonds souverains du Golfe investissent dans des banques et des entreprises impliquées dans la construction de colonies. Et lorsque le Yémen a bloqué les routes maritimes vers Tel-Aviv, ce sont les  et l’Arabie saoudite qui ont créé un corridor terrestre pour assurer l’arrivée des marchandises, en passant par la Jordanie et Israël. »

    Le journaliste continue son analyse :

    « Mais c’est sur le plan militaire que la coopération est encore plus profonde et inquiétante. »

    Et de citer toutes les aides apportées par les monarchies du Golfe à Israël, des Émirats arabes unis au Qatar en passant par l’Arabie saoudite.

    « Ce niveau de collaboration va bien au-delà de la « normalisation » : il s’agit d’une coresponsabilité active dans une guerre d’anéantissement. Il est étrange que les manifestations pro-palestiniennes n’aient jamais lieu devant l’ambassade saoudienne. Pourtant, Riyad et les monarchies du Golfe sont des complices actifs du massacre : ils financent Tel-Aviv, collaborent militairement et répriment la dissidence arabe. Mais pour un certain récit woke, le génocide n’est qu’une affaire de Blancs contre les opprimés, la faute de l’OTAN et du réarmement. »

    Le cœur du lien entre Israël et les monarchies sunnites réside dans l’énergie et la finance : c’est le projet d’oléoduc Ashkelon-Arabie saoudite

    Cette coopération a un objectif :

    « Le cœur du lien entre Israël et les monarchies sunnites réside dans l’énergie et la finance. Le projet d’oléoduc Ashkelon-Arabie saoudite, qui fait partie du corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe (IMEC), traverse également les territoires occupés. (…) Israël est désormais une plaque tournante et un partenaire stratégique des économies du Golfe. Derrière les masques diplomatiques, un hub est en train de se construire, visant à gérer les flux d’énergie, de logistique et de capitaux de l’Asie vers l’Europe, en excluant l’Iran, la Syrie, le Hezbollah et la cause palestinienne. Une redéfinition du Moyen-Orient menée sous le couvert de Washington, la faiblesse de l’Europe et l’indifférence d’un activisme sélectif et woke, qui feint de ne pas voir l’éléphant saoudien dans la pièce. »

    Il ne s’agit donc pas là « d’une guerre entre musulmans et sionistes » :

    « Ce n’est pas une bataille entre « démocratie » et « théocratie ». Il s’agit de la création d’un ordre régional dans lequel Tel-Aviv dirige un bloc arabe sunnite doté d’une influence financière, industrielle et militaire. Un bloc qui a pour objectif l’élimination de toute résistance, de toute autonomie chiite, de toute aspiration anti-impérialiste. L’Iran, isolé et épuisé après sa défaite en Syrie, ne lutte pas seulement pour sa propre survie. Qu’il le veuille ou non, il se trouve être le dernier obstacle empêchant le Moyen-Orient de se transformer en une zone de libre-échange israélo-arabe, parrainée par l’Occident, où il n’y a pas de place pour des souverainetés alternatives. Paradoxalement, c’est l’Iran qui se trouve aujourd’hui dans la position de Saddam Hussein : seul contre tous, entouré de puissances hostiles, isolé diplomatiquement et voué – selon les plans de ses ennemis – à tomber pour ouvrir la voie à un nouvel ordre régional. C’est une autre ironie tragique de l’histoire du Moyen-Orient : Téhéran, qui a bénéficié en 2003 de la fin du pouvoir baasiste et de l’intervention américaine en Irak, est aujourd’hui la cible de cette même architecture impérialiste. Aujourd’hui, le « méchant » à abattre n’est plus Saddam, mais la République islamique, coupable de résistance. Le front qui l’assiège – Israël, les monarchies du Golfe, les États-Unis et une bonne partie de l’Occident – est le même qui, au fil du temps, s’est partagé l’Irak, puis la Syrie, et qui aujourd’hui veut boucler la boucle avec l’Iran. »

    Israël veut être le cœur opérationnel d’un nouvel ordre régional : un Grand Israël énergétique et commercial

    Les bombes qui pleuvent sur Tel-Aviv et Téhéran sont le paravent qui occulte le réel :

    « Le véritable séisme est diplomatique et économique : Israël n’est plus un avant-poste solitaire de l’Occident, mais le cœur opérationnel d’un nouvel ordre régional. Et les monarchies du Golfe, loin de dénoncer le « génocide » de Gaza ou la violation de la souveraineté iranienne, sont ses alliées et partenaires stratégiques. L’affrontement en cours n’est pas un nouveau chapitre de la guerre sans fin entre juifs et musulmans. C’est le début de quelque chose de bien plus choquant : la naissance d’un pôle israélo-arabe qui réécrira les équilibres géopolitiques du XXIe siècle. Et dans cette nouvelle architecture du pouvoir, la Palestine est le sacrifice, l’Iran la cible, et l’Europe – une fois de plus – le spectateur désarmé. »

    Un Grand Israël énergétique et commercial se dessine avec la complicité, ou du moins le silence, des dirigeants arabes.

    Francesca de Villasmundo

     

    Source : medias-presse.info

  • Gaza sera « complètement détruite », avec sa population palestinienne déplacée de force

    Publié par Guy Jovelin le 08 mai 2025 

    Le ministre israélien des Finances, Smotrich : Gaza sera « totalement détruite »
    Le ministre israélien des Finances, Smotrich : Gaza sera « totalement détruite »

    Israël était à la veille d’une « offensive majeure à Gaza ». Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich : Gaza sera « totalement détruite », les Palestiniens seront déplacés de force « en grand nombre vers des pays tiers ».

    Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich veut la destruction totale de Gaza d’ici six mois

    Le ministre israélien des Finances ultra-sioniste, Bezalel Smotrich, veut aller plus loin que son Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a promis une opération d‘envergure à Gaza. Le nouveau plan militaire sur Gaza de Netanyahu prévoit le déplacement des populations vers le sud et qu’« aucun territoire conquis par les forces israéliennes ne sera abandonné ultérieurement ». Smotrich, de son côté, qui considère que Gaza appartient aux Juifs, annonce la destruction de la bande palestinienne et la mort de facto de la possibilité de créer un futur État palestinien.

    Mardi, il a déclaré que d’ici six mois, Gaza sera « complètement détruite », avec sa population palestinienne déplacée de force « en grand nombre vers des pays tiers », sa population étant « concentrée » par un corridor militaire imposé par Israël au sud de l’enclave. De là, les Palestiniens « partiront en grand nombre vers des pays tiers », a-t-il ajouté.

    « Dans quelques mois, nous pourrons proclamer notre victoire. Gaza sera totalement détruite », a déclaré Smotrich. « Dans six mois, le Hamas n’existera plus en tant qu’entité fonctionnelle. »

    Les Gazaouis, « totalement désespérés », seront relocalisés dans des pays tiers

    Il a déclaré que la population de Gaza, soit environ 2,3 millions de Palestiniens, serait « concentrée » dans une étroite bande de terre entre la frontière égyptienne et le soi-disant corridor de Morag. La zone serait une zone « humanitaire », a affirmé le ministre ultra–sioniste, « exempte de Hamas et de terrorisme ». Le reste de la bande, a-t-il ajouté, « sera vide ».

    « Ils [les Gazaouis] seront totalement désespérés, comprenant qu’il n’y a aucun espoir et rien à attendre à Gaza, et chercheront à se relocaliser pour commencer une nouvelle vie dans d’autres endroits. »

    Il a également déclaré qu’Israël « appliquerait la souveraineté » en Cisjordanie, qui se situe aux abords de Jérusalem et de la vallée du Jourdain, aussi connue sous le nom de zone E1, pendant la durée du mandat du gouvernement actuel, qui doit expirer en octobre 2026, à moins que des élections ne soient convoquées plus tôt.

    C’est « la façon dont nous tuons l’État palestinien de facto »

    Smotrich a déclaré à la conférence que la nouvelle construction dans la zone E1 « est la façon dont nous tuons l’État palestinien de facto ».

    « Cela se produira ce trimestre », a-t-il déclaré à propos du projet d’annexion de la Cisjordanie. « C’est l’un de nos défis les plus importants. Nous nous trouvons devant une occasion historique. »

    Puis, le ministre ultranationaliste a déclaré :

    « Nous allons enfin occuper la bande de Gaza. Nous cesserons d’avoir peur du mot “occupation” », ajoutant qu’après l’occupation, « nous pourrons parler de souveraineté ».

    Le Grand Israël, bien plus que la destruction du Hamas, reste l’objectif de la destruction de Gaza…

    Francesca de Villasmundo

     

    Source : medias-presse.info

  • « L’État juif s’étendra de Jérusalem à Damas » déclare le ministre israélien des Finances

    Publié par Guy de Laferrière le 11 octobre 2024

    « L'État juif s'étendra de Jérusalem à Damas » déclare le ministre israélien des Finances

    Dans un documentaire produit par Arte, le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich détaille son désir de conquérir non seulement tout le territoire palestinien jusqu’au Jourdain, mais aussi tout le Liban,  la capitale syrienne de Damas et des territoires s’étendant jusqu’en Irak et en Arabie saoudite, pour former le Grand Israël.

    « L’avenir de Jérusalem devra s’étendre jusqu’à Damas »

    Smotrich, ministre des Finances du gouvernement israélien et chef du parti du sionisme religieux, a fait ces commentaires dans un documentaire intitulé Israël : les extrémistes au pouvoir .

    Interrogé sur son objectif, Smotrich répond : « Je veux un État juif… C’est un pays dirigé selon les valeurs du peuple juif. »

    L’intervieweur demande ensuite à Smotrich s’il pense que les frontières de l’État juif devraient s’étendre au-delà du Jourdain.

    Smotrich affirme aussitôt : « Absolument, mais lentement… Nos grands chefs religieux avaient l’habitude de dire que l’avenir de Jérusalem devait s’étendre jusqu’à Damas. »

    Le narrateur du documentaire précise :

    « Bezalel Smotrich a une vision maximaliste de la terre promise. Et elle inclut toutes les terres palestiniennes, mais aussi des territoires en Jordanie, en Syrie, au Liban, en Irak et en Égypte. Même en Arabie saoudite. Une vision radicale, certes, mais qui est acceptée dans le débat public en Israël. »

    Depuis le début du génocide de Gaza en octobre 2023, de nombreux soldats, personnalités des médias et hommes politiques israéliens ont clairement indiqué leur volonté de conquérir l’enclave palestinienne afin d’y construire des colonies juives.

    « L'État juif s'étendra de Jérusalem à Damas » déclare le ministre israélien des Finances

    Ils disent que Gaza doit être détruite et les 2,3 millions d’habitants palestiniens de la bande expulsés de force, soit vers l’Égypte par voie terrestre, soit vers l’Europe par bateau, pour permettre la colonisation juive.

    Le nettoyage ethnique des Palestiniens dans le nord de Gaza est désormais en cours.

    L’insigne du Grand Israël sur les uniformes de militaires israéliens

    Certains soldats affichent clairement leur objectif supplémentaire de conquérir des territoires arabes allant jusqu’à la Syrie et l’Irak, avec des écussons qu’ils portent sur leurs uniformes.

    Le projet du Grand Israël en insigne sur les uniformes israéliens
    Le projet du Grand Israël en insigne sur les uniformes israéliens

    Israël a déjà prévu de rebaptiser les villes libanaises

    De nombreux Israéliens souhaitent conquérir le Sud-Liban et y implanter des colonies juives. Le 25 septembre, le Mouvement pour la colonisation du Sud-Liban a publié une carte indiquant « les nouveaux noms hébreux des colonies du Sud-Liban », modifiant les noms actuels des villes et villages libanais.

    Le projet du Grand Israël veut s'emparer de tout le Liban
    Le projet du Grand Israël veut s’emparer du Liban

    Jewish Currents rapporte que dans la vision du monde du mouvement, « la colonisation israélienne du sud du Liban commencera par une guerre avec le Hezbollah – qu’ils ne considèrent pas comme un dernier recours en exclusion d’une solution diplomatique, mais comme la seule voie raisonnable à suivre. »

    L’analyste politique James Dorsey note que le mouvement invoque une justification biblique pour la conquête du Liban dans le livre du Deutéronome, chapitre 3, verset 25. Alors que Moïse implore Dieu de lui permettre d’entrer dans la Terre promise, il demande : « Laisse-moi aller voir le bon pays au-delà du Jourdain, cette belle région montagneuse et le Liban. »

    Léo Kersauzie

     

    Source : medias-presse.info

  • Le Jerusalem Post dévoile comment l’invasion du Liban a pour objectif le Grand Israël

    Publié par Guy de Laferrière le 02 octobre 2024

    Israël envahit le Liban
    Israël envahit le Liban . Photo du bombardement de Beyrouth avant le début de l’opération terrestre d’invasion.

    La vision messianique du « Grand Israël »

    Le Jerusalem Post a publié un article très intéressant sur les motivations profondes de la barbarie israélienne à Gaza et en Cisjordanie, de l’invasion entamée du Liban, des bombardements opérés cette nuit sur la Syrie, de ses menaces sur l’Irak. Tout cela correspond à la volonté de l’actuel gouvernement israélien de réaliser la vision messianique du « Grand Israël ».

    Censure : ce n’était pas le bon moment

    L’aveu du Jerusalem Post a néanmoins été suivi d’un rétropédalage et d’une censure de l’article, le moment étant sans doute considéré comme mal venu. Il ne faudrait pas que trop de gens comprennent trop tôt le plan israélien. Il faut continuer à abreuver les dindons de prétextes qui les conduisent à applaudir l’horreur en cours.

    Le Jerusalem Post dévoile comment l'invasion du Liban a pour objectif le Grand Israël

    Mais voici quelques captures d’écran qui vous permettront de prendre connaissance de l’article censuré et des véritables motivations du génocide à Gaza et de l’opération d’invasion du Liban menée par l’armée israélienne. Tout est clairement énoncé : ils considèrent que le Liban fait partie de la « Terre promise d’Israël »…

    Le Jerusalem Post dévoile comment l'invasion du Liban a pour objectif le Grand Israël

    Le Jerusalem Post dévoile comment l'invasion du Liban a pour objectif le Grand Israël

    Le Jerusalem Post dévoile comment l'invasion du Liban a pour objectif le Grand Israël

    Le Jerusalem Post dévoile comment l'invasion du Liban a pour objectif le Grand Israël

    Pierre-Alain Depauw

     

    Source : medias-presse.info

  • Le journaliste Max Blumenthal : Le Projet Américain est de faire de l’Ukraine le « Grand Israël » de l’Europe

    Publié par Guy de Laferrière le 04 septembre 2023

    Dans son célèbre discours contre la guerre du Vietnam, le regretté sénateur du Dakota du Sud décédé le 21 octobre 2012, George McGovern, avait déclaré à ses collègues dirigeants du Congrès : « Cette chambre pue le sang ». Samedi, le journaliste Max Blumenthal a ouvert une conférence percutante lors de l’émission  « Which Way America… ? »  de l’Institut Ron Paul qui avait lieu à Washington DC. Il a également cité ces mots, mais les a appliqués à la guerre par procuration des États-Unis contre la Russie en Ukraine.

    Max Blumenthal a déclaré qu’en Ukraine, Washington continue de « gaspiller les vies et les corps de plus de 150 000 hommes, selon le Pentagone ».Citant des études récentes sur le nombre immense d’Ukrainiens ayant perdu des soldats après un an et demi de combats (qui pourraient dépasser les taux de la Première Guerre mondiale ), il a déclaré que le nombre réel de victimes en Ukraine pourrait être plus proche de 500 000 — ce qui marque un chiffre monumental.

    Le journaliste de GrayZone a ensuite fait une déclaration concernant le Congrès actuel en disant que « cette chambre » non seulement « pue le sang », mais « ils ont aussi gaspillé des sommes énormes en Ukraine sous le couvert de l’hystérie anti-russe » – et les législateurs alignés sur la politique de l’administration Biden continuent de verser des milliards à Kiev.

    Blumenthal a affirmé que les élites libérales en périphérie continuent de penser que la Russie doit être punie parce qu’elles estiment que Moscou a contribué à faire élire le « mauvais homme orange » [fait référence à l’ancien président des États-Unis, Donald Trump en 2016].  Il s’agit d’un aspect idéologique important qui motive les bellicistes, a-t-il déclaré.

    En outre, Blumenthal a expliqué que ce qui se passe ici, c’est que la classe dirigeante américaine a « militarisé les conflits culturels » tout en décrivant l’Ukraine comme étant du « côté éveillé » par opposition à la Russie, qu’ils perçoivent comme étant arriérée et oppressive.

    Mais plus important encore, les véritables « vainqueurs » sont les principaux sous-traitants américains de la défense et leurs appendices comme les cabinets de lobbying néoconservateurs de la rue K Street à Washington D.C., qui est célèbre pour abriter de nombreux cabinets de lobbying et de consultants politiques. Le journaliste Blumenthal a souligné que ceux-ci, ainsi que l’administration Biden, opèrent avec une vision plus large, celle de faire de l’Ukraine le « grand Israël » de l’Europe.

    Nous entendons par là un État de guerre « spartiate » militarisé en permanence, qui est continuellement financé et équipé par Washington, et qui détient les dernières avancées technologiques occidentales en matière de défense. Cependant, pour que cet État de guerre puisse exister, la démocratie dans le pays doit être graduellement affaiblie, tout comme cela s’est produit depuis longtemps en Israël, notamment en ce qui concerne l’oppression des Palestiniens et des dissidents politiques israéliens. Malgré cela, les promoteurs de technologies de défense du complexe militaro-industriel continueront de « gagner », peu importe le niveau de sacrifices imposé à la société ukrainienne et à son peuple.

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que l’Ukraine ne serait pas démilitarisée comme la Suisse, mais sera un « grand Israël ».

    « Pour défendre la démocratie en Ukraine, la démocratie doit être restreinte dans le pays », a souligné Blumenthal, tirant les leçons des exemples actuels d’oppression de la liberté d’expression en Occident, notamment liés au conflit russo-ukrainien.

    Il a souligné ici que son propre média d’investigation, The GrayZone , a vu la majeure partie de son financement gelée par la populaire plateforme GoFundMe. Le point de vente a expliqué il y a quelques jours :

    À ce stade, nous avions collecté plus de 90 000 $ auprès de plus de 1 100 contributeurs. Les généreuses contributions de notre public ont été accompagnées de centaines de messages de soutien à notre journalisme factuel qui demande des comptes au pouvoir impérial.

    Cependant, GoFundMe retient les dons, refuse de nous les transférer et omet même d’informer les donateurs qu’elle a effectivement saisi leur argent. Le site à but lucratif a également refusé de donner une explication claire quant à la raison pour laquelle ils ont gelé les fonds, se contentant d’une vague référence à « quelques préoccupations extérieures » liées à des pressions exercées par de puissantes forces extérieures.

    Le sabotage financier de Gofundme fait suite aux sanctions de facto imposées par Venmo et Paypal à notre rédacteur en chef, Wyatt Reed, après avoir rendu compte du ciblage par l’armée ukrainienne de civils du côté séparatiste de la région du Donbass.

    C’est encore une fois la raison pour laquelle Blumenthal a pu s’appuyer sur son expérience personnelle récente pour dire à l’auditoire de la conférence Ron Paul que « la démocratie doit être réduite » en Amérique afin de maintenir l’argent illimité des contribuables dans les coffres du gouvernement Zelensky.

    Blumenthal a poursuivi en expliquant que « maintenant, la Russie n’a aucune motivation ou incitation à participer à des négociations diplomatiques ou à chercher un accord de paix » étant donné qu’elle dispose d’un élan militaire clair dans un contexte d’échec de la contre-offensive en Ukraine. Les États-Unis et le Royaume-Uni avaient probablement une opportunité dans les premiers mois de la guerre pour ouvrir plus facilement des négociations de paix diplomatiques sérieuses, mais cette opportunité a été activement contrecarrée .

    « Nous ne pouvons pas avoir de négociations de paix alors que la guerre est encouragée [par les intérêts de Washington] jusqu’à présent », a-t-il poursuivi, faisant également référence aux néoconservateurs comme Bill Kristol, qui mène une campagne visant à faire taire toute opinion dissidente parmi les candidats républicains et les hommes politiques concernant l’Ukraine.

    « Ces agents ont besoin d’opportunités constantes  » que permet une guerre par procuration permanente en Europe, a poursuivi le journaliste et militant américain, tout comme les milliards constants et historiques d’aide affluant vers Israël, servent à entretenir de manière récurrente la portée mondiale et l’influence démesurée du lobby israélien.

    Sur la question de savoir si des négociations sont possibles même du point de vue de Kiev, le média Zero Hedge a demandé à Blumenthal ce qui, selon lui, se produirait dans le cas improbable où Zelensky lui-même poursuivrait soudainement des pourparlers de paix avec les Russes. Il a répondu comme suit :

    « Si Zelensky engagerait des négociations de paix maintenant avant d’être réélu… en raison des forces sociales qui ont été libérées par Maïdan, il risquerait de faire face à une insurrection nazie d’extrême droite dans son propre pays et deviendrait publiquement l’ennemi numéro un parmi les forces les plus violentes et les plus militarisées.

    C’est pourquoi il s’est déplacé pour rencontrer Andriy Biletsky, le fondateur d’Azov. Zelensky a été élu sur un programme de paix avec le soutien de 73 % de la population, car il y avait toujours une population de souche russe qui faisait partie de la société ukrainienne. Ils ont été complètement marginalisés, et le public avec lequel il travaille maintenant est complètement différent. »

    Sur la photo ci-dessous : Le mois dernier, le président ukrainien Zelensky a rencontré l’un des néo-nazis les plus notoires de l’histoire moderne de l’Ukraine, le fondateur du bataillon Azov, Andriy Biletsky.

    Faire de l’Ukraine « un grand Israël » nécessitera un financement à long terme pour façonner et placer « le porte-avions insubmersible américain non pas au Moyen-Orient mais en Europe », a déclaré Blumenthal.

    Pour faire de l’Ukraine « un grand Israël », il faudra un financement à long terme pour façonner et positionner « le porte-avions insubmersible américain, non pas au Moyen-Orient, mais en Europe », a expliqué Blumenthal.

    L’ancien ambassadeur des États-Unis en Israël, Daniel Shapiro (de 2011 à 2017), joue un rôle dans la promotion du concept de l’Ukraine en tant que « grand Israël », comme l’a souligné Blumenthal.

    Crédit photo : Capture d’écran du site de l’Atlantic Council avec le titre : « Zelenskyy wants Ukraine to be ‘a big Israel.’ Here’s a road map. » par Daniel B. Shapiro

    Une liste partielle des éléments clés de la feuille de route de l’ancien ambassadeur des États-Unis en Israël, Daniel B. Shapiro, pour l’Ukraine a été précédemment publiée par l’Atlantic Council comme suit :

    • La sécurité avant tout :chaque gouvernement israélien promet avant tout d’assurer la sécurité – et sait qu’il sera jugé sur cette promesse. Les citoyens ordinaires, et pas seulement les politiciens, prêtent une attention particulière aux menaces à la sécurité – qu’elles proviennent de sources transfrontalières ou internes – et une grande partie du public choisit qui élire en fonction de ce seul critère.
    • L’ensemble de la population joue un rôle : Le modèle israélien dépasse la vision de Zelensky qui se limite à déployer des services de sécurité dans les zones civiles. En Israël, la plupart des jeunes adultes servent dans l’armée, et beaucoup d’entre eux poursuivent des carrières liées à la sécurité après leur service. Cela crée un objectif commun qui unit les citoyens, les préparant à partager les sacrifices nécessaires. Les civils reconnaissent leur responsabilité de suivre les protocoles de sécurité et de contribuer à la cause, et dans certains cas, ils sont autorisés à s’armer (sous stricte surveillance) dans ce but. La mobilisation considérable de la société ukrainienne en faveur de la défense collective suggère que le pays possède le potentiel nécessaire. Dans ses commentaires, Zelensky reflète cette réalité en soulignant que la sécurité dépendra de l’engagement de chaque maison, de chaque bâtiment et de chaque personne.
    • La légitime défense est le seul moyen :  s’il existe un principe unique qui anime la doctrine de sécurité d’Israël, c’est bien qu’Israël se défendra par lui-même et ne comptera sur aucun autre pays pour mener ses batailles. Les tragédies de l’histoire juive ont profondément ancré cette leçon dans l’âme de la nation. De manière similaire, le propre traumatisme de l’Ukraine, contrainte de lutter seule contre un agresseur plus puissant, renforce cette même conclusion : il ne faut pas compter sur les garanties d’autres nations pour sa propre défense.
    • Cependant, il est essentiel de maintenir des partenariats de défense actifs : L’autodéfense ne signifie pas un isolement total. Israël entretient des partenariats de défense actifs, principalement avec les États-Unis, qui fournissent une aide militaire généreuse, mais également avec d’autres pays avec lesquels il partage des renseignements, des technologies et des formations. Même si l’Ukraine ne rejoindra probablement pas l’OTAN dans un avenir proche, elle peut approfondir ses partenariats de sécurité avec les membres de l’Alliance et recevoir une assistance en termes d’armement, de renseignements et de formation pour renforcer sa capacité d’autodéfense.
    • Domination du renseignement : Depuis ses débuts, Israël a investi profondément dans ses capacités de renseignement pour s’assurer qu’il dispose des moyens de détecter et de dissuader ses ennemis et, si nécessaire, d’agir de manière proactive pour les frapper. L’Ukraine devra moderniser ses services de renseignement pour rivaliser avec les capacités russes et s’assurer qu’elle est prête à prévenir et à repousser les attaques russes.
    • La technologie est la clé : Bien qu’Israël dépende de l’aide américaine, il privilégie également des solutions technologiques locales pour relever de nombreux défis majeurs. Des exemples récents incluent les systèmes de défense multicouche contre les roquettes et les missiles, les systèmes anti-drones, ainsi que la technologie de détection des tunnels. L’Ukraine, qui compte déjà des esprits technologiques brillants, est plus consciente que quiconque des menaces auxquelles elle est confrontée. Investir dans ses propres solutions technologiques lui permettra d’être plus réactif et de s’adapter aux nouvelles menaces.

    Un article de Tyler Durden publié sur Zero Hedge, traduit par Le Média en 4-4-2.