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  • Voici pourquoi la droite souverainiste européenne soutient Israël

    Publié par Guy Jovelin le 19 juin 2025

    Pourquoi la droite souverainiste européenne soutient Israël
    pourquoi la droite souverainiste européenne soutient Israël

    Israël fait le « sale boulot » pour l’occident, entend-on sur les chaines d’infos en continu, spécialement celles réputées conservatrices. « Israël joue sa survie » déclare Marine Le Pen. Mais qu’est-ce qui pousse les figures politiques dites de « droite souverainiste » à soutenir inconditionnellement Israël ?

    Bernard Henry-Levy et son soutien inconditionnel, messianique, absolu, à l’État hébreux fait des émules au sein de la droite souverainiste, populiste

    Bernard Henry-Levy et son soutien inconditionnel, messianique, absolu, à l’État hébreux fait des émules au sein de la droite souverainiste, populiste. Israël fait le « sale boulot » pour l’occident affirme le chancelier allemand, le centriste Merz. « Israël joue sa survie » déclare Marine Le Pen. En attaquant l’Iran, selon le « droit de frapper préventivement tout programme nucléaire hostile » que se donne Netanyahu, le droit international est piétiné allègrement par l’État hébreux. En légitimant cette attaque, l’Occident, déjà discrédité par son inaction diplomatique et humanitaire face au génocide palestinien, se discrédite à nouveau aux yeux des ¾ de la planète, c’est-à-dire la majorité des pays en-dehors de l’Occident ; les soi-disant droites souverainistes en suivant ce narratif perdent également leur propre crédibilité aux yeux des honnêtes gens. Car qui menace la paix du monde si ce n’est un régime (l’impérialisme américano-sioniste ou Deep State étatsunien) qui massacre des dizaines de milliers de civils sans défense, bombarde ou envahi la Syrie, le Liban, Gaza, la Cisjordanie et maintenant l’Iran ?

    En dépit de l’ignorance des faits historiques concernant le Proche-Orient, qui habite bon nombre des politiciens souverainistes d’aujourd’hui, plus soucieux de leur image Instagram que de leur culture générale, quelques raisons plus profondes expliquent leur « empathie » pour Israël, au point de tordre le réel et occulter l’abominable.

    Le blog de géopolitique Inside over, proche des milieux souverainistes et nationalistes italiens, dans un récent article, analyse ce positionnement, au-delà de la vision simpliste donnée par la gauche qui ne lit les événements qu’à travers le prisme du combat contre l’extrême-droite. En raison de l’intérêt de ce texte, MPI vous en propose de larges extraits :

    Marine Le Pen soutient inconditionnellement l’État hébreux au nom de la nécessité de lutter contre le « terrorisme » du Hamas

    « La dernière en date, par ordre chronologique, était Marine Le Pen. Invitée par la chaîne de télévision Israël 24, elle a tenu à affirmer son soutien sans réserve à l’action guerrière menée par le gouvernement de Tel-Aviv dans la bande de Gaza, la justifiant au nom de la nécessité de lutter contre le « terrorisme » du Hamas. En d’autres termes, elle a utilisé les mêmes arguments qu’avant elle, tous les représentants des partis nationaux-populistes et/ou souverainistes européens ont soutenus depuis le début des représailles déclenchées par l’armée israélienne après l’attaque du 7 octobre 2023, sans changer d’un iota leur attitude face à la tournure de plus en plus sanglante prise par le conflit.

    « L’événement médiatique n’a pas manqué de susciter une vive polémique dans la presse de gauche française, qui a interprété les déclarations de la candidate (…) comme la preuve d’une identité fondamentale entre ses convictions et ses programmes et ceux de Benjamin Netanyahou. Il a également relancé l’image d’une extrême droite qui s’étend également au-delà des frontières européennes (…). Une représentation qui a le mérite, très utile en politique, de dessiner les contours compacts et linéaires de l’Ennemi et d’indiquer les points où il est le plus facile de l’attaquer.

    « Ceux qui connaissent les événements de cet espace politico-idéologique fragmenté pour les avoir suivis et étudiés à une époque où leurs succès actuels semblaient impensables peinent cependant à souscrire à une vision aussi simpliste. Les nombreuses oscillations qui ont caractérisé par le passé les positions prises par ces formations politiques sur les conflits au Moyen-Orient suggèrent une lecture différente de leur comportement actuel. Prenons l’exemple de la Ligue de Bossi, qui a longtemps inclus les Palestiniens parmi les peuples sans État dont les droits et les revendications devaient être défendus (…), pour finalement faire volte-face après le 11 septembre 2001. Ou encore d’un autre Le Pen, Jean-Marie, capable de soutenir résolument le gouvernement de Menahem Begin lors des massacres dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila, puis de s’opposer avec la même vigueur aux croisades occidentales contre l’Irak. Ou encore au MSI d’Almirante, qui, tout en maintenant une ligne constamment pro-occidentale et pro-israélienne, acceptait dans ses débats au Congrès, comme cela s’était produit en 1970, des motions de la minorité rautienne [de Pino Rauti, l’une des principales figures du Mouvement social italien (MSI), ndlr] qui espérait des relations étroites de coopération entre l’Italie et le monde arabe, et qui voyait une grande partie de ses jeunes militants ouvertement alignés sur le camp palestinien.

    Première caractéristique de l’attitude de ces partis de droite à l’égard du conflit israélo-palestinien : se défaire de l’étiquette ‘fasciste’ collée par la gauche

    « En réalité, l’attitude de ces partis de droite à l’égard du conflit israélo-palestinien, du moins depuis que certains d’entre eux sont sortis de leur condition originelle de marginalité, a toujours été caractérisée par des considérations de pure opportunité, exprimées selon trois lignes différentes et convergentes.

    « Du premier côté – et souvent du principal – pesait lourd la nécessité de se défaire de l’accusation, souvent portée par leurs adversaires, de cultiver la nostalgie de régimes, notamment fascistes, qui avaient adopté des politiques antijuives. Pour dissiper ces ombres, la réaction des héritiers présumés de Salò, de Vichy, du Troisième Reich ou de ses collaborateurs locaux pendant la Seconde Guerre mondiale fut toujours de se ranger à tout prix du côté de l’État juif. Cela fut particulièrement évident depuis la « guerre des Six Jours » de 1967, lorsqu’en Italie, le sénateur MSI de l’époque, Alessandro Lessona, ancien sous-secrétaire aux colonies du gouvernement Mussolini, proposa même à l’ambassade d’Israël la formation d’une brigade de volontaires de son parti pour soutenir l’État juif. Un exemple caractéristique, mais loin d’être unique, a été fourni par l’Alliance nationale [parti politique italien héritier du MSI, ndlr] et le parcours de son leader, depuis l’ajout in extremis d’une intégration aux thèses du Congrès à Fiuggi pour soutenir la politique israélienne jusqu’aux controverses internes qui ont suivi la visite de Fini [premier président de Alliance Nationale, ndlr] à Yad Vashem et sa phrase controversée associant le fascisme au concept de « mal absolu ». C’est encore aujourd’hui la principale raison pour laquelle tous les représentants des partis souverainistes ferment les yeux sur les horreurs qui se déroulent à Gaza. D’une certaine manière, cela peut être considéré comme un effet pervers de l’instrumentalisation du mythe de l’éternel retour de l’« Ur-fascisme », inventé par Umberto Eco et revenu à la mode dans les milieux progressistes après la naissance du gouvernement Meloni.

    Deuxième caractéristique : possibilité de reporter sur ses adversaires une accusation d’antisémitisme dont on porte le poids depuis longtemps

    « Un deuxième aspect du problème est lié (…) à la possibilité de reporter sur ses adversaires une accusation dont on porte le poids depuis longtemps. Ainsi, en renonçant à distinguer, comme il serait de plus en plus nécessaire et honnête de le faire, entre l’aversion envers les Juifs et l’opposition aux politiques des gouvernements israéliens qui, bien avant l’arrivée de Netanyahou au pouvoir et sans interruption, ont intensifié la colonisation de la Cisjordanie et toléré la violence et les abus des colons (…), toute manifestation de soutien aux revendications palestiniennes est présentée comme un acte antisémite.

    « Et, à partir de ses franges les plus radicales et actives dans les manifestations, nous finissons par étendre cette accusation à toute la zone de gauche, pour trouver également un terrain d’entente avec des secteurs de la droite plus modérée et centriste, où la faveur pour Israël est profondément répandue.
    Troisième caractéristique réside dans l’utilisation d’accusations de terrorisme contre le Hamas, et l’Iran aujourd’hui, dans le contexte de la pénétration de l’islam en Occident

    « Un troisième facteur fondamental de la solidarité de la droite populiste et souverainiste avec le gouvernement israélien actuel réside dans l’utilisation d’accusations de terrorisme contre le Hamas – et de soutien à ceux qui cherchent à l’éradiquer, y compris par des bombardements aveugles contre la population civile – dans le contexte plus large de la controverse sur la pénétration de l’islam en Occident et la croissance conséquente des sociétés multiculturelles, cheval de bataille de tous ces formations. L’attaque des Twin Towers a constitué en ce sens un tournant, renforcé par toutes les conséquences des opérations militaires menées en Afghanistan et en Irak, et une occasion extraordinaire de transformer les immigrants des pays arabes en agents potentiels du terrorisme. La multiplication des attentats sur le sol européen et la création de l’État islamique ont favorisé la croissance, dans l’opinion publique, de la perception de l’islam comme une double menace, pour la sécurité personnelle et pour l’identité culturelle, et ont renforcé l’argumentation qui considère l’immigration de masse comme le cheval de Troie des forces hostiles à la civilisation occidentale et au mode de vie qui caractérise ses sociétés. Le résultat a ainsi renforcé l’image d’Israël comme un rempart guerrier courageux contre la barbarie naissante de ses voisins, ennemis de la « civilisation occidentale » (…).
    « Pour l’effet combiné de toutes ces raisons, les droites conservatrices, populistes ou souverainistes sont aujourd’hui contraintes, presque par réflexe conditionné, de se ranger sans hésitation du côté du gouvernement Netanyahou, quels que soient ses choix, de se limiter à de faibles espoirs de la fin du carnage en cours et de s’opposer à l’hypothèse d’une reconnaissance, d’ailleurs symbolique, d’un État palestinien. Il ne s’agit pas d’une union amoureuse, mais d’une union fondée sur des intérêts substantiels ; or, l’expérience enseigne que c’est précisément dans ce genre de cas que l’union est la plus solide.

    Les partis nationaux-populistes diluent ainsi toujours plus leurs caractéristiques anti-establishment originelles avec des concessions de plus en plus marquées à l’agenda LGBTQ+, la culture de mort, etc.

    « Le premier des facteurs que nous avons mentionnés ne se limite pas aux événements liés au conflit au Moyen-Orient, mais s’étend bien au-delà. La projection sur les partis nationaux-populistes de l’ombre des expériences autoritaires passées, résumée hâtivement mais efficacement par la formule exorciste du « retour du fascisme », qui leur permet de former des cordons sanitaires, des fronts républicains et des arches constitutionnelles à leur détriment dès que se profile le risque de leur succès électoral (la Roumanie étant le cas le plus récent), pousse ces formations à diluer toujours plus leurs caractéristiques anti-establishment originelles et à s’adapter sans ambages à la vieille dynamique conflictuelle droite-gauche. L’espoir est ainsi de pousser les franges les moins progressistes (« modérées », selon le jargon médiatique) du front libéral à renoncer à leurs fermetures de principe et à accepter des accords et un soutien tactique pour créer des gouvernements « non de gauche ». C’est le choix fait, par exemple, en Suède et aux Pays-Bas, et qui avait déjà été inauguré il y a plus de trente ans, grâce à la variable Berlusconi atypique, par l’Italie.

    « Le résultat de cette stratégie est l’absorption progressive des instances de renouveau radical portées par le phénomène populiste au cours des trois dernières décennies à travers l’Europe, dans une formule de compromis nominalement conservatrice, formellement alternative à celle proposée par les progressistes, mais pleinement compatible avec les structures actuelles du système libéral. Elle est de plus en plus poussée à intégrer des idées issues du camp adverse afin d’écarter tout soupçon de radicalisme et de renforcer l’héritage encore incertain de légitimité acquise. On le constate déjà dans le domaine économique et social, avec l’abandon de toute critique du libéralisme (sans parler des tendances anticapitalistes, aujourd’hui disparues) et de ses politiques. Des fissures apparaissent déjà sur les questions éthiques, avec des concessions de plus en plus marquées à l’agenda LGBTQ+. Pour l’instant, l’intransigeance verbale sur la question de l’immigration demeure, mais la méfiance envers les alliés (voir le cas de Hollande, qui a conduit Wilders à retirer son soutien à l’exécutif) et la forte pression des médias laissent présager des concessions substantielles sur ce front également.

    « Ainsi se consomme un autre paradoxe : c’est l’ombre du fascisme « éternel » qui liquide tout espoir résiduel de voir fleurir dans le panorama actuel une forme nouvelle et efficace de « troisième voie », projetée au-delà des apories du capitalisme libéral et de la social-démocratie, et qui enterre les espoirs rebelles de la vague populiste dans la routine banale de toute droite. »

    Francesca de Villasmundo

     

    Source : medias-presse.info

  • La mauvaise estimation stratégique d’Israël et l’aube d’un nouvel ordre mondial

    Publié par Guy Jovelin le 18 juin 2025

     
    En juin 2025, le monde a été témoin de l’éclatement d’une guerre totale entre la République islamique d’Iran et le régime sioniste d’Israël. Ce conflit, qui dépasse largement le cadre militaire, est en train de redéfinir les paysages politiques, médiatiques et géopolitiques. Dès le début des hostilités, Israël a lancé une opération surprise visant plusieurs hauts commandants militaires et scientifiques iraniens. Tel-Aviv considérait cette attaque comme une réussite majeure, s’attendant à ce qu’elle plonge l’Iran dans une confusion psychologique et retarde sa capacité de riposte.

    Cependant, cette hypothèse s’est révélée gravement erronée. La République islamique s’est rapidement remise, et en quelques jours, a lancé une série de frappes sans précédent contre des villes israéliennes stratégiques telles que Haïfa et Tel-Aviv. L’ampleur des dégâts infligés aux infrastructures clés a révélé un profond bouleversement de l’équilibre psychologique et politique, signalant un changement fondamental dans les règles de l’engagement. À mesure que le conflit s’intensifiait, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a fait de grands efforts pour entraîner les États-Unis dans l’affrontement. Donald Trump, qui avait initialement réagi avec sarcasme aux pertes iraniennes, a rapidement modifié son discours et s’est présenté comme médiateur. Ce revirement rhétorique ne traduit pas un réel désir de paix, mais plutôt une inquiétude croissante face aux conséquences expansives du conflit.

    Du point de vue de Téhéran, la guerre n’est pas simplement une réaction défensive, mais une initiative calculée visant à modifier l’équilibre des forces dans la région. L’approche iranienne révèle une vision stratégique cherchant à redéfinir l’architecture sécuritaire de l’Asie de l’Ouest. Les analystes s’interrogent désormais sur une question centrale : le conflit restera-t-il confiné à l’échelle régionale, ou évoluera-t-il vers une confrontation plus large à l’échelle mondiale ? Les positions divergentes des puissances nucléaires, tant orientales qu’occidentales, révèlent l’émergence de nouveaux alignements géopolitiques mondiaux. Des pays comme le Pakistan, l’Inde, la Chine et la Russie observent la crise avec leurs propres perspectives stratégiques.

    Dans le même temps, l’importance géopolitique des points de passage stratégiques comme le détroit d’Ormuz et Bab el-Mandeb connaît un regain d’attention, soulignant leur rôle crucial dans le commerce mondial et la stabilité internationale. Cette guerre apparaît de plus en plus comme l’affrontement entre deux visions concurrentes de l’ordre mondial. Le modèle libéral centré sur les États-Unis – caractérisé par l’interventionnisme, des ambitions hégémoniques et des structures de pouvoir asymétriques – fait face à une résistance inédite. En parallèle, un ordre multipolaire promu par les puissances émergentes commence à s’imposer.

    Si ce moment est saisi avec sagesse par les États indépendants et les mouvements de résistance, il pourrait constituer un tournant dans l’histoire politique contemporaine. Le monde, que l’on avait un temps proclamé arrivé à la «fin de l’histoire», assiste désormais au retour de celle-ci, porté par la réaffirmation de la souveraineté des nations.

    En définitive, pour contrer les interventions impérialistes et démanteler les structures imposées à l’échelle mondiale, cette guerre ne doit pas être comprise comme un événement isolé, mais comme un moment transformateur des relations internationales. La résistance d’aujourd’hui ne se limite pas à une force régionale – elle incarne un discours mondial qui défie la domination. Le choix entre la soumission et la résistance ne revient plus uniquement à l’Iran ; c’est désormais à l’histoire d’en décider.

    Via : réseau international

  • Et pour Israël des sanctions ?

    Publié par Guy Jovelin le 16 juin 2025

    « Je m’étonne de la mansuétude des États et de leurs médias à la suite des frappes d’Israël contre l’Iran. »

    Souvenez-vous ! C’était le 24 février 2022. La Russie débutait ce qu’elle appelait son « opération militaire spéciale ».

    Les pays occidentaux n’ont pas hésité à surenchérir tant dans le verbe que dans le geste. Dans le verbe, on a immédiatement parlé d’agression.

    Dans le geste, des sanctions sans précédent ont été prises contre la Russie.

    Enfin, quand je dis « sanctions », il faut tout de même nuancer. Parce qu’aucune instance judiciaire ou d’arbitrage international seuls habilités à prononcer des « sanctions » n’ont statué. Pour le cas où d’aucuns l’auraient oublié, rappelons que la Russie est intervenue pour mettre fin aux exactions perpétrées contre des populations aux seuls motifs qu’elles étaient russophones et qu’elles étaient attachées à l’Église orthodoxe liée à Moscou, ce qui est leur droit et, partant, ne justifie pas une telle répression.

    À cela, il convient d’ajouter que la Russie avait fixé des conditions claires et raisonnables qui auraient évité son intervention. Pour faire bonne mesure, on rappellera également que tout a été fait pour faire capoter un accord de paix pratiquement conclu.

    C’est pourquoi, je m’étonne de la mansuétude des États et de leurs médias à la suite des frappes d’Israël contre l’Iran.

    Tout ce beau monde serait-il devenu raisonnable ? Serait-on tout d’un coup devenu nuancé ? En effet, pourquoi lorsque la Russie envoie des soldats en Ukraine c’est une agression, alors que quand Netanyahou envoie des bombes sur un pays qui ne lui a strictement rien fait on parle de « frappes préventives ». Qu’en termes choisis ces choses-là sont dites. Les bombes des Hébreux seraient-elles plus douces que celles de Poutine ?

    Certains m’objecteront que, quand même, l’Iran était sur le point d’avoir l’arme nucléaire (dixit entre autres les Israéliens et les Américains qui ont l’arme nucléaire). J’ai envie de dire « et alors » ? L’Iran est un État souverain qui a le droit de s’armer comme il l’entend et de se procurer les outils de dissuasion qui bons lui semblent. Y aurait-il des États moins souverains que d’autres ? C’est que… l’Iran est une république islamique (des deux vocables je ne sais d’ailleurs pas lequel est le pire). Par conséquent, il serait dangereux que l’Iran possède une bombinette atomique.

    J’entends bien que les mollahs à la tête de l’Iran ne sont pas des saints.

    Je n’ai pas oublié non plus les tentatives odieuses de déstabilisation au Liban et en Europe. On peut citer de mémoire les attentats à Paris en 1986, l’assassinat de Chapour Bakhtiar, les méfaits d’Anis Naccache, j’en passe et des meilleures. À cela il faut répondre que d’une part c’était il y a 40 ans et qu’à l’époque les Français ont été très mesurés dans les sanctions pénales au nom de la raison d’État.

    Rappelons aussi que sans la CIA et sans la France (c’est peu ou prou la même chose), il n’y aurait pas de république islamique.

    Bref, tout ça pour dire qu’avant de donner des leçons et, le cas échéant, de punir, il convient de se regarder dans une glace.

    Par conséquent, on attend avec impatience que les mêmes sanctions soient appliquées à Israël avec la même rigueur qu’elles l’ont été à la Russie.

    On attend donc avec impatience et gourmandise la déconnexion du système bancaire israélien afin d’empêcher toute transaction internationale en provenance et à destination de ce pays ; l’interdiction de survol de l’espace aérien américain et européen par l’aviation civile et bien sûr militaire de l’État d’Israël ; le gel des avoirs à l’étranger de tous les investisseurs détenteurs de la nationalité israélienne ; la confiscation desdits avoirs pour financer la reconstruction et les réparations des dommages causés en Iran agressé…

    La liste n’est pas exhaustive mais je suis certains que l’imagination d’Ursula, de Macron et des autres complètera la liste mieux que je n’aurais pu le faire.

    Quand nous en serons là, alors, on pourra commencer à prendre au sérieux les donneurs de leçons.

    J’ajoute pour conclure que la possession de l’arme nucléaire est hélas devenu le seul gage de paix et de stabilité pour un pays.

    J’en veux pour preuve la Corée du Nord certes inlassablement vilipendée par les pharisiens de la démocratie, mais à qui on fout une paix royale au seul motif qu’elle dispose d’une arme de dissuasion.

    Qu’on se le dise !

    Jacques Frantz

     

    Source : medias-presse.info

  • Trump joue-t-il double jeu ?

    Publié par Guy Jovelin le 15 juin 2025

    Si le journaliste et humoriste Pierre Desproges disait dans une de ses chroniques que les vrais amis sont ceux qui nous ont déçus au moins une fois, Trump a largement gagné ses galons d’ami politique.

    Le président des États-Unis a confirmé qu’il avait été informé au préalable des frappes contre l’Iran. Au surplus, jamais de telles frappes n’auraient été possibles sans le concours et sans les armements des États-Unis. Car si ceux qui reçoivent des F-35 payés au prix fort à l’oncle Sam n’ont pas le droit de les utiliser comme ils l’entendent, l’État d’Israël, lui, fait absolument ce qu’il veut. Je ne sais plus quel Premier ministre du Likoud avait dit :

    « Ce ne sont pas les États-Unis qui décident de la politique étrangère d’Israël, mais c’est Israël qui décide de la politique étrangère des États-Unis ».

    Nombreux sont ceux, dans le monde, à avoir été réjouis à juste titre de la victoire de Trump qui sont déçus voire amers de la complaisance de Trump à l’égard de l’État hébreu qui vient de commettre un énième crime contre la paix sur l’Iran. Nous rappellerons que la notion de « crime contre la paix » définie à Nuremberg implique toute action militaire contre un État étranger qui ne vous a rien fait.

    Pourtant, qu’il me soit permis ici d’être un peu compréhensif vis-à-vis de Donald Trump.

    En effet, on peut constater, sans risque d’être accusé d’antisémitisme que les groupes de pression pro-Israël ont une influence non négligeable aux États-Unis. En d’autres termes, un candidat à la présidence des États-Unis n’a absolument aucune chance de réussite s’il s’insurge contre Israël. De ce fait, la marge de manœuvre de Trump est extrêmement faible. Dès lors, il devient extrêmement difficile de déterminer si la complaisance de Trump envers Tel Aviv est une démarche de conviction ou un passage obligé. Sans répondre de façon péremptoire à cette question, on peut dégager certaines réflexions.

    Trump a commis un exploit historique en rebondissant après son échec à sa réélection en 2020.

    C’est d’autant plus remarquable que la victoire de Joe Biden est, à tout le moins, entachée de sérieuses suspicions de fraude. Or le retour de Trump aux affaires, alors qu’on croyait s’en être débarrassé, a été vécu comme un véritable cauchemar par l’écrasante majorité de la classe politique américaine. Parmi tous ceux qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour faire obstacle à la réélection du magnat de l’immobilier, on compte bon nombre de politiciens proches d’Israël. Si l’on ajoute qu’il est notoire que les relations entre Trump et Netanyahou sont exécrables, au point même que le Premier ministre Israélien apporte son linge sale à laver à la Maison Blanche lors de ses voyages, il n’est pas déraisonnable de croire que Trump n’a pas beaucoup de moyens d’agir pour imposer à Israël son agenda d’apaisement des conflits dans le monde. Si au surplus on tient compte de l’action de l’État profond, force est de constater que dès lors qu’il s’agit d’Israël, la maîtrise de Trump est bien faible.

    Ne pas oublier non plus que voilà presque une année, Donald Trump alors en campagne échappait miraculeusement à un attentat.

    Loin de moi l’idée que la main d’Israël serait derrière cet acte odieux… Franchement, ce n’est pas le genre de la maison, et puis, ce serait complotiste. Cependant, j’ai un peu de peine à accepter la thèse du cinglé isolé qui aurait monté ça tout seul comme un grand. D’autant que lors de sa première visite au nouveau président triomphalement réélu à la Maison Blanche, Netanyahou a cru intelligent d’offrir à Trump deux beepers en or, copie conforme de ceux qui ont été piégés à l’explosif pour éliminer un certain nombre de cadres du Hezbollah. Convenez avec moi qu’il s’agit là d’un cadeau pour le moins douteux, non ? À moins qu’il ne s’agisse — on ne peut l’exclure — d’un avertissement sans frais. Vous savez un de ces avertissements dignes des parrains de la mafia dont Netanyahou fait incontestablement partie.

    Voilà pourquoi je pense qu’il est raisonnable de penser que Trump n’a pas beaucoup le choix que de soutenir, ou à tout le moins de ne pas s’opposer aux options de Netanyahou, y compris les plus criminelles.

    Certes, c’est malheureux mais Trump n’est pas le premier dans cette situation et j’ai bien peur qu’il ne soit pas le dernier.

    Jacques Frantz

     

    Source : medias-presse.info

  • Israël tire sur des diplomates français, espagnols, chinois, russes, canadiens… à Jénine

    Publié par Guy Jovelin le 22 mai 2025

     

    Le 21 mai 2025, un événement grave s’est produit à Jénine, en Cisjordanie : des soldats israéliens ont tiré des coups de semonce en direction d’une délégation diplomatique composée de représentants de plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, le Canada, la France, la Chine, la Russie et l’Union européenne.

    Selon les informations rapportées par les médias israéliens, citant des sources palestiniennes, la délégation, qui effectuait une visite coordonnée avec l’armée israélienne, a été prise pour cible alors qu’elle aurait dévié de l’itinéraire approuvé. Ce qui a été démenti.

    D’ailleurs l’armée israélienne a reconnu l’incident et qu’aucun dommage ni blessé n’avait été signalé. Elle a exprimé ses regrets pour les désagréments causés et a annoncé l’ouverture d’une enquête.

    Cet événement a suscité une vive réaction de la communauté internationale. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a déclaré que « toute menace contre la vie des diplomates est inacceptable » et a appelé Israël à rendre des comptes. Le ministère espagnol des Affaires étrangères a fermement condamné la fusillade, soulignant qu’un de ses ressortissants se trouvait parmi les diplomates ont été visés.

    Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé sur X convoquer l’ambassadeur d’Israël « pour s’expliquer » :

    Cet incident survient dans un contexte de tensions accrues en Cisjordanie, où l’armée israélienne mène des opérations militaires intensives. La situation humanitaire à Gaza reste également préoccupante, avec des restrictions sévères sur l’aide humanitaire et des pertes civiles importantes.

    La communauté internationale appelle à la retenue et au respect du droit international humanitaire, soulignant que de tels incidents mettent en danger les efforts diplomatiques et la stabilité régionale.