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  • Israël : la Knesset approuve une motion en faveur de l’annexion de la Cisjordanie

    Publié par Guy Jovelin le 01 août 2025

    Auteur : 

    Cisjordanie : l'assaut des colons israéliens
    Cisjordanie : l’assaut des colons israéliens

    La Knesset a adopté, le 23 juillet dernier, une motion symbolique appelant à l’annexion de la Cisjordanie. La résolution non contraignante définit la Cisjordanie comme « indissociable de la Terre d’Israël ». Le plan messianique visant à construire le Grand Israël se poursuit.

    La Knesset, c’est-à-dire le parlement de l’État hébreux, a approuvé une motion non contraignante en faveur de l’annexion de la Cisjordanie

    Pendant que la famine extermine les Palestiniens de Gaza, pour les plus chanceux qui survivront les poussera à émigrer loin de leurs terres ancestrales, Israël avance sur le front de la Cisjordanie. Les pulsions messianiques pour établir le Grand Israël, sur des fondements bibliques, sont à l’œuvre.

    La Knesset, c’est-à-dire le parlement de l’État hébreux, a approuvé mercredi une motion non contraignante en faveur de l’annexion de la Cisjordanie, un geste symbolique mais lourd de sens qui a uni la coalition gouvernementale de droite, habituellement divisée.

    Adoptée par 71 voix contre 13, la résolution proclame que la Cisjordanie est « une partie indissociable de la Terre d’Israël, patrie historique, culturelle et spirituelle du peuple juif », que les grandes villes palestiniennes telles que Hébron et Naplouse, ainsi que les colonies illégales de Shiloh et Beit El, expriment « la continuité historique de la présence juive en Terre d’Israël » et « qu’Israël a un droit naturel, historique et légal sur tous les territoires de la Terre d’Israël ».

    « La souveraineté en Judée-Samarie [le nom par lequel Israël désigne la Cisjordanie, qu’il occupe et colonise illégalement depuis 1967] fait partie intégrante de la réalisation du sionisme et de la vision nationale du peuple juif, qui est retourné dans sa patrie », affirme encore le texte.

    « C’est notre terre. C’est notre foyer. La Terre d’Israël appartient au peuple d’Israël », a déclaré Amir Ohana, président de la Knesset

    La Knesset a également réitéré sa décision selon laquelle l’idée d’un État palestinien « a été retirée de l’ordre du jour ». Elle invite le gouvernement à « appliquer la souveraineté, la loi, le jugement et l’administration israéliens à toutes les zones d’implantation juive de toutes sortes en Judée, en Samarie et dans la vallée du Jourdain », selon la terminologie du gouvernement pour désigner la Cisjordanie. Cette motion a été présentée par les députés Simcha Rothman (HaTzionout HaDatit), Dan Illouz (Likud) et Oded Forer (Yisrael Beytenu).

    « C’est notre terre. C’est notre foyer. La Terre d’Israël appartient au peuple d’Israël », a déclaré Amir Ohana, président de la Knesset, après le vote :

    « En 1967, l’occupation n’a pas commencé ; elle a pris fin, et notre patrie a été rendue à ses propriétaires légitimes. Nous sommes les premiers habitants originels de cette terre. Les Juifs ne peuvent pas être les ‘occupants’ d’une terre qui, depuis 3 000 ans, s’appelle la Judée. »

    L’Autorité Palestinienne (AP) a réagi en qualifiant ce vote « d’escalade dangereuse qui compromet les perspectives de paix, de stabilité et la solution à deux États »

    Israël a repris la Cisjordanie à la Jordanie lors de la Guerre des Six Jours en 1967. Le territoire abrite aujourd’hui plus de 500 000 résidents d’implantations israéliens et plus de 2 millions de Palestiniens. « Une grande partie de la communauté internationale estime qu’Israël occupe illégalement ce territoire et considère les implantations comme une violation du droit international, ce qu’Israël conteste » rappelle le quotidien israélien The Times of Israel qui précise :

    « L’annexion de la Cisjordanie, ou de ses implantations israéliennes, est une aspiration de longue date de la droite israélienne. En 2019, à l’approche des élections législatives, Netanyahu s’était engagé à annexer la vallée du Jourdain, sur le flanc oriental du territoire. Mais cet engagement, ainsi que d’autres efforts similaires, ont été relégués au second plan dans le contexte d’une crise politique prolongée marquée par une série d’élections sans issue. Depuis lors, le gouvernement n’a pas donné suite à un projet de loi contraignant sur l’annexion, bien qu’il ait voté l’an dernier, à une écrasante majorité, contre la création d’un État palestinien ».

    L’Autorité Palestinienne (AP) a réagi à ce vote approuvant l’annexion de la Cisjordanie le qualifiant « d’escalade dangereuse qui compromet les perspectives de paix, de stabilité et la solution à deux États », « d’atteinte directe aux droits du peuple palestinien », qui ne bénéficierait pas des mêmes droits que ses voisins israéliens dans un scénario où Jérusalem annexerait la Cisjordanie. Exhortant la communauté internationale à intervenir pour mettre fin aux « violations » israéliennes, le numéro 2 de l’AP a déclaré que les pays devraient reconnaître un « État palestinien » en réponse.

    Ce projet messianiste de Grand Israël qui comprendrait bien évidemment la Cisjordanie, appelée par les Israéliens de son nom biblique « Judée -Samarie » date depuis les débuts du sionisme. En 2016, MPI informait sur la volonté de l’Etat hébreux de s’approprier des terres agricoles en Cisjordanie et rappelait que « les Palestiniens accusent Israël de vouloir de facto démembrer la Cisjordanie étape après étape pour rendre impossible la création d’un État palestinien » et que ce projet de confiscation constitue « un pas de plus pour rendre impossible la solution à deux États ».

    Le Grand Israël et sa dimension messianiste : « ce vieux matérialisme hébraïque qui rêva perpétuellement d’un paradis réalisé sur la terre »

    « Refonder le Grand Israël, reflet de leur puissance matérielle, dans des frontières bibliques, et en assumant toute la violence contenue dans l’Ancien Testament, est le projet d’une partie de la classe politique, des militaires et de la société israélienne, porté par bon nombreux d’athées israéliens et des membres de la sphère religieuse » (Dangereuse escalade au Moyen-Orient : la dimension religieuse et messianiste de cette guerre sans fin, MPI).

    Depuis des mois, des années, nous l’écrivons sur MPI : la guerre au Proche-Orient, sur cette terre de Palestine où est né le Christ, a une dimension messianiste et religieuse particulière, car fondée sur ce que la grande figure du judaïsme français au XIXe siècle, le sioniste socialiste et journaliste Bernard Lazare définit, dans son ouvrage majeur L’Antisémitisme, son histoire et ses causes, comme « ce vieux matérialisme hébraïque qui rêva perpétuellement d’un paradis réalisé sur la terre et repoussa toujours la lointaine et problématique espérance d’un éden après la mort ».

    Ainsi, qu’ils soient athées ou religieux, les juifs modernes tels ces juifs anciens qui rejetèrent le Christ comme le Messie se prévalent de la Bible pour donner une assise ‘historique’ à leurs espérances planétariennes au profit du rétablissement du Royaume terrestre d’Israël dans les frontières bibliques, le Grand Israël. Qui avance inexorablement…

    Francesca de Villasmundo

     

    Source : medias-presse.info

  • Israël : création d’une « ville humanitaire » à Rafah, Gaza, ou camp de concentration ?

    Publié par Guy Jovelin le 09 juillet 2025

    Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz,annonce un projet de création d'une « ville humanitaire sur les ruines de Rafah », juillet 2025
    Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz,annonce un projet de création d’une « ville humanitaire sur les ruines de Rafah », juillet 2025

    Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, annonce un projet de création d’une « ville humanitaire sur les ruines de Rafah », où Israël transférera initialement 800 000 Gazaouis qui y seraient confinés avant de concentrer à terme les 2,2 millions d’habitants.

    Israël veut créer créer une nouvelle « ville humanitaire » fermée dans le sud de la bande de Gaza, sur les ruines de Rafah

    Le Times of Israël se fait l’écho de la dernière proposition du ministre de la Défense israélien, Israel Katz. Ce dernier a déclaré lundi à la presse qu’il avait chargé l’armée israélienne et son ministère de présenter un plan visant à créer une nouvelle « ville humanitaire » fermée dans le sud de la bande de Gaza, sur les ruines de Rafah.

    « Selon Katz, écrit Times of Israël, l’objectif de cette zone est d’accueillir dans un premier temps quelque 600 000 Palestiniens qui vivent dans la région côtière de Mawasi depuis qu’ils ont été déplacés d’autres régions de l’enclave, après avoir été soumis à un contrôle visant à s’assurer qu’aucun membre du groupe terroriste palestinien du Hamas ne se trouve parmi eux ».

    Les Palestiniens ne seront pas autorisés à quitter cette « ville humanitaire » fermée

    La population serait soumise à « un contrôle de sécurité » militaire avant d’entrer, afin de s’assurer qu’aucun membre du Hamas n’en fasse partie, a précisé le ministre israélien de la Défense. Une fois admise dans une zone sous contrôle israélien, la population Gazaouie aurait l’interdiction d’en sortir, en somme y serait confinée, concentrée… Cette zone serait gérée par des organisations internationales. « Les Palestiniens ne seront pas autorisés à quitter la zone » a en effet déclaré Israël Katz.

    Mais il va plus loin dans son plan : il envisage que toute la population civile de Gaza, soit plus de 2 millions de personnes, soit finalement concentrée dans cette zone, tandis que Tsahal assurerait sa sécurité à distance, et que des organismes internationaux s’emploieraient à gérer la région. Quatre sites supplémentaires de distribution d’aide humanitaire seraient créés dans la région, a-t-il déclaré.

    L’objectif final de ce plan est « d’encourager les Palestiniens à « émigrer volontairement » de la bande de Gaza vers d’autres pays

    Selon lui, sa stratégie permettrait de protéger les civils des zones contrôlées par le Hamas et d’affaiblir l’influence de ce groupe dans le sud de Gaza. Quatre autres sites de distribution d’aide humanitaire seraient créés dans la région. La construction de cette « ville » pourrait commencer pendant le cessez-le-feu de 60 jours entre Israël et le Hamas, en cours de négociation actuellement » a précisé le ministre israélien.

    L’objectif final de ce plan est, toujours selon Katz, « d’encourager les Palestiniens à « émigrer volontairement » de la bande de Gaza vers d’autres pays, affirmant que ce plan « devait être mis en œuvre ». Cette « ville humanitaire » qui n’a d’humanitaire que le nom, pourrait être utilisée comme point de transit où les Gazaouis pourraient « résider temporairement, se déradicaliser, se réinsérer et se préparer à se réinstaller s’ils le souhaitent ».

    Cette « ville humanitaire » qui n’a d’humanitaire que le nom ressemble plus à un camp de concentration

    En résumé, ce plan vise « à déplacer toute la population palestinienne de la bande de Gaza » analyse Times of Israël qui précise que « les déclarations du ministre de la Défense ont été faites peu après l’arrivée de Netanyahu aux États-Unis pour rencontrer le président Donald Trump, alors que ce dernier fait pression pour conclure un accord visant à mettre fin à la guerre à Gaza et à ramener les otages encore détenus par le Hamas ».

    TV5 Monde souligne que « Des experts juridiques considèrent ce plan comme une violation grave du droit international, équivalente à de l’épuration ethnique. L’avocat israélien, Michael Sfard, parle de « plan opérationnel pour un crime contre l’humanité » dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian ».

    Vraiment « ville humanitaire » ? Ou plutôt camp de concentration ?

    Francesca de Villasmundo

     

    Source : medias-presse.info

  • Cessez-le-feu théâtral entre les Etats-Unis, l’Iran et Israël

    Publié par Guy Jovelin le 24 juin 2025

    Cessez-le-feu théâtral entre les Etats-Unis, l'Iran et Israël

    C’est un retournement de situation inattendu après quelques péripéties des dernières heures détaillées ci-dessous. Un accord de cessez-le-feu a été conclu entre les Etats-Unis, l’Iran et Israël, avec la médiation du Qatar. Lundi, Donald Trump a successivement téléphoné au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou puis à l’émir du Qatar pour demander un dialogue avec l’Iran. Pour que chaque partie puisse accepter un accord, nous avons assisté à une étrange pièce de théâtre d’un genre particulier.

    Attaque iranienne factice avant le cessez-le-feu

    Suite aux frappes américaines sur l’Iran, l’Iran a visé la base aérienne américaine d’Al Udeid au Qatar quelques instants avant que ne débute le cessez-le-feu. La cible américaine choisie était… vide et l’Iran le savait. La frappe ne fut que symbolique.

    Auparavant, le ministère des Affaires étrangères du Qatar avait annoncé la suspension temporaire du trafic aérien. Les gouvernements des États-Unis et du Royaume-Uni avaient émis des avertissements conseillant à leurs citoyens au Qatar de rester chez eux et de s’abstenir de voyager jusqu’à nouvel ordre.

    L’Iran avait coordonné les attaques contre la base aérienne américaine d’Al Udeid au Qatar avec les responsables qataris et avait prévenu à l’avance que des attaques allaient avoir lieu, rapporte le New York Times.

    Le communiqué iranien

    Le Secrétariat du Conseil suprême de sécurité nationale de la République islamique a annoncé qu’en réponse à « l’action agressive américaine contre les installations nucléaires », les forces armées de la République islamique ont ciblé la base aérienne américaine d’Al-Udeid, au Qatar.

    Selon le communiqué, le nombre de missiles tirés était égal au nombre de bombes utilisées par les États-Unis lors de l’attaque contre les sites nucléaires iraniens dimanche matin.

    Les responsables de la République islamique ont souligné que l’endroit ciblé au Qatar était loin des zones urbaines et résidentielles et que cette action « ne représentait aucune menace pour le pays ami et frère du Qatar ».

    Le gouvernement de la République islamique a également déclaré qu’il restait déterminé à maintenir des relations chaleureuses et historiques avec le Qatar.

    Le message enthousiaste de Trump

    « L’Iran a officiellement réagi à la destruction de ses installations nucléaires par une réponse très faible, à laquelle nous nous attendions et que nous avons contrée avec une grande efficacité. Quatorze missiles ont été tirés : treize ont été abattus et un a été « largué » car il se dirigeait vers une direction inoffensive. Je suis heureux d’annoncer qu’aucun citoyen américain n’a été blessé et qu’il n’y a eu pratiquement aucun dégât. Le plus important est qu’ils aient réussi à se libérer de cette menace et, espérons-le, la haine disparaîtra. Je tiens à remercier l’Iran de nous avoir prévenus à l’avance , afin qu’il n’y ait ni mort ni blessé. L’Iran peut peut-être maintenant poursuivre sur la voie de la paix et de l’harmonie dans la région, et j’encourage vivement Israël à faire de même. Merci de votre attention à ce sujet ! » à déclaré Trump.

    Cessez-le-feu théâtral entre les Etats-Unis, l'Iran et Israël

    Pour combien de temps ?

    Trump a été rusé. Ses frappes contre l’Iran ont rassuré son partenaire israélien. Mais ces frappes n’ont pas inquiété outre-mesure l’Iran. Cependant ces frappes ont fait monter la pression, laissant craindre au monde une escalade conduisant à une guerre mondiale tout en créant le contexte idéal pour négocier le cessez-le-feu en permettant à l’Iran de tirer une dernière salve de missiles pour que son honneur soit sauf.

    Israël imaginait que le conflit qu’il a déclenché allait faire tomber le régime iranien. Au contraire, il a soudé la majorité du peuple iranien autour de ses dirigeants tout en nourrissant l’antisionisme partout dans le monde.

    Reste à savoir combien de temps durera la paix retrouvée. Il est évident qu’Israël n’a pas l’intention d’abandonner son projet expansionniste de Grand Israël. Et que l’Iran est sa plus grande épine dans le pied.

    Pierre-Alain Depauw

     

    Source : medias-presse.info

  • Voici pourquoi la droite souverainiste européenne soutient Israël

    Publié par Guy Jovelin le 19 juin 2025

    Pourquoi la droite souverainiste européenne soutient Israël
    pourquoi la droite souverainiste européenne soutient Israël

    Israël fait le « sale boulot » pour l’occident, entend-on sur les chaines d’infos en continu, spécialement celles réputées conservatrices. « Israël joue sa survie » déclare Marine Le Pen. Mais qu’est-ce qui pousse les figures politiques dites de « droite souverainiste » à soutenir inconditionnellement Israël ?

    Bernard Henry-Levy et son soutien inconditionnel, messianique, absolu, à l’État hébreux fait des émules au sein de la droite souverainiste, populiste

    Bernard Henry-Levy et son soutien inconditionnel, messianique, absolu, à l’État hébreux fait des émules au sein de la droite souverainiste, populiste. Israël fait le « sale boulot » pour l’occident affirme le chancelier allemand, le centriste Merz. « Israël joue sa survie » déclare Marine Le Pen. En attaquant l’Iran, selon le « droit de frapper préventivement tout programme nucléaire hostile » que se donne Netanyahu, le droit international est piétiné allègrement par l’État hébreux. En légitimant cette attaque, l’Occident, déjà discrédité par son inaction diplomatique et humanitaire face au génocide palestinien, se discrédite à nouveau aux yeux des ¾ de la planète, c’est-à-dire la majorité des pays en-dehors de l’Occident ; les soi-disant droites souverainistes en suivant ce narratif perdent également leur propre crédibilité aux yeux des honnêtes gens. Car qui menace la paix du monde si ce n’est un régime (l’impérialisme américano-sioniste ou Deep State étatsunien) qui massacre des dizaines de milliers de civils sans défense, bombarde ou envahi la Syrie, le Liban, Gaza, la Cisjordanie et maintenant l’Iran ?

    En dépit de l’ignorance des faits historiques concernant le Proche-Orient, qui habite bon nombre des politiciens souverainistes d’aujourd’hui, plus soucieux de leur image Instagram que de leur culture générale, quelques raisons plus profondes expliquent leur « empathie » pour Israël, au point de tordre le réel et occulter l’abominable.

    Le blog de géopolitique Inside over, proche des milieux souverainistes et nationalistes italiens, dans un récent article, analyse ce positionnement, au-delà de la vision simpliste donnée par la gauche qui ne lit les événements qu’à travers le prisme du combat contre l’extrême-droite. En raison de l’intérêt de ce texte, MPI vous en propose de larges extraits :

    Marine Le Pen soutient inconditionnellement l’État hébreux au nom de la nécessité de lutter contre le « terrorisme » du Hamas

    « La dernière en date, par ordre chronologique, était Marine Le Pen. Invitée par la chaîne de télévision Israël 24, elle a tenu à affirmer son soutien sans réserve à l’action guerrière menée par le gouvernement de Tel-Aviv dans la bande de Gaza, la justifiant au nom de la nécessité de lutter contre le « terrorisme » du Hamas. En d’autres termes, elle a utilisé les mêmes arguments qu’avant elle, tous les représentants des partis nationaux-populistes et/ou souverainistes européens ont soutenus depuis le début des représailles déclenchées par l’armée israélienne après l’attaque du 7 octobre 2023, sans changer d’un iota leur attitude face à la tournure de plus en plus sanglante prise par le conflit.

    « L’événement médiatique n’a pas manqué de susciter une vive polémique dans la presse de gauche française, qui a interprété les déclarations de la candidate (…) comme la preuve d’une identité fondamentale entre ses convictions et ses programmes et ceux de Benjamin Netanyahou. Il a également relancé l’image d’une extrême droite qui s’étend également au-delà des frontières européennes (…). Une représentation qui a le mérite, très utile en politique, de dessiner les contours compacts et linéaires de l’Ennemi et d’indiquer les points où il est le plus facile de l’attaquer.

    « Ceux qui connaissent les événements de cet espace politico-idéologique fragmenté pour les avoir suivis et étudiés à une époque où leurs succès actuels semblaient impensables peinent cependant à souscrire à une vision aussi simpliste. Les nombreuses oscillations qui ont caractérisé par le passé les positions prises par ces formations politiques sur les conflits au Moyen-Orient suggèrent une lecture différente de leur comportement actuel. Prenons l’exemple de la Ligue de Bossi, qui a longtemps inclus les Palestiniens parmi les peuples sans État dont les droits et les revendications devaient être défendus (…), pour finalement faire volte-face après le 11 septembre 2001. Ou encore d’un autre Le Pen, Jean-Marie, capable de soutenir résolument le gouvernement de Menahem Begin lors des massacres dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila, puis de s’opposer avec la même vigueur aux croisades occidentales contre l’Irak. Ou encore au MSI d’Almirante, qui, tout en maintenant une ligne constamment pro-occidentale et pro-israélienne, acceptait dans ses débats au Congrès, comme cela s’était produit en 1970, des motions de la minorité rautienne [de Pino Rauti, l’une des principales figures du Mouvement social italien (MSI), ndlr] qui espérait des relations étroites de coopération entre l’Italie et le monde arabe, et qui voyait une grande partie de ses jeunes militants ouvertement alignés sur le camp palestinien.

    Première caractéristique de l’attitude de ces partis de droite à l’égard du conflit israélo-palestinien : se défaire de l’étiquette ‘fasciste’ collée par la gauche

    « En réalité, l’attitude de ces partis de droite à l’égard du conflit israélo-palestinien, du moins depuis que certains d’entre eux sont sortis de leur condition originelle de marginalité, a toujours été caractérisée par des considérations de pure opportunité, exprimées selon trois lignes différentes et convergentes.

    « Du premier côté – et souvent du principal – pesait lourd la nécessité de se défaire de l’accusation, souvent portée par leurs adversaires, de cultiver la nostalgie de régimes, notamment fascistes, qui avaient adopté des politiques antijuives. Pour dissiper ces ombres, la réaction des héritiers présumés de Salò, de Vichy, du Troisième Reich ou de ses collaborateurs locaux pendant la Seconde Guerre mondiale fut toujours de se ranger à tout prix du côté de l’État juif. Cela fut particulièrement évident depuis la « guerre des Six Jours » de 1967, lorsqu’en Italie, le sénateur MSI de l’époque, Alessandro Lessona, ancien sous-secrétaire aux colonies du gouvernement Mussolini, proposa même à l’ambassade d’Israël la formation d’une brigade de volontaires de son parti pour soutenir l’État juif. Un exemple caractéristique, mais loin d’être unique, a été fourni par l’Alliance nationale [parti politique italien héritier du MSI, ndlr] et le parcours de son leader, depuis l’ajout in extremis d’une intégration aux thèses du Congrès à Fiuggi pour soutenir la politique israélienne jusqu’aux controverses internes qui ont suivi la visite de Fini [premier président de Alliance Nationale, ndlr] à Yad Vashem et sa phrase controversée associant le fascisme au concept de « mal absolu ». C’est encore aujourd’hui la principale raison pour laquelle tous les représentants des partis souverainistes ferment les yeux sur les horreurs qui se déroulent à Gaza. D’une certaine manière, cela peut être considéré comme un effet pervers de l’instrumentalisation du mythe de l’éternel retour de l’« Ur-fascisme », inventé par Umberto Eco et revenu à la mode dans les milieux progressistes après la naissance du gouvernement Meloni.

    Deuxième caractéristique : possibilité de reporter sur ses adversaires une accusation d’antisémitisme dont on porte le poids depuis longtemps

    « Un deuxième aspect du problème est lié (…) à la possibilité de reporter sur ses adversaires une accusation dont on porte le poids depuis longtemps. Ainsi, en renonçant à distinguer, comme il serait de plus en plus nécessaire et honnête de le faire, entre l’aversion envers les Juifs et l’opposition aux politiques des gouvernements israéliens qui, bien avant l’arrivée de Netanyahou au pouvoir et sans interruption, ont intensifié la colonisation de la Cisjordanie et toléré la violence et les abus des colons (…), toute manifestation de soutien aux revendications palestiniennes est présentée comme un acte antisémite.

    « Et, à partir de ses franges les plus radicales et actives dans les manifestations, nous finissons par étendre cette accusation à toute la zone de gauche, pour trouver également un terrain d’entente avec des secteurs de la droite plus modérée et centriste, où la faveur pour Israël est profondément répandue.
    Troisième caractéristique réside dans l’utilisation d’accusations de terrorisme contre le Hamas, et l’Iran aujourd’hui, dans le contexte de la pénétration de l’islam en Occident

    « Un troisième facteur fondamental de la solidarité de la droite populiste et souverainiste avec le gouvernement israélien actuel réside dans l’utilisation d’accusations de terrorisme contre le Hamas – et de soutien à ceux qui cherchent à l’éradiquer, y compris par des bombardements aveugles contre la population civile – dans le contexte plus large de la controverse sur la pénétration de l’islam en Occident et la croissance conséquente des sociétés multiculturelles, cheval de bataille de tous ces formations. L’attaque des Twin Towers a constitué en ce sens un tournant, renforcé par toutes les conséquences des opérations militaires menées en Afghanistan et en Irak, et une occasion extraordinaire de transformer les immigrants des pays arabes en agents potentiels du terrorisme. La multiplication des attentats sur le sol européen et la création de l’État islamique ont favorisé la croissance, dans l’opinion publique, de la perception de l’islam comme une double menace, pour la sécurité personnelle et pour l’identité culturelle, et ont renforcé l’argumentation qui considère l’immigration de masse comme le cheval de Troie des forces hostiles à la civilisation occidentale et au mode de vie qui caractérise ses sociétés. Le résultat a ainsi renforcé l’image d’Israël comme un rempart guerrier courageux contre la barbarie naissante de ses voisins, ennemis de la « civilisation occidentale » (…).
    « Pour l’effet combiné de toutes ces raisons, les droites conservatrices, populistes ou souverainistes sont aujourd’hui contraintes, presque par réflexe conditionné, de se ranger sans hésitation du côté du gouvernement Netanyahou, quels que soient ses choix, de se limiter à de faibles espoirs de la fin du carnage en cours et de s’opposer à l’hypothèse d’une reconnaissance, d’ailleurs symbolique, d’un État palestinien. Il ne s’agit pas d’une union amoureuse, mais d’une union fondée sur des intérêts substantiels ; or, l’expérience enseigne que c’est précisément dans ce genre de cas que l’union est la plus solide.

    Les partis nationaux-populistes diluent ainsi toujours plus leurs caractéristiques anti-establishment originelles avec des concessions de plus en plus marquées à l’agenda LGBTQ+, la culture de mort, etc.

    « Le premier des facteurs que nous avons mentionnés ne se limite pas aux événements liés au conflit au Moyen-Orient, mais s’étend bien au-delà. La projection sur les partis nationaux-populistes de l’ombre des expériences autoritaires passées, résumée hâtivement mais efficacement par la formule exorciste du « retour du fascisme », qui leur permet de former des cordons sanitaires, des fronts républicains et des arches constitutionnelles à leur détriment dès que se profile le risque de leur succès électoral (la Roumanie étant le cas le plus récent), pousse ces formations à diluer toujours plus leurs caractéristiques anti-establishment originelles et à s’adapter sans ambages à la vieille dynamique conflictuelle droite-gauche. L’espoir est ainsi de pousser les franges les moins progressistes (« modérées », selon le jargon médiatique) du front libéral à renoncer à leurs fermetures de principe et à accepter des accords et un soutien tactique pour créer des gouvernements « non de gauche ». C’est le choix fait, par exemple, en Suède et aux Pays-Bas, et qui avait déjà été inauguré il y a plus de trente ans, grâce à la variable Berlusconi atypique, par l’Italie.

    « Le résultat de cette stratégie est l’absorption progressive des instances de renouveau radical portées par le phénomène populiste au cours des trois dernières décennies à travers l’Europe, dans une formule de compromis nominalement conservatrice, formellement alternative à celle proposée par les progressistes, mais pleinement compatible avec les structures actuelles du système libéral. Elle est de plus en plus poussée à intégrer des idées issues du camp adverse afin d’écarter tout soupçon de radicalisme et de renforcer l’héritage encore incertain de légitimité acquise. On le constate déjà dans le domaine économique et social, avec l’abandon de toute critique du libéralisme (sans parler des tendances anticapitalistes, aujourd’hui disparues) et de ses politiques. Des fissures apparaissent déjà sur les questions éthiques, avec des concessions de plus en plus marquées à l’agenda LGBTQ+. Pour l’instant, l’intransigeance verbale sur la question de l’immigration demeure, mais la méfiance envers les alliés (voir le cas de Hollande, qui a conduit Wilders à retirer son soutien à l’exécutif) et la forte pression des médias laissent présager des concessions substantielles sur ce front également.

    « Ainsi se consomme un autre paradoxe : c’est l’ombre du fascisme « éternel » qui liquide tout espoir résiduel de voir fleurir dans le panorama actuel une forme nouvelle et efficace de « troisième voie », projetée au-delà des apories du capitalisme libéral et de la social-démocratie, et qui enterre les espoirs rebelles de la vague populiste dans la routine banale de toute droite. »

    Francesca de Villasmundo

     

    Source : medias-presse.info

  • La mauvaise estimation stratégique d’Israël et l’aube d’un nouvel ordre mondial

    Publié par Guy Jovelin le 18 juin 2025

     
    En juin 2025, le monde a été témoin de l’éclatement d’une guerre totale entre la République islamique d’Iran et le régime sioniste d’Israël. Ce conflit, qui dépasse largement le cadre militaire, est en train de redéfinir les paysages politiques, médiatiques et géopolitiques. Dès le début des hostilités, Israël a lancé une opération surprise visant plusieurs hauts commandants militaires et scientifiques iraniens. Tel-Aviv considérait cette attaque comme une réussite majeure, s’attendant à ce qu’elle plonge l’Iran dans une confusion psychologique et retarde sa capacité de riposte.

    Cependant, cette hypothèse s’est révélée gravement erronée. La République islamique s’est rapidement remise, et en quelques jours, a lancé une série de frappes sans précédent contre des villes israéliennes stratégiques telles que Haïfa et Tel-Aviv. L’ampleur des dégâts infligés aux infrastructures clés a révélé un profond bouleversement de l’équilibre psychologique et politique, signalant un changement fondamental dans les règles de l’engagement. À mesure que le conflit s’intensifiait, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a fait de grands efforts pour entraîner les États-Unis dans l’affrontement. Donald Trump, qui avait initialement réagi avec sarcasme aux pertes iraniennes, a rapidement modifié son discours et s’est présenté comme médiateur. Ce revirement rhétorique ne traduit pas un réel désir de paix, mais plutôt une inquiétude croissante face aux conséquences expansives du conflit.

    Du point de vue de Téhéran, la guerre n’est pas simplement une réaction défensive, mais une initiative calculée visant à modifier l’équilibre des forces dans la région. L’approche iranienne révèle une vision stratégique cherchant à redéfinir l’architecture sécuritaire de l’Asie de l’Ouest. Les analystes s’interrogent désormais sur une question centrale : le conflit restera-t-il confiné à l’échelle régionale, ou évoluera-t-il vers une confrontation plus large à l’échelle mondiale ? Les positions divergentes des puissances nucléaires, tant orientales qu’occidentales, révèlent l’émergence de nouveaux alignements géopolitiques mondiaux. Des pays comme le Pakistan, l’Inde, la Chine et la Russie observent la crise avec leurs propres perspectives stratégiques.

    Dans le même temps, l’importance géopolitique des points de passage stratégiques comme le détroit d’Ormuz et Bab el-Mandeb connaît un regain d’attention, soulignant leur rôle crucial dans le commerce mondial et la stabilité internationale. Cette guerre apparaît de plus en plus comme l’affrontement entre deux visions concurrentes de l’ordre mondial. Le modèle libéral centré sur les États-Unis – caractérisé par l’interventionnisme, des ambitions hégémoniques et des structures de pouvoir asymétriques – fait face à une résistance inédite. En parallèle, un ordre multipolaire promu par les puissances émergentes commence à s’imposer.

    Si ce moment est saisi avec sagesse par les États indépendants et les mouvements de résistance, il pourrait constituer un tournant dans l’histoire politique contemporaine. Le monde, que l’on avait un temps proclamé arrivé à la «fin de l’histoire», assiste désormais au retour de celle-ci, porté par la réaffirmation de la souveraineté des nations.

    En définitive, pour contrer les interventions impérialistes et démanteler les structures imposées à l’échelle mondiale, cette guerre ne doit pas être comprise comme un événement isolé, mais comme un moment transformateur des relations internationales. La résistance d’aujourd’hui ne se limite pas à une force régionale – elle incarne un discours mondial qui défie la domination. Le choix entre la soumission et la résistance ne revient plus uniquement à l’Iran ; c’est désormais à l’histoire d’en décider.

    Via : réseau international