Publié par Guy Jovelin le 16 août 2025
Le 15 août 2025, à Anchorage (Alaska), s’est tenue une réunion bilatérale entre le président Donald Trump et le président Vladimir Poutine autour du conflit ukrainien. Sans surprise, cette rencontre n’a débouché sur aucune avancée majeure ni accord définitif, la guerre en Ukraine n’ayant pas été suspendue et aucun cessez-le-feu n’a été acté.
Cependant, le ton et l’atmosphère du sommet ont pris le pas sur les résultats tangibles. Accueil avec tapis rouge, apparitions conjointes empreintes de cordialité, accolades chaleureuses… Il est indéniable que Trump et Poutine sont apparus parfaitement à l’aise ensemble, presque complices.
C’est ici que réside toute la portée symbolique de cette rencontre : malgré l’absence de progrès concrets, le message visuel est limpide : Trump et Poutine s’entendent très bien — une alliance informelle qui en dit long.
Pour nos dirigeants européens — Ursula von der Leyen, Emmanuel Macron et Keir Starmer — cette séquence est une humiliation totale. Pendant qu’ils s’arc-boutent sur des postures idéalistes, refusant d’admettre que l’issue du conflit leur échappe, Trump négocie, symboliquement, avec le maître du jeu. L’Europe est devenue ce monde parallèle incapable de lire les rapports de force réels.
Ces dirigeants européens persistent à nier l’évidence : l’Ukraine n’est plus en mesure de gagner militairement. Ils continuent à fanfaronner alors qu’en face, Trump et Poutine dessinent déjà une paix exclusiviste, sans eux.
S’ils ne veulent pas se résoudre à l’impasse, ces responsables devront tôt ou tard laisser la place à ceux qui savent négocier pragmatiquement — faute de quoi, ils devront affronter la cuisante défaite que sera la signature en Ukraine d’une paix américano-russe, à laquelle seul leur bellicisme les disqualifiera.
En conclusion, si aucun accord n’a été signé, le sommet a été un succès symbolique pour Trump — et un désaveu cuisant pour l’Europe. Le style l’a emporté sur le fond et cela place l’Europe dans une position intenable : victime de son idéalisme, surclassée par la realpolitik américano-russe, exclue de l'épilogue d'une guerre qu’elle refuse d’admettre perdue.
Maxime Morlon - Secrétaire général adjoint du Parti de la France