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  • Ports italiens, la grève contre le Green pass s’intensifie, le gouvernement recule, mais pas assez

    Publié par Guy Jovelin le 14 octobre 2021

    L’obligation du Green pass (le passe sanitaire italien) pour tous les travailleurs italiens à partir du 15 octobre, met l’Italie au bord du chaos : des pénuries, des rayons vides dans les supermarchés et une paralysie de l’économie sont attendus si la grève lancée par les dockers dans les ports continue à s’intensifier. Les travailleurs du port ont annoncé hier le blocage total des opérations à partir du vendredi 15, date à laquelle débutera l’obligation du laissez-passer vert. Sans marge de négociation. La circulaire du ministère de l’Intérieur, qui invitait les entreprises du secteur à évaluer l’option des tests gratuits pour les salariés, a en effet été rejetée par la Coordination des travailleurs du port de Trieste (Clpt). Le CLPT est la force syndicale protagoniste lundi dernier de la manifestation contre le passeport sanitaire qui avait vu la participation de 15 000 citoyens.

    Le Comité des travailleurs italien réitère : à partir du 15 octobre, si l’obligation du passe sanitaire n’est pas levée, les activités du port de Trieste seront bloquées. Mais il n’y a pas que ce port qui est en danger : « Aujourd’hui il y aura des surprises car non seulement le port de Trieste s’arrêtera. Aussi celui de Gênes ? Je ne m’arrêterais pas à celui de Gênes, presque tous les ports s’arrêteront. Ce soir le   confirmera », déclare Stefano Puzzer, porte-parole des dockers de Trieste qui a annoncé le blocage en vue de l’entrée en vigueur de l’obligation du laissez-passer vert pour l’accès au travail, prévue vendredi, au Huffington Post. « La seule ouverture qu’ils peuvent avoir vers nous est de retirer le Green Pass, ajoute-t-il. Les dommages économiques que provoquerait le blocus du port de Trieste ? Le 14 octobre, le pass vert sera supprimé. Le préjudice économique, le cas échéant, sera causé par l’entêtement du seul gouvernement italien à maintenir cette mesure pénale. Nous espérons que tout le monde en Europe viendra tirer les oreilles du gouvernement italien pour retirer ce décret ». « Non aux discriminations, nous sommes prêts à bloquer les ports. » « Vendredi prochain, sera un vendredi noir, stop dans d’autres villes. » Selon certaines données du port de Trieste, le pourcentage de travailleurs non vaccinés serait proche de 40%.

     « Mon espoir est qu’avec le bon sens nous puissions parvenir à un équilibre », sinon « nous risquons de faire d’énormes dégâts », commente le président de la Conférence des Régions, Massimiliano Fedriga.

    Même à Gioia Tauro, autre grand port italien, la situation n’est pas claire. Des sources syndicales rapportent qu’il n’y a actuellement aucun signe de protestation mais, étant donné que l’obligation débutera dans quelques jours, il n’est pas exclu que dans les prochaines heures l’application de la législation puisse susciter des réactions de la part des travailleurs. Le pourcentage de travailleurs sans certification verte est important.

    Mais après les ports, ce sont aussi les transporteurs et la logistique qui peuvent se mettre en grève : « Il y a un risque de blocage, de paralysie du système logistique national » averti Ivano Russo directeur général de Confetra, une fédération d’associations de transport et de logistique. « Notre confédération regroupe 400 000chauffeurs, nous estimons que 30% d’entre eux n’ont pas le Green pass et que donc dans quelques jours ils devront s’arrêter. » Ainsi que des sociétés diverses comme Electrolux Italia de Susegana qui débutera le 15 avec une grève générale votée et annoncée aujourd’hui par les représentants syndicaux.

    Pour calmer la grogne, hier, le ministère de l’Intérieur, a rétropédalé en demandant aux entreprises portuaires de mettre à disposition des tests PCR ou anti-géniques gratuits, dérogeant à la législation nationale pour éviter le blocus des ports. Mesure jugée insuffisante par le comité des travailleurs portuaires, qui demande la suppression du passe purement et simplement.

    La disposition créera « deux poids et deux mesures entre les différents secteurs économiques », et « ce serait une grave erreur » a souligné de son côté le président du conseil régional du Frioul-Vénétie Julienne lui-même, Piero Mauro Zanin. « Des écouvillons rapides et gratuits pour les travailleurs (du port de Trieste) sans pass vert, pour éviter les problèmes ? Ah, mais alors c’est faisable ! Et pour les autres millions de travailleurs, c’est non ? Au lieu des entreprises, l’État devrait contribuer. Inadéquat », s’est exclamé le leader de la Lega Matteo Salvini, partisan de la gratuité des tests pour tous.

    En quelques jours, le chef du gouvernement italien Draghi fait les frais d’ « un sentiment négatif supérieur à 50% ».  

    A suivre donc cette intense grogne italienne contre le passe sanitaire, grogne qui s’exporte dans de nombreux secteurs d’activité et, pourquoi pas, aussi en-dehors du Bel Paese, de l’autre côté des Alpes…

    Francesca de Villasmundo

     

    Source : medias-presse.info