Publié par Guy Jovelin le 13 mars 2021
Fi de la volet de bois vert qui a accueilli le rapport de l’Historien B. Stora (qui se targue sans pudeur de son engagement algérien), le Président de la République recevait le 2 mars la famille de Me Ali Boumendjel pour reconnaître que l’avocat « ne s’est pas suicidé. Il a été torturé puis assassiné ».
Cette déclaration repose sur la relation édulcorée de son « Conseil ». Dès le 5 mars, M. Stora déclarait « C'est la première fois qu'un Président de la République en exercice reconnait qu'un crime a été commis pendant la guerre d'Algérie, par l'armée française ». Ce faisant, l’Historien, il est vrai « spécialiste de l’Histoire contemporaine de l’Algérie » et non de celle de la France, se trompe. Le même Président avait déjà, le 13 septembre 2018, reconnu que Maurice Audin, « le militant communiste avait été torturé puis exécuté ou mort sous la torture ». Soulignons au passage « torturé puis exécuté ou mort sous la torture »… « Ce doute, toujours ce doute! »… C’est une récidive et, souhaitons-le, la dernière. Les militaires qui, voici plus de 60 ans ont agi, tant bien que mal, l’ont fait pour protéger des civils français choisis pour cibles parce qu’ innocents. Ces faits se sont déroulés dans un contexte de violence extrême à laquelle le Président-Chef de nos Armées - qui œuvrent aujourd’hui en Afrique pour préserver un ordre fragile et qu’il serait prudent de ne pas décourager - n’a pas (encore ?) été confronté.…
A Alger, le Président Tebboune se frotte les mains, fait dire le 6 mars qu’il qualifie l’initiative de « louable » et, patient, qu’il attend la suite… La réconciliation est le fruit d’une démarche menée simultanément, tendant vers la compréhension mutuelle. Ces conditions ne sont à l’évidence pas remplies. D’ailleurs, entre Etats, les sentiments n’ont pas place et seule compte la conjonction d’intérêts communs. C’est de leur coordination que les Présidents Macron et Tebboune doivent se préoccuper. Gérer le présent, anticiper l’avenir, c’est déjà beaucoup ! Leur mission n’est pas de juger le passé. Les Historiens, les vrais, sont seuls compétents pour l’explorer.
Toute guerre est par essence violente et cause de débordements. Celle d’Algérie n’a pas échappé à la règle, que ce soit du côté français et moins encore du côté « algérien ». Hélas, les excès franco-français n’ont pas manqué : Fusillade rue d’Isly le 26 mars indéniable crime de guerre commis à la face du Monde, « mission spéciale » des « Barbouzes » secret de polichinelle… Les défaillances non plus : massacre le 5 juillet à Oran, troupes françaises consignées ! Où en est la réconciliation ?
A Paris, le 7 mars 2021
Le Président de l’ANFANOMA, Yves Sainsot
Source :lafautearousseau