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Le Père Théophane torturé par les sbires du SBU, la police politique du régime corrompu de Zélinski !

Publié par Guy Jovelin le 21 août 2022

medias-presse.info

Auteur : 

LE PÈRE THÉOPHANE, TORTURÉ PAR LE SBU,

ÉLECTROCHOCS ET SUPPLICE DE L’ENTONNOIR

Laurent Brayard pour le Donbass Insider décortique ce système quasi- maffieux à travers un entretien du Père Théophane qui va nous conduire de nouveau dans les méandres les plus sordides de l’Ukraine, les prisons du SBU, les arrestations politiques, les caves où furent torturés les prisonniers, les méthodes de tortures similaires à ce qui fut pratiqué par la Gestapo ou d’autres polices de régimes totalitaires dans l’histoire.

Les activités de la police politique du SBU ont été soigneusement évitées en Occident, même par les associations des Droits de l’Homme comme Amnesty International, ou des organisations politiques comme l’ONU. Et pourtant, encore plus que les bataillons de représailles et la frange néonazie et bandériste qui existe dans l’armée ukrainienne, ici nous sommes en face d’un système de surveillance des citoyens ukrainiens, d’arrestations arbitraires, d’assassinats politiques, de répressions et tortures visant les populations sur tout le territoire de l’Ukraine.

Le Starets du monastère avait vu la guerre du Donbass.

Le Père Théophane est né à Donetsk en 1977 et a consacré jusqu’alors son existence à Dieu depuis de longues années. Il vivait et officiait dans le Monastère Nikolo-Vassilievski dans le village de Nikolskoye, tout près de la ville de Volnovakha. Actuellement le monastère se trouve en zone de guerre et a été en grande partie détruit par les Ukrainiens (11 avril 2022), par un intense et criminel bombardement n’ayant pour but que de ravager l’édifice. Rappelons que ce dernier dépend du Patriarcat de Moscou et que l’Ukraine mène également en douce une vraie guerre de religion depuis bien avant le début de l’agression du Donbass. Le monastère est une fondation récente, puisqu’il fut créé en 1998, et était le plus grand monastère construit en Ukraine après la chute de l’URSS.

Le Père Théophane raconte :

« J’ai vécu paisiblement dans ce lieu, et je suis arrivé au monastère en 2001. Mais depuis longtemps en Ukraine se déroulaient des persécutions contre nous, des exactions, des vols et occupations illégales d’églises et même des assassinats de prêtres qui furent commis par les ultranationalistes ukrainiens. Cela a commencé pendant les années 90, dans l’Ouest et le centre du pays, des prêtres ont disparu et ont été tout simplement assassinés, mais tout cela a été passé sous silence. J’ai vite compris dès le premier Maïdan en 2004, que nous ne pouvions rien espérer que du mal de ces événements, et au commencement du second Maïdan, dans l’hiver 2013-2014, j’ai su que nous marchions à la guerre, cela ne pouvait finir que comme cela. Vous savez nous avions un saint homme dans le Monastère, un Starets, un homme qui avait des révélations et voyait le futur. Il avait vu et prédit qu’il y aurait la guerre et ses paroles m’avaient beaucoup impressionné. Ce mal qui grandissait dans l’Ouest de l’Ukraine était un drame auquel nous assistions impuissants tous les jours, et puis les événements se sont accélérés. Il y avait de toute façon depuis longtemps cette dualité en Ukraine, entre l’Ouest qui avait fait d’autres choix, et nous les populations russes. Pendant les élections nous l’avions vu, jusqu’à celle de Ianoukovitch. Alors quand ils sont arrivés j’ai décidé que je ne pouvais que m’engager dans la résistance. Des troupes de l’armée ukrainienne sont apparues dès le mois d’avril autour du monastère, tandis que tout le Donbass s’enflammait ».

Le résistant torturé dans les cachots de Marioupol par le SBU.

Pendant près d’une année le Père Théophane a donc servi dans la résistance des insurgés républicains du Donbass. Il est difficile de concevoir qu’à notre époque, des hommes et des femmes puissent en Ukraine avoir suivi le même chemin que d’autres avant eux, pendant la Seconde Guerre mondiale. De la même manière ces gens ont pris des risques énormes pour faire du renseignement, s’organiser, se rassembler et transmettre des informations capitales. Notre gouvernement en France l’a oublié, mais dans des circonstances similaires une minorité de Français a choisi de ne pas courber l’échine, de rester debout, de lutter pour l’indépendance de notre pays. Ici le Père Théophane fit le même choix et renseignait l’État-major des forces républicaines à Donetsk, il raconte :

« J’ai fait du travail de renseignement, j’avais quand même une couverture et des possibilités, même si bien sûr nous étions suspects pour le régime de Kiev. Pendant une année j’ai collecté des informations sur les unités, les positions, les armes, les équipements et je communiquais tout cela pour les nôtres à Donetsk. C’était dangereux, nous étions toutefois relativement tranquilles, les soldats ukrainiens et les ultranationalistes ne sont pas venus nous déranger, mais cela n’a pas duré. J’ai été dénoncé par quelqu’un et arrêté le 3 mars 2015, non loin du monastère, par des agents de la police politique du SBU. Lorsqu’ils sont venus m’arrêter, ils ont aussi pillé ma maison, elle est aujourd’hui en partie détruite par les bombardements. J’avais une collection de médailles de toutes les époques, et des artefacts historiques… tout cela me fut pris et volé, y compris des maquettes, ou des objets de la période soviétique. J’ai été conduit en voiture à Marioupol et interrogé et torturé pendant 5 jours. Ils m’avaient conduit dans les bâtiments du SBU, les interrogatoires se déroulaient dans les caves, quatre hommes m’interrogeaient et me violentaient. Les questions pleuvaient, mais avec la foi en Dieu, j’ai eu la force de tenir bon. Ils m’ont frappé avec des tubes sur le corps, les membres, le dos et la tête. J’avais des menottes sans chaîne au milieu qui me paralysaient complètement. Les mains dans le dos, je ne pouvais pas bouger. Elles étaient tellement serrées au maximum, que même maintenant 7 ans après j’ai une faiblesse aux poignets. Ils me battaient plusieurs heures de suite, parfois avec une grande mèche de perceuse notamment sur les mains. Les coups pleuvaient et ils voulaient que j’avoue tout ce que je savais et me faire signer un document d’aveux, parfois d’ailleurs mensonger. J’ai subi aussi longuement le supplice de l’entonnoir, on me versait quantité d’eau dans la gorge et avec ces menottes je n’avais aucun moyen de pouvoir me relever ou de réagir. Quand ce n’était pas la baignoire, c’était les électro-chocs avec un taser, j’ai reçu ainsi des centaines de chocs. Entre les interrogatoires j’étais enfermé dans une cellule au sous-sol, il y avait deux prisonniers enfermés avec moi. Au total je pense que nous étions à ce moment une dizaine dans les geôles, mais des hommes étaient régulièrement emmenés et d’autres arrivaient. L’un des prisonniers était là depuis déjà pas mal de temps, il était en train de devenir fou car il entendait les tortures subies par les autres prisonniers, c’est quelque chose de très éprouvant. Lors des interrogatoires je ne voyais rien, j’avais toujours un sac sur la tête, et ce qui m’a sauvé c’est la prière. Avec les autres détenus que j’incitais à me rejoindre, nous avons récité beaucoup de prières qui étaient un immense réconfort dans notre situation. Finalement on m’a sorti de là pour un simulacre de procès et je fus emmené à Kharkov, toujours dans une prison du SBU où je suis resté 6 jours. La chance que j’ai eu est que j’ai pu bénéficier d’un échange peu de temps après à la mi-avril, je n’étais resté prisonnier en tout et pour tout qu’environ six semaines. Les Ukrainiens n’ont accepté de m’échanger que contre… 16 prisonniers que les Républicains détenaient, des soldats pour la plupart. Mais beaucoup de gens ont subi cette captivité des mois durant, des centaines, des milliers. Je connais le cas d’un Russe, André Sokolov qui était venu en RPD à l’invitation du Ministère de l’énergie pour mettre ses connaissances techniques et faire des audits de plusieurs usines. Il fut capturé à un barrage routier et maintenu en captivité dans des conditions terribles pendant deux années. Pour ma part je suis sorti de cette épreuve et je prie toujours pour tous les prisonniers que détiennent les Ukrainiens, parfois depuis des années ».

Au bout du chemin la victoire.

Une fois libéré le Père Théophane est resté à Donetsk où réside encore sa mère qui est âgée. Il n’a jamais pu retourner dans son Monastère qu’il faudra reconstruire. Mais ce temps viendra et il affirme que la Russie aidera à le reconstruire, qu’il sera encore plus beau que par le passé. Il attend ce moment et participe à de nombreuses missions humanitaires, pour porter secours aux civils se trouvant sur le front et dans les zones les plus dangereuses. Il n’a pas oublié de livrer son témoignage, pensant qu’il est très important que cette vérité se diffuse le plus long possible. A la libération de Marioupol, il eut le privilège de pénétrer avec des journalistes et activistes dans les locaux sinistres du SBU, là même où il avait été torturé. Il put y retrouver une paire de menottes exactement similaires à celles qui l’avaient si cruellement fait souffrir et la fameuse mèche de perceuse, longue d’environ 30 cm. Selon lui les Russes devront pousser pour libérer tous les territoires où se trouvent des populations ethniques russes. Elles attendent dans l’angoisse depuis longtemps leur libération. Une libération de cette Ukraine dont les médias et gouvernements occidentaux cachent la vraie nature depuis si longtemps :

« la victoire est inéluctable, il faudra prendre tous ces territoires, mais laisser l’Ouest du pays devenir ce qu’il pourra. Historiquement de toute façon cette région fut une partie de l’empire des Habsbourg, et également de la Pologne. Ce que j’ai vécu n’est rien, ce qu’ils ont fait dans le Donbass et dans l’Est de l’Ukraine a été et est terrible, la masse de souffrances est énorme, personne ne pourra l’oublier. Nous pourrons nous les hommes leur pardonner, mais au bout du chemin il y aura pour eux le tribunal de Dieu, et aucun d’entre eux ne pourra y échapper ».

Source : Donbass Insider

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