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  • Le Conseil d’Etat autorise le fichage des opinions politiques

    Publié par Guy Jovelin le 05 janvier 2021

    conseil d'état,fichage,opinions politiques

    Le Conseil d’Etat a confirmé lundi que policiers et gendarmes pourront ficher les opinions politiques, appartenances syndicales et données de santé au nom de la sûreté de l’Etat. La plus haute juridiction administrative a donné un avis favorable à trois décrets qui élargissent les possibilités de fichage. Identifiants, photos et commentaires postés sur les réseaux sociaux y seront aussi listés, tout comme les troubles psychologiques et psychiatriques « révélant une dangerosité particulière ». Outre les personnes physiques, les « personnes morales », telles que les associations, sont également visées.

    Le Conseil d’Etat avait été saisi en référé par plusieurs centrales syndicales dont la CGT, FO ou la FSU, mais aussi par le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France (SM et SAF), qui dénonçaient le « spectre du Big brother en 2021 ».

    Les décrets portent sur trois fichiers :

    • le Pasp (prévention des atteintes à la sécurité publique) de la police : 60.686 personnes fichées
    • le Gipasp (gestion de l’information et prévention des atteintes à la sécurité publique) des gendarmes  : 67.000
    • l’EASP (enquêtes administratives liées à la sécurité publique) utilisé avant le recrutement de fonctionnaires sur des postes sensibles : 221.711

    Auparavant limités aux hooligans et aux manifestants violents, ces fichiers recenseront désormais aussi les données des personnes soupçonnées d’activités terroristes ou susceptibles « de porter atteinte à l’intégrité du territoire ou des institutions de la République »…

    Dans L’Homme Nouveau, Paul Salaün, Docteur en droit public, Maître de conférences à l’Université catholique de l’Ouest, dénonce cette nouvelle affaire des fiches :

    […] Les fonctionnaires, assermentés et soumis à une déontologie stricte, n’auront plus exclusivement la charge de mener ces opérations de renseignements. Ce travail pourra être désormais délégué à de simples agents, terme générique qui laisse craindre que le recueil de renseignements pourra être sous-traité à des entreprises privées. […]

    La dérive de LREM et la détestation montante envers Emmanuel Macron sont-elles suffisamment fortes pour stigmatiser désormais les contestataires des mesures liberticides du gouvernement, comme suspects d’atteinte à la sûreté de l’État ? Est-ce là une basse vengeance contre la France des Gilets jaunes et des parvis d’églises ? La confirmation des dérives du système n’est pas sans rappeler l’affaire des fiches, laquelle éclaboussa la vie politique française en 1904. Ce fichage fut mis en place par le ministre de la Guerre de l’époque, le général André, dans le but de résorber des contestations de la politique du gouvernement de gauche anticléricale d’Émile Combes. Idéologue, ce dernier voulait imposer sa vision de la société athée et du progrès au peuple, quel que soit le ressenti de celui-ci. Les contestations de sa politique étaient fortes. Le général André décida alors de ficher les opinions de tous les officiers de l’armée, dans le but de bloquer l’avancée des catholiques et de faciliter, en dehors de toute considération de valeurs militaires, la promotion des officiers ouvertement républicains, francs-maçons et/ou libres penseurs. On se méfiait alors d’une possible volonté du peuple de vouloir renverser tout le système politique instauré par le bloc des gauches. Veut-on réitérer l’opération mais à plus grande échelle et avec des moyens autrement plus performants que de simples fiches en carton ?

     

    Source : lesalonbeige

  • Il faut toujours savoir designer l'ennemi.

    Publié par Guy Jovelin le 04 janvier 2021

    Faucon démocrate au moment des guerres d'Irak, farouche partisan des bombardements sur la Serbie et de la reconnaissance du Kosovo, soutien acharné de l'action occidentale en Libye et défenseur auprès d'Obama d'une option de bombardement contre la Syrie, homme de l'OTAN et de l'interventionnisme US, à la pointe du combat dès lors qu'il s'agit de "contraindre" la Russie, ami de la Turquie, c'est Antony Blinken, bientôt Secrétaire d'Etat américain qui sera chargé de mettre en œuvre la promesse/menace de Biden : "Les Etats Unis reviennent pour présider la table".
    Il faut toujours savoir designer l'ennemi.
    JFT
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  • Mali : allons-nous continuer encore longtemps à faire tuer nos soldats parce que les décideurs français ignorent ou refusent de prendre en compte les réalités ethno-politiques locales ?

    Publié par Guy Jovelin le 04 janvier 2021

    C’est très probablement en représailles de la mort de Bag Ag Moussa, un des principaux adjoints du chef touareg Iyad ag Ghali tué par Barkhane le 10 novembre 2020, que deux Hussards de Chamborant (2° de Hussards), ont perdu la vie le samedi 2 janvier, à quelques kilomètres de la base de Ménaka, quand leur VBL (véhicule blindé léger) a sauté sur une mine.

    décideurs,mali,tuer nos soldatsA la différence de la mort de nos trois hommes du 1° Régiment de Chasseurs de Thierville survenue le lundi 28 décembre, au sud de Gao, l’explosion qui a provoqué celle des deux Hussards s’est produite plus au nord, dans une région qui était devenue « calme », les décideurs français semblant avoir enfin compris qu’ici, nous ne sommes pas face au même jihadisme que plus au sud. Comme je ne cesse de le dire depuis des années, et comme je le montre dans mon livre Les Guerres du Sahel des origines à nos jours, ici, le conflit n’est en effet pas à racine islamiste puisqu'il s’agit d’une fracture inscrite dans la nuit des temps, d’une résurgence ethno-historico-économico-politique touareg conjoncturellement abritée derrière le paravent islamiste.


    Pour bien comprendre la situation, il nous faut revenir en arrière, au mois de juin 2020 avec la mort de l’Algérien Abdelmalek Droukdal, le chef d’Al-Quaïda pour toute l’Afrique du Nord et pour la bande sahélienne, abattu par l’armée française sur renseignement algérien. Cette liquidation qui libérait le Touareg Iyad ag Ghali de toute sujétion à l’Arabe Abdelmalek Droukdal, s’inscrivait dans le cadre d’un conflit ouvert qui avait éclaté entre les deux branches du jihadisme régional. L’EIGS (Etat islamique dans le Grand Sahara), rattaché à Daech prône en effet la disparition des ethnies et des Etats et leur fusion dans le califat universel. Tout au contraire, le groupe d’Al-Qaïda, dirigé par Iyad ag Ghali « associé » aux services algériens privilégie l’ethnie touareg et ne demande pas la disparition du Mali.


    Le coup d’Etat qui s’est produit au Mali au mois d’août 2020, a ensuite permis de donner toute liberté à la négociation entre Bamako et la branche locale d’Aqmi, avec pour but de régler le conflit du nord Mali. Pour la France, l’opération était entièrement profitable car cela permettait de fermer le front du nord.


    Même si nous avons perdu ce « doigté » qui était une de nos spécialités à l’époque des « Affaires indigènes » et ensuite des emprises militaires permanentes, dans la durée, avec des unités dont c’était la culture, il allait donc être possible, avec un minimum d’intelligence tactique, et en jouant sur cette opposition entre jihadistes, de laisser se régler toute seule la question du nord Mali. Et cela, afin de commencer à nous désengager après avoir concentré tous nos moyens sur la région des « 3 frontières », donc sur l’EIGS, et également sur certains groupes peul jouant sur plusieurs tableaux à la fois[1].


    Or, le 10 novembre 2020, une insolite opération française menée près de Ménaka, donc en zone touareg, s’est soldée par la mort de Ba Ag Moussa, un des principaux adjoints de Iyad ag Ghali. Les Touareg ayant pris cette action comme une provocation, il était donc clair qu’ils allaient mener des représailles.


    Par devoir de réserve, je n’ai alors pas commenté cette opération sur mon blog, mais j’ai prévenu « qui de droit » que les Touareg allaient, d’une manière ou d’une autre, venger la mort de Ba Ag Moussa et qu’il allait falloir être vigilants dans la région de Ménaka. D’autant plus que, alors que, depuis plusieurs mois, les opérations françaises avaient évité la zone touareg, les derniers temps, elles y avaient repris. Comme si un changement de stratégie avait été décidé à Paris, un peu « à l’américaine », c’est-à-dire en « tapant » indistinctement tous les GAT (Groupes armées terroristes) péremptoirement qualifiés de « jihadistes », et peut-être pour pouvoir « aligner du bilan ». Une stratégie sans issue reposant sur une totale méconnaissance des réalités ethno-politiques locales, et dont nos soldats viennent de payer le prix sur le terrain.


    Le signal donné par les Touareg étant donc clair, aux autorités françaises d’en tirer maintenant les leçons. Veulent-elles oui ou non ré-ouvrir à Barkhane un deuxième front au nord ?


    En ce jour de tristesse, j’ai une pensée particulière pour le sergent Yvonne Huynh, avec lequel, à la veille de son deuxième séjour au Mali, j’avais longuement échangé sur les causes profondes du conflit, et je tiens, à travers ce communiqué, à faire part de mes sincères condoléances aux « Frères bruns », ses camarades de Chamborant hussards.

    Bernard Lugan

    [1] L’on pourra à ce sujet se reporter à mon communiqué en date du 24 octobre 2020 intitulé « Mali : le changement de paradigme s’impose ».

    Source : http://bernardlugan.blogspot.com/

  • Vannes : la route barrée et la police caillassée pendant que des jeunes découpent un poteau de vidéosurveillance

    Publié par Guy Jovelin le 03 janvier 2021

    Encore une nuit agitée à Vannes dans le quartier de Kercado […] dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 janvier vers 21 h 30 dans le secteur de la résidence Armorique, où une vingtaine de jeunes étaient regroupés malgré le couvre-feu pour sectionner un poteau de vidéosurveillance.

    L’arrivée des forces de l’ordre, une dizaine de policiers du commissariat de Vannes, a été accueillie par des jets d’objets divers et leur intervention a été volontairement ralentie par le groupe qui avait barré la route avec des conteneurs poubelles en feu et du mobilier. Le poteau n’a pas résisté bien longtemps et est tombé sur la chaussée. La police a fini par mettre en fuite le groupe de jeunes vers 22 h 15 et a interpellé un homme qui a été placé en garde à vue. […]

    Le Télégramme via fdesouche