1795 : Mort de Louis XVII
Depuis deux ans, un petit enfant est cruellement, épouvantablement soumis à un infanticide aussi lent qu'inhumain : le 3 juillet 1793, le petit roi Louis XVII, âgé alors de cinq ans, est arraché des bras de sa mère, et va rester seul, avec ses monstrueux bourreaux, les Sanson (voir l'Éphéméride du 3 juillet, et les lignes de Balzac consacrées à cet horrible infanticide...).
Aujourd'hui - enfin, serait-on tenté de dire, tant il s'agit, en un certain sens, d'une libération, de la fin de l'horreur... - ce petit enfant meurt seul, dans la prison du Temple, après presque deux ans d'une destruction méthodique, monstrueusement réglée jusque dans ses moindres détails.
Il est le troisième personnage de la trilogie martyre : Louis XVI, Marie-Antoinette, Louis-Charles, duc de Normandie.
Sans gouvernement et sans puissance, cet enfant était Roi légitime : il était Louis XVII, successeur de son père Louis XVI. Ce sont les Rois martyrs...
Ce 8 juin 1795, ce petit enfant martyrisé depuis plus de deux ans cesse enfin de souffrir : isolé, en proie aux terreurs nocturnes sans que jamais personne ne vienne répondre à ses détresses, rongé par la maladie due à ses conditions inhumaines de détention, la mort libère enfin le petit Louis-Charles, duc de Normandie, devenu Louis XVII - et deuxième roi martyr - à la mort de son père, Louis XVI, premier roi martyr - le 21 janvier 1793...
"L'enfant emmuré tel un cadavre au sépulcre, tenu dans un total isolement affectif et social, rongé par la vermine, ses articulations déformées et semées de tumeurs, passa seul sa dernière nuit en ce monde, sans avoir jamais cessé de croire que sa mère était encore présente à l'étage au-dessus de lui...." (Edmonde Charles-Roux, de l'Académie Goncourt).
Écouter : In Paradisum du Requiem de Fauré :
Michel Legrand - Gabriel Faure. Requiem op.48 In Paradisum.mp3 :
"In paradisum deducant te angeli, in tuo adventu suscipiant te martyres, et perducant te in civitatem sanctam Jerusalem. Chorus angelorum te suscipiat, et cum Lazaro quondam paupere aeternam habeas requiem." (Que les Anges te conduisent au paradis, que les martyrs t'accueillent à ton arrivée, et t'introduisent dans la Jérusalem du ciel. Que les Anges, en choeur, te reçoivent, et que tu jouisses du repos éternel avec celui qui fut jadis le pauvre Lazare)
De Victor Hugo : ODE A LOUIS XVII.pdf
(Royaliste fervent, et membre du cercle des très proches de Chateaubriand, à l'époque où il composa cette Ode superbe, Hugo "dévia" malheureusement par la
suite : voir l'Éphéméride du 22 mai...)
Encore pire que celui de ses parents, l'assassinat programmé d'un petit enfant - par définition innocent de tout crime - est l'horreur encore repoussée, l'abomination totale. L'enfance martyrisée et massacrée, les bornes sont franchies: il n'y a plus de limites à l'horreur...
Ceux qui ont rejeté Dieu, en se prenant eux-mêmes pour les ré-organisateurs du monde, démultiplient au centuple les erreurs et les horreurs - par ailleurs bien réelles - de la religion et de la société qu'ils prétendaient combattre, abolir et remplacer. Les abominations se feront - à partir d'eux, et à cause de leurs pré-supposés idéologiques - sur une échelle mille fois fois supérieure à tout ce qui avait été connu avant.
Staline, Hitler, Mao, Pol Pot sont déjà nés dans le sillage de Robespierre; le mépris absolu de la personne humaine, les camps de la terreur et de l'extermination de masse sont en germe dans les décrets de la Convention...
On lira dans le lien ci-dessous les travaux définitifs de Philippe Delorme sur l'enfant du Temple (repris dans notre Éphéméride du 19 avril : 2.000 : L'expertise ADN révèle que l'enfant mort le 8 juin 1795 dans la prison du Temple est bien Louis XVII, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette)
louis17.chez.com/
"Les Français le savent-ils ? Au coeur de leur Histoire, il y a un infanticide. Cet infanticide fonde la légitimité de leur Etat moderne. Un enfant-roi a été sacrifié volontairement sur l'autel du Moloch républicain. La Terreur ? Un procédé de gouvernement inventé par la République, recopié jusqu'aujourd'hui et on sait comment. Des têtes coupées pour exprimer un nouveau droit absolu de diriger le monde ? C'est qu'il fallait que le sang royal et populaire giclât pour fonder l'ordre nouveau. C'est ainsi que la France se dit encore aujourd'hui un modèle pour le monde. Effectivement ! Et l'Enfant-roi Louis XVII ? Eh bien, ce fut pire : après avoir tué le roi parce qu'il était roi, la bande qui prétendait diriger la Révolution, comité de salut public en tête avec Robespierre et Commune de Paris avec son procureur et son substitut, Chaumette et Hébert, décidèrent de faire du petit Capet l'instrument de la condamnation de sa mère et il eut à cet effet pour précepteur Simon l'alcoolique. Puis l'horreur, savamment voulue, ayant été accomplie, il fallait, en enfermant l'enfant de manière ignoble, le réduire en rebut de l'humanité. Ce fut consciemment voulu, strictement exécuté. Thermidor ne le sauva pas. Mais, du moins, un peu d'humanité entoura ses derniers moments. Il mourut, il avait dix ans... Le crime est là, injustifiable" (Hilaire de Crémiers)
Sur Louis XVII, voir également l'Éphéméride du 27 mars (jour de sa naissance) l'Éphéméride du 19 avril (sur les travaux de Philippe Delorme, établissant définitivement que l'enfant mort au Temple est bien Louis XVII)...
Source : lafautearousseau