Un incendie s’est déclaré, mardi 4 février au 44 avenue de Muret. Un squat géré par des associations d’extrême gauche regroupant plusieurs centaines de clandestins. Nos équipes s’étaient rendus sur place en novembre dernier.
Le 23 novembre dernier, les associations d’extrême gauche occupant illégalement les anciens locaux d’Enedis au 44 avenue de Muret, organisaient des journées portes ouvertes. L’occasion pour Infos-Toulouse d’aller voir le plus grand squat de la ville et de dresser un aperçu de ce lieu de vie clandestin. Il est important de préciser que malgré la mention « portes ouvertes » l’accès aux niveaux supérieurs, composés notamment de 275 chambres, était interdit aux visiteurs sans explication. Le rez-de-chaussée comportant plusieurs salles communes et aménagées pour l’occasion pouvaient cependant être visitées.
Un centre d’accueil pour clandestin
Beaucoup de résidents du squat ne parlent pas français ou très mal. La maîtrise de la langue est d’ailleurs un véritable problème pour communiquer avec ces immigrés. En effet, il s’agit d’un obstacle de taille dans les démarches d’obtention des titres de séjours et autres papiers administratifs. À ce titre, la plupart d’entre eux sont en situation irrégulière.
Pour faire face à ce problème, l’association Saveurs d’exil propose des services de traiteurs sur Ebay. 21 militants d’extrême gauche et clandestins, cuisinent et animent des buffets. Les bénéfices leurs sont ensuite reversés et permettent le défraiement de professeurs de français bénévoles. Les migrants profitent de deux heures de cours particulier, trois fois par semaine, censés leur apporter les bases de la langue française.
« Des familles réfugiées », vraiment ?
Si beaucoup de militants associatifs présentent ces centaines de squatteurs comme des familles de réfugiés, fuyant les pays ravagés par la guerre, dans les faits il n’en est rien. Ainsi, les femmes et les enfants du squat ne dépassent pas la vingtaine d’individus. Pour le reste il s’agit de jeunes hommes, seuls pour la plupart.
En discutant avec certains d’entre eux sur les raisons pour lesquelles ils migrent vers la France, les motivations personnelles, loin de celles alléguées par leurs soutiens, sont les principaux moteurs de leur venue en Europe.
Omar (le prénom a été modifié) est arrivé du Soudan à bord d’une embarcation de fortune en se fiant à ceux qui lui vendaient l’Europe et la France comme le nouvel eldorado. Il fuyait « une situation familiale compliquée et était déjà passé par d’autres pays africains ou encore l’Arabie Saoudite », desquels il avait été rejeté. À présent, comme beaucoup d’autres habitants du squat, il considère que « les aides sociales de la France sont loin d’être à la hauteur de nos espérances ».
Victime de cette désillusion, ils se contentent de vivoter sur les aides accordées et réclament plus de solidarité financière de la part des institutions françaises, non contents d’avoir un logement quand certains français doivent passer l’hiver sur le pavé.
Des squats très politiques
Les militants associatifs d’extrême gauche constituent leur premier soutien, et il n’est pas étonnant d’en croiser sur place. À l’occasion des portes ouvertes nous avions pu discuter avec l’une d’entre eux. Malgré son état légèrement alcoolisée, elle a pu nous exprimer son point de vue sur les squats qu’elle fréquente assidûment. Selon elle, il s’agit « aussi bien de lieux de vie que de lieux politiques ». Pour le reste, elle se sera contenté de répéter les grands principes humanitaires déjà écrit sur des pancartes censées faire office de décoration pour l’occasion.
Si l’incendie de ces locaux permet de mettre en lumière un problème jusqu’alors négligé par les autorités, aujourd’hui, ce sont près de 500 clandestins selon les associations, et 700 selon France Bleu, que la préfecture va devoir reloger dans les gymnases toulousains.
L’incendie a mobilisé près de 70 pompiers. Aucun blessé n’est à déplorer. L’enquête devra déterminer l’origine de ce sinistre. Il n’est pas sans rappeler l’incendie du 8 mars 2017, au plus grand squat toulousain d’alors, situé dans le quartier des Arènes. 400 sans-papiers y étaient logés dans des conditions d’insalubrité et d’hygiène déplorable, causant notamment le ras-le-bol des riverains. Des coups de feu avaient retentis quelques semaines plus tard, avant que les bâtiments soient évacués par les services de police.
Source : infos-toulouse