En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Un miracle s’est produit hier sur le plateau de TPMP : Rokhaya Diallo a gardé le silence, à court d’arguments racialistes. La raison de cet échec et mat jubilatoire ? L’animatrice Pépita.
Dans l’émission Canap 95 diffusée sur TMC et produite par les têtes pensantes de Quotidien, la chaîne a voulu illustrer le racisme présumé des émissions télé des années 1990. Dans son viseur, l’ancienne émission d’Antenne 2, à l’époque animée par Patrice Laffont. Dans des extraits sciemment choisis et sortis de leur contexte, on voit notamment Pépita, coanimatrice noire du jeu à succès, être comparée à un chimpanzé d’une carte postale. Dans une autre séquence, Patrice Laffont met en avant la beauté de sa partenaire à l’écran, avant d’ajouter qu’il a la même en blanc à la maison.
Sur les réseaux sociaux, les internautes se sont insurgés contre les propos tenus dans l’émission. D’autres se sont inquiétés des années de calvaire que Pépita a dû subir aux côtés des méchants animateurs blancs. Problème, la principale concernée refuse de rentrer dans une position victimaire, devenue monnaie courante chez les antiracistes. Invitée à réagir à la polémique sur le plateau de Cyril Hanouna sur C8 hier soir, Pépita a vivement critiqué le montage à charge de TMC : « Je ne supporte pas qu’on salisse cette émission parce que j’ai vraiment vécu des moments merveilleux avec eux.Ceux qui m’ont humiliée, ceux qui m’ont blessée, c’est TMC. » Même si elle reconnaît que certaines blagues peuvent offenser certains aujourd’hui, elle assure n’avoir jamais subi de racisme ou de misogynie sur le plateau de Pyramide. C’est même elle qui est à l’origine de la blague sur le chimpanzé !
Un niveau d’autodérision qui dépasse totalement Rokhaya Diallo, qui semblait plus désemparée que jamais face à la réponse de Pépita. Sur les réseaux sociaux, les mêmes qui avaient défendu l’ancienne présentatrice la veille se sont retournés contre elle en la traitant de « négresse de maison » ou encore de « Bounty », en référence à la barre chocolatée contenant de la noix de coco. Pourtant, entre victime et traître, il faut choisir.
À notre époque de grandes dingueries en tous genres, l’antiracisme occupe une place de choix. Pour preuve, la « Déclaration d’Iéna », adoptée en septembre 2019 par l’Institut de zoologie et de recherche sur l’évolution de l’Université Friedrich Schiller, affirmant que « l’exclusion du terme race doit désormais faire partie de l’éthique scientifique ». Pourquoi ? Mais, ce serait bien sûr, parce que « le racisme a inventé les races » (sic) ! Pas évident ? Sauf à s’appeler Watson, peut-être.
Toutefois, la suppression du mot « race » n’est pas sans tourmenter certains lobbyistes antiracistes, véritables shadoks de l’époque moderne, qui s’y opposent fermement, à l’instar de la sociologue Natasha A. Kelly, spécialiste du colonialisme et du féminisme, membre fondateur du Black European Academic Network (BEAN), une plate-forme pour les universitaires qui promeut la formation de réseaux pour la diffusion de l’histoire des Noirs européens : « Le terme juridique de “race” est un instrument nécessaire pour pouvoir lutter par le biais de la loi contre le racisme anti-noir. Il est donc indispensable d’adopter le terme “race” dans le vocabulaire de la résistance anti-raciste. »
Difficile, en effet, d’être anti-raciste si les races n’existent pas… ou plus.
Le toujours bien informé Observatoire du journalisme (OJIM) nous apprend à propos de l’intéressée que « Kelly met l’accent sur l’utilisation de la “race” comme catégorie sociale et non biologique. Son argumentation se résume à nier la réalité tangible – y compris sociale – et à modeler une réalité idéologisée jusqu’à fantasmer une “histoire allemande Noire (n majuscule dans le texte original)” et critique le fait que, “qui dit Allemand dit Blanc”. »
Et d’ajouter : « Le daltonisme – que l’on retrouve dans la “Déclaration d’Iéna” – est unilatéral et aveugle à la réalité : il refuse d’accepter le fait que l’antiracisme s’est transformé en racisme contre les Blancs. »
En attendant, laissons le mot de la fin au journaliste Nicolas Gauthier qui affirmait il y a peu sur Boulevard Voltaire : « Les racistes peuvent être souvent pénibles, mais parfois se reposent ; alors que les antiracistes, eux, ne comptent pas leurs heures… »
Il est toujours frappant d'entendre les "antiracistes" officiels et médiatiques tenir, de fait, par leurs analyses, un discours haineux de racialisation, de communautarisation de la société. Soyons clairs. C'est de l'incitation à la haine raciale...
Anne-Sophie Chazaud est philosophe, haut fonctionnaire et auteur d’un livre à paraître aux éditions l’Artilleur consacré à la liberté d’expression.
Semaine après semaine, le petit monde bruyant et perturbé des militants de l’intersectionnalité semble dériver un peu plus loin dans les cascades et les rapides de la confusion, semblable à une improbable «Nef des Fous» en partance vers son inéluctable chute. En attendant ce moment d’engloutissement (moment où le bon sens aura repris ses droits dans l’exercice du débat public éclairé), il ne s’écoule guère de jours sans qu’une nouvelle initiative ou interrogation farfelue ne vienne égayer l’actualité, sans que l’on sache jamais bien s’il convient d’en rire ou d’en pleurer.
En ce contexte estival, c’est principalement la combinaison du néo-féminisme et de l’écologie qui semble poser de nombreux problèmes psychologiques aux valeureux combattants de la postmodernité agonisante. Et si le féminisme était soluble dans l’écologie? Et si les casseurs vegans étaient pris de pudeurs de jouvencelles devant les boucheries halal? Et si les militants gays réalisaient, ô surprise, que l’islam politique n’est pas leur ami? Et si les féministes et les transsexuels devenaient en réalité concurrents sur le marché croissant de la discrimination positive? Ces questions relèvent d’une intersectionnalité prise à son propre piège «minoritariste», puisqu’à flatter les egos victimaires plutôt que l’intérêt général décrété fasciste, patriarcal, occidental, colonialiste et autres billevesées, il finit bien évidemment par voir tous ces atomes de revendication s’entrechoquer dans une inévitable concurrence.
Rappelons tout d’abord, pour bien comprendre les termes du débat, que l’intersectionnalité, telle qu’elle fut pensée au départ par l’universitaire américaine afro-féministe Kimberlé Crenshaw en 1989, n’est pas en soi un concept saugrenu. On peut le réfuter avec des arguments, le discuter, le contredire rationnellement, dans le cadre précisément d’un débat raisonnable. En l’occurrence, il s’agissait alors de souligner le fait, a priori indubitable, que la domination sociale, liée à la classe, se doublait fréquemment d’une domination liée au genre ou à la race. Dans le contexte américain post-ségrégationniste où ce concept a vu le jour et au regard de l’histoire spécifique des États-Unis, cette théorie n’est pas à balayer d’un simple revers de manche méprisant. Il suffit, pour se convaincre empiriquement du bien-fondé de certains de ses postulats, d’arriver un peu tôt le matin à son bureau et d’y croiser les équipes d’entretien qui, elles, finissent leur service: il est aisé alors de constater qu’elles sont de facto composées de femmes et pas de femmes «blanches». Il suffit aussi de voir le peu de personnes qui se donnent la peine de les saluer, de dialoguer avec elles, comme si un mur social infranchissable et parfaitement étanche se dressait entre ces deux mondes, une sorte de gêne réciproque, l’un étant en quelque sorte invisible à l’autre. Ceci est une réalité que l’on ne peut nier.
Le problème toutefois vient de l’extension de ces notions de races et de sexes, devenues omniprésentes et obsessionnelles, et qui finissent par asphyxier et phagocyter toute forme de débat social: précisément d’ailleurs, le problème vient de la disparition des préoccupations sociales fondées sur l’analyse des différences de classes, des enjeux de pouvoir et de domination qu’elles induisent, au profit d’une vision victimaire et communautarisée, réhabilitant la notion de race et littéralement obsédée par des sentiments d’oppressions multiples, celles-ci étant multipliables à l’infini puisque le critère de base de ces théories repose sur l’indice de souffrance et donc sur le témoignage de chacun: on est toujours le dominé de quelqu’un. Jean-Pierre Le Goff dans son incontournable article «Du gauchisme culturel et de ses avatars» ou encore l’historien Gérard Noiriel que l’on peut difficilement suspecter d’être un dangereux fasciste ont parfaitement dénoncé et expliqué cette dérive catastrophique pour l’intelligence collective mais aussi pour le véritable progressisme.
Ainsi le site «Paris-Luttes» qui se définit comme un «site coopératif d’infos et de luttes Paris-banlieue» s’est-il torturé les méninges afin de savoir: «L’antispécisme peut-il justifier le sexisme?». Et là, il faut s’accrocher au pinceau car on enlève l’échelle. On y apprend en effet que les femmes et les animaux sont asservis de la même façon par un capitalisme patriarcal sans scrupule, ce qui revient au passage à mettre les femmes et les animaux sur le même plan. Les intéressées apprécieront: «La convergence des luttes contre l’asservissement des femmes et des animaux se fait jour. En effet, il y a une même exploitation industrielle du corps des femelles, chez les animaux (élevage) comme chez les humains (industrie publicitaire). Les animaux comme les femmes deviennent des morceaux de viande à consommer.» L’utilisation de la nudité du corps des femmes est alors dénoncée comme faisant partie des modes d’action antispécistes, comme l’ONG antispéciste PETA: «Au Canada, PETA a mis en scène une jeune femme dénudée, enduite de sauce barbecue, et allongée dans une assiette géante, en plein milieu de la rue, afin d’interpeller les passants sur l’exploitation animale.». Ce sont même les Femen qui sont ici mises en accusation pour véhiculer des clichés sexistes (au motif qu’elles montrent leur corps): «Il y a un malaise apparent à voir s’exhiber seins nus l’ancienne Femen Solveig Halloin du collectif Boucherie abolition, qui perpétue les clichés sexistes afin d’imposer la cause antispéciste.». On ne sait plus trop à quel moment le train a déraillé, si c’est à l’évocation d’une femelle humaine nue recouverte de sauce barbecue dans une assiette géante en pleine rue ou du fait de l’indignation que cette mise en scène saugrenue a suscitée chez certains non pas au motif de son évidente outrance hystérique mais au motif qu’elle contrevenait à l’antisexisme de rigueur… Le discernement a perdu pied.
La question de l’articulation entre féminisme et écologie n’est du reste pas entièrement nouvelle, même si elle est de plus en plus présente en raison de l’omniprésence des considérations écologiques dans les modes de vie quotidiens. Un récent article publié dans Slate pose d’ailleurs la question de façon frontale «Comment l’impératif écologique aliène les femmes». Elisabeth Badinter avait déjà alerté en 2010 lors de la sortie de son ouvrage Le conflit. La femme et la mère. au sujet de la régression du féminisme qu’implique la nouvelle religion écologique. Les nouvelles tâches écologiques du quotidien, liées à la sphère du care, du soin, de l’entretien, de l’altruisme, finissent inéluctablement par échoir aux femmes, et l’on retombe promptement sur la fameuse tyrannie des couches lavables. Les néo-féministes découvrent que finir par passer 10 heures par jour à confectionner des déodorants ou des lessives maison les prive de l’émancipation autrefois conquise de haute lutte, avec en outre le poids moral de devoir produire impérativement ces activités afin de sauver la planète. On imagine leur effroi lorsqu’elles vont comprendre que passer ses journées au lavoir n’est guère épanouissant ou émancipateur, tandis que le méchant homme blanc patriarcal les en avait émancipées avec l’invention de la machine à laver et la lessive. La découverte de la lune ne devrait pas tarder, à ce rythme.
Les combats des dominés de tout poil censés converger dans une lutte commune, on le voit, finissent toujours par s’entrechoquer en raison des intérêts divergents qu’ils représentent. On avait déjà pu assister au spectacle pathétique opposant en Angleterre les féministes (ainsi que des lesbiennes à la Gay Pride de Londres de 2018) et les transgenres, les femmes refusant la présence de ces dernières dans le bassin réservé aux femmes du parc de Hampstead Heath et les accusant d’être ni plus ni moins que de potentiels prédateurs sexuels déguisés en femmes. De fait, la législation britannique permet depuis 2004 à n’importe quelle personne de se voir reconnaitre le genre qu’elle aura adopté depuis au moins deux ans, sans qu’aucun changement physique ne soit imposé et à l’issue d’un simple entretien psychiatrique et le versement d’une somme modeste. Les investitures au sein du parti travailliste en avaient du reste été perturbées, provoquant des centaines de démissions de femmes et de féministes, au motif que n’importe quel homme se décrétant femme dans son nouveau genre pouvait ainsi rafler la mise parmi les postes réservés aux femmes pour être candidat. Elles avaient ainsi fait savoir que «cette auto-identification empeste l’autorité et la suprématie masculine». De quoi en perdre son latin globish.
Dans un autre style d’incohérence (mais dont les causes aporétiques sont identiques), on a pu assister cet été à Amsterdam lors de la Gay Pride au spectacle ahurissant (et comique) de militants LGBT escortés par le conseiller municipal Hendrik Jan Biemond du PvdA (parti travailliste) arborant fièrement des burqas de diverses couleurs afin de manifester contre l’interdiction de la burqa aux Pays-Bas. À quelques encablures du lieu où fut assassiné Théo Van Gogh pour avoir osé critiquer l’islam, les libres-penseurs du monde entier apprécieront la mise en scène qui, sur son versant grotesque, n’avait rien à envier au générique de la famille Barbapapa (que l’on accusera du reste bientôt d’être sexiste car enfin, pourquoi n’est-ce pas le nom de la mère, Barbamama, qui prévaudrait?). Du reste, de nombreux homosexuels de bon sens prennent leurs distances avec ce militantisme devenu fou et qui semble avoir perdu toute forme de discernement, et dénoncent l’homophobie dont ils sont victimes de la part d’individus se réclamant de la culture islamique, comme c’est encore le cas très récemment avec l’agression d’une personne transgenre à Grenoble, bastion de la complaisance envers l’islam politique le plus agressif et régressif, où l’inénarrable maire Eric Piolle se montre surtout attaché à fermer les yeux avec indulgence sur les actions pro-burqinis, cache-nez de l’islam politique. On ignore si les militants LGBT d’Amsterdam sont au courant du traitement qui est réservé aux homosexuels dans de très nombreuses terres d’islam.
La même complaisance, au nom d’une communauté fantasmée des minorités opprimées, permet d’expliquer que de nombreux «casseurs» antispécistes s’attaquant à des boucheries épargnent soigneusement les devantures halal: il s’agirait de ne pas renforcer un prétendu climat d’ «islamophobie» (sic) mais aussi, et c’est encore plus troublant, de ne pas imposer le veganisme de manière colonialiste à des cultures qui n’y seraient pas prêtes.
On le voit, la plus grande confusion règne à tous les étages de cette Nef des Fous dont la dislocation à venir est inhérente aux confusions structurelles qui la fondent, quand bien même quelques saynètes burlesques sont encore à prévoir.
Bon alors, on a eu le cirque de l’autre Maboula cet été sur les blancs qui ne peuvent jamais avoir raison contre une noire ou une arabe, les déblatérations ineptes de Thuram sur je sais pas quoi encore -et qui devrait se contenter de jouer avec un ballon-, les réactions habituelles des autoproclamés républicains antiracialistes qui dégainent aussitôt parce que ça les occupe toute la sainte journée, c’est leur job à plein temps. Moi, franchement, mes bons amis, je commence à en avoir totalement ras la soucoupe de ces histoires à la con et je propose que simplement on disqualifie du débat public toute considération portant obsessionnellement, dans un sens ou dans l’autre, sur les questions de races, de religion archaïsante, de genres. Ces débats débilitants, ces prises de bec préfabriquées où chacun joue son rôle (y compris moi à mes heures perdues) et qui occupent tout notre temps de cerveau disponible, ces considérations arriérées et sans intérêt, perso, je peux juste plus. On a mille choses passionnantes sur lesquelles débattre, la vie est super courte, on a des milliers de pages de littérature, d’art, de musique, de philosophie auxquelles se consacrer, des encyclopédies de sciences et techniques à découvrir encore, des choses à inventer, de vrais enjeux politiques à considérer et je n’accepte plus que le débat public soit entièrement phagocyté par des considérations stupides sur des sujets raciaux, religieux ou pseudo-sexistes sans le moindre intérêt qui représentent la plus grande régression intellectuelle que notre civilisation ait connue depuis des siècles. Ou alors, sincèrement, ce cirque continuera sans moi. Parce que, vraiment, je m’en cogne et j’ai d’autres chats à fouetter et j’espère bien que vous aussi