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banqueroute

  • Entre l’inflation et la banqueroute, les États choisiront l’inflation.

    Publié par Guy Jovelin le 29 mars 2021

    Le sentiment qui a prévalu, vendredi, aux États-Unis, c’est que les  finiront par gagner la partie. Les deux problèmes présents dans tous les esprits, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, ce sont l’ à venir et l’endettement astronomique des États, avec des hypothèses sur l’évolution des taux d’intérêt nominaux et réels.

    banqueroute,états,inflationLa  s’est envolée en , en 2020, de 270 milliards d’euros pour atteindre, fin 2020, 2.650 milliards, soit 115,7 % du PIB, et le  s’est creusé à 9,2 %, soit son niveau le plus élevé depuis 1949. En 2021, le gouvernement prévoit de ramener le déficit public à 8,5 % du PIB, tandis que la dette devrait continuer à augmenter pour approcher les 3.000 milliards d’euros, soit plus de 122 % du PIB. En 2030, elle pourrait atteindre 133 % et, en 2045, 150 % du PIB. Les taux d’intérêt vont certainement remonter ; la question est de savoir s’ils vont augmenter plus vite ou moins vite que l’inflation.

    L’ est malsain car le moindre cygne noir peut faire basculer à tout moment les hypothèses les plus optimistes. La Cour de Karlsruhe, qui peut interdire à la Bundesbank de participer aux rachats d’actifs de la , vient de suspendre la ratification du plan de relance de 750 milliards d’euros de l’, pourtant très inférieur aux 1.900 milliards de dollars de Biden aux États-Unis. Il faut espérer que ce sera beaucoup de bruit pour rien, comme en mai 2020. De plus, le 11 mars, un groupe de seize personnes a déposé une nouvelle plainte auprès de la Cour de Karlsruhe contre le plan anticipé de rachat d’actifs de 1.850 milliards d’euros par la BCE.

    Si l’optimisme règne aux États-Unis, c’est aussi parce que Biden prévoit un plan supplémentaire, rien que pour les infrastructures, bien supérieur aux 2.000 milliards de dollars évoqués pendant sa campagne. L’enveloppe pourrait s’élever à 4.000 milliards, les besoins d’investissements en infrastructures dans les secteurs privés et publics étant estimés à 6.000 milliards de dollars dans les dix prochaines années. Ce nouveau plan devrait être financé par l’augmentation d’impôts sur les bénéfices des entreprises, sur les revenus annuels, les héritages et les plus-values des particuliers, et par une majoration de la taxe sur l’essence. Si l’on tient compte de l’effet multiplicateur sur la demande des investissements, cela devrait relancer l’inflation aux États-Unis.

    L’argent du plan Biden de 1.900 milliards arrive directement chez les particuliers qui vont s’empresser de consommer dans les magasins Il ne va pas partir dans la trappe de liquidités comme l’argent créé par la Fed. Il peut donc y avoir bientôt surchauffe et inflation aux États-Unis, et la Fed n’interviendra pas en augmentant les taux d’intérêt pour ne pas mettre le gouvernement en faillite. Elle préférera spolier les épargnants avec l’inflation. Ce n’est que si le taux d’inflation devait être très élevé que la Fed augmenterait ou laisserait augmenter les taux d’intérêt sans intervenir sur les marchés. Quant à Christine Lagarde, compte tenu de la situation économique moins brillante en Europe, elle laissera filer le peu d’inflation qui risque d’apparaître. Dans l’immédiat, il ne devrait pas y avoir de forts dérapages inflationnistes ; ce n’est qu’en  que des problèmes sérieux pourront se poser, suite à la masse énorme de monnaie créée artificiellement depuis 2008.

    Pour résoudre le problème des dettes, schématiquement, il faudrait soit une inflation de 5 % par an pendant dix ans non compensée par une hausse des taux d’intérêt, soit l’éclatement de la zone euro avec retour à la monnaie commune qui permettrait aux pays européens en banqueroute de pratiquer deux ou trois dévaluations de 20 % de leur monnaie nationale sur une brève période de deux à trois ans, ce qui aurait pour effet, dans les deux cas, de réduire de moitié le poids de la dette. Les taux d’inflation s’élèveraient alors à 20 % par an dans la deuxième hypothèse.

    Le moment critique entre les deux voies à prendre sera un bras de fer entre l’Europe du Sud et celle du Nord en avril-mai 2022, le plan de rachat d’actifs PEPP par la BCE se terminant en mars 2022. Dans ces conditions, posséder aujourd’hui, pour un particulier, de l’or ou des biens réels semble un pari gagnant à terme.

     

    Marc Rousset

    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
     
  • Vaccin ou pas, banqueroute à venir pour la France !

    Publié par Guy Jovelin le 15 novembre 2020

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    Marc Rousset

    La Bourse de Paris s’est envolée de 7,57 %, lundi, après l’annonce d’une « efficacité à plus de 90 % » d’un vaccin contre le Covid-19 des groupes Pfizer et BioNTech. Il est possible d’obtenir, un jour, un bon vaccin suite aux nombreux travaux en cours, mais avec Pfizer, nous sommes en pleine « exubérance irrationnelle ».

    Ce vaccin innovant, parmi les quatre grandes catégories de vaccin, est à ADN ou ARN messager sans aucun recul technologique, d’où des effets secondaires possibles inconnus pour l’instant. Il doit être conservé à très basse température (-70 °C), suite à son instabilité thermique, nécessite deux injections à trois semaines d’intervalle et personne ne connaît, à ce jour, sa durée d’efficacité. Le Chinois Sinovac vient de suspendre ses essais au Brésil après un « incident grave ». La seule chose de certaine, c’est que le PDG Albert Bourla, en vendant 5,6 millions de dollars d’actions, le jour de l’annonce de l’efficacité du vaccin, tout comme la vice-présidente Sally Susman, ont effectué une excellente opération financière et s’en sont mis plein les poches.

    L’annonce du laboratoire Eli Lilly, avec son traitement aux anticorps pour patients non hospitalisés, paraît plus prometteuse, avec moins de risques. Et même si le virus devait disparaître, cela ne signifierait pas que la croissance économique se rétablirait du jour au lendemain. L’économie mondiale devra toujours faire face à la situation pré-catastrophique de l’hyper-endettement avant la crise du Covid-19, en mars 2020, à laquelle sont venus partout s’ajouter des milliers de milliards de dollars.

    La réalité actuelle, c’est que nous assistons, en France, à une explosion record du chômage, soit 2,7 millions de personnes (9 % de la population active). Le nombre de personnes privées d’emploi a bondi de 628.000 personnes, au troisième trimestre. Le pire est à venir, avec un taux de chômage à 9,7 %, fin 2020, selon l’INSEE. Selon le Secours catholique, la France est en passe d’atteindre les 10 millions de pauvres, et une fois déduites les dépenses contraintes, la moitié vit avec moins de neuf euros par jour.

    81 % des Français sont inquiets pour leurs enfants qui risquent de connaître la pauvreté. 43 %, seulement, sont partis en vacances, en 2020. Un Français sur quatre en arrive à se restreindre sur ce qu’il mange pour des raisons financières. La lourde erreur de ce gouvernement, concernant les petits commerces, précipitant les faillites, ne peut qu’ajouter à des drames humains du confinement pires que le décès accéléré de personnes âgées dans les EHPAD souffrant d’autres affections graves.

    L’autre réalité, sur le plan économique, c’est que l’inflation en France, suite à la faiblesse de la demande, aux capacités inemployées et à la concurrence internationale, est nulle. Les ménages, au lieu de consommer, épargnent car la population vieillit et parce qu’ils ont peur du lendemain. Si l’absence d’inflation devait perdurer, ce qui est improbable, les impôts viendraient encore peser davantage sur les classes moyennes afin de stabiliser la dette.

    Une inflation minimale de 7 à 8 % apparaîtra alors assez rapidement, ce qui permettrait de diminuer la dette, comme ce fut le cas pendant les Trente Glorieuses afin de pouvoir rembourser la dette publique de 1945. Le Système et la BCE feront tout pour maintenir artificiellement des taux bas, comme aujourd’hui, bien qu’un peu plus élevés. Mais si l’inflation devient plus substantielle, le Système ne pouvant plus contrôler l’augmentation des taux d’intérêt, nous vivrons alors la banqueroute de l’Italie, de l’Europe du Sud et de la France, avec explosion inévitable de la zone euro.

    La BCE devrait augmenter ses rachats d’actifs le mois prochain ainsi que les opérations TLTRO. Christine Lagarde a averti, mercredi, que même avec un vaccin contre le Covid-19, la reprise économique en zone euro risquait d’être instable, car dépendante du rythme de déploiement des traitements. Selon Éric Woerth, « nous allons en 2020 vers 11 % de récession, 11 % de déficit, 11 % de chômage, avec des recettes fiscales qui couvrent 50 % des dépenses : cette situation n’a jamais existé ! Elle nous met en risque absolu face aux marchés financiers. » Dès que la BCE cessera d’acheter la totalité des titres émis de la dette française comme de la dette italienne, les taux d’intérêt remonteront à la verticale et ces deux dettes publiques se révéleront insoutenables.

     

    Source : synthesenationale