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endettement dramatique

  • Premières secousses de la hausse des taux et de l’inflation

    Publié par Guy Jovelin le 08 mars 2021

    Wall Street a terminé en forte hausse, ce vendredi, mais sur le mois, le SP 500 est en baisse de plus de 3 % et le NASDAQ de 8,5 %. Le CAC 40 a connu une semaine agitée, mais a gagné 3 % en un mois et 5 % depuis le début de l’année. Depuis le 5 mars 2020, le taux d’emprunt d’État américain sur 10 ans est passé de 0,91 à 1,55 %, en augmentation très rapide ces derniers jours.

    hausse de l'inflation,endettement dramatique,franceEn un mois, l’action Apple a décroché de 12 % et Tesla de 30 %. Le dollar s’est envolé et l’euro s’est enfoncé. Les investisseurs ont besoin d’être rassurés sur le fait que la banque centrale américaine (Fed) restera à la manœuvre et qu’elle contrôlera une remontée trop forte des taux.

    La situation de la France en matière de compétitivité et d’endettement est dramatique. La part de la France dans les exportations de la zone euro est passée de 13,9 %, en 2019, à 12,7 %, en 2020. Les Pays-Bas, avec le tiers des habitants, exportent en valeur absolue plus que la France ! La dette publique de la France de 120 % du PIB est au-dessus de la moyenne de 97,3 % dans la zone euro. 23 % de cette dette sont détenus par la BCE. La dette, momentanément, coûte de moins en moins cher (1,4 % du PIB pour les intérêts). Prétendre vouloir annuler la dette française du Covid-19 de 215 milliards d’euros n’est pas très sérieux.

    Bruno Le Maire a reconnu publiquement que le reste de la dette publique, soit environ 2.600 milliards d’euros, qui pèse sur la France depuis des années, est en réalité « une dette chronique liée à un niveau de dépense publique le plus élevé de tous les pays du monde ». Seules des mesures structurelles antisocialistes peuvent sauver la France : réformer l’assurance , réformer les retraites avec passage à 65 ans, inciter les Français à travailler plus longtemps, assainir la dépense publique, passer à l’immigration zéro, ce dont ne parle jamais le gouvernement.

    Il est en effet écrit (ce que nous commençons à vivre en ce moment) que les taux d’intérêt remonteront un jour. De plus, cette remontée des taux peut être brutale et inattendue, comme ce fut le cas pour la Grèce, l’Italie, l’Espagne et le Portugal en 2009. Les taux, tels des tsunamis, finiront par remonter à terme lorsque l’inflation apparaîtra pour de bon, même si les banques centrales font tout pour s’y opposer. Gare, donc, au retour de l’inflation, avec risques de krachs boursiers, et à la faillite de la France !

    Christine Lagarde a déclaré que la BCE empêcherait une hausse prématurée des taux. Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, a dit également qu’il faudrait des interventions monétaires plus fortes, mais les Allemands ont déjà dit non ! Jens Weidmann, président de la Bundesbank, a déclaré que l’essentiel, c’est la stabilité des prix. Inflation au-dessus de 2 % « verboten » (interdit) ! Un moment critique d’explication pays du Sud/pays du Nord  pourrait bien être en avril-mai 2022, après la fin du programme PEPP (Pandemic Emergency Purchase Programme) en mars 2022.

    La Chine s’inquiète d’un krach à venir sur les marchés occidentaux. Depuis le krach de mars 2020, les marchés financiers européens et américains enchaînent les records. Selon un haut dignitaire chinois, « les marchés financiers sont très hauts et cela va à l’encontre de l’économie réelle. Quand l’écart est aussi grand, une correction aura lieu tôt ou tard. » Le bilan de la BCE dépasse désormais les 7.000 milliards d’euros, soit 70 % du PIB de la zone euro. La dette américaine (19.539 milliards de dollars, fin 2016) s’est creusée à 27.810 milliards de dollars, le 20 janvier 2021, soit une hausse gigantesque de 8.271 milliards en quatre ans avec Trump !

    Le système se dirige, à terme, vers l’inflation galopante ou la stagflation. L’or connaît une forte baisse actuellement en euros, suite à la hausse du dollar et à la hausse des taux aux États-Unis, mais le métal jaune attend son heure : que les taux d’intérêt réels deviennent franchement négatifs avec l’inflation de plus en plus forte. Alors que l’or cote péniblement 1.700 dollars l’once, un directeur de Goehring & Rozencwajg attend stoïquement l’inflation et le prochain cygne noir (la hausse des prix agricoles mondiaux, par exemple ?), en prédisant l’or, en fin de cycle haussier, à 15.000 dollars l’once !

     

    Marc Rousset

    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise