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  • Hyperinflation et effondrement : point Oméga des crises du Système depuis 2008

    Publié par Guy de Laferrière le 28 mars 2023

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    Les Bourses européennes ont fini dans le rouge ce vendredi par crainte d’un effet domino sur les banques. L’ensemble du secteur bancaire est touché. Le CAC 40 a perdu 1,74% à 7015,10. Après la quasi-faillite du Crédit Suisse, l’attention s’est portée sur Deutsche Bank, première banque allemande, dont les actions ont été massivement vendues (-8,53%) tandis que le rendement des obligations subordonnées (Additional Tier 1 ) et le coût d’assurance contre le risque de défaut de paiement (« Credit Default Swap ») de Deutsche Bank ont fortement augmenté.

    Le CDS à 5 ans de Deutsche Bank a grimpé à plus de 2,2%. Les instruments financiers de couverture indiquent une probabilité de défaut de Deutsche Bank de 27,4% dans les cinq prochaines années et de 19,3 % pour Commerzbank. Pour Barclays et Société Générale, la probabilité moins élevée se situe autour de 13 %. Signe de nervosité, l’indice de volatilité aux États-Unis s’affichait à 22,76, tandis que l’indice européen a fait un bond à 24,88. Les banques centrales doivent résoudre le problème contradictoire de la stabilité monétaire et de la stabilité financière des banques, de l’inflation ou du krach bancaire et boursier.

    Afin de combattre l’inflation, Jerome Powell, le président de la Fed, a annoncé ce mercredi une hausse de 0,25 % du principal taux directeur pour le porter à 4,75 % -5%, en soulignant que d’autres hausses de taux pourraient suivre, si nécessaire, mais qu’aucune baisse des taux n’était anticipée. Sans la faillite de Silvergate Bank, Silicon Valley Bank et Signature Bank, la Fed aurait relevé le taux de 0,50 % au lieu du taux modéré de 0,25%. Il est évident que le relèvement du coût de l’argent pèse sur les particuliers, les entreprises, les banques, les États et les marchés financiers : depuis l’été 2022, les taux qui étaient de l’ordre de zéro aux États-Unis et négatifs en Europe, ont grimpé à la verticale aux États-Unis pour atteindre 4,75 – 5% et 3,50% en zone euro. Il en est de même pour les taux obligataires qui, pendant la même période, ont violemment augmenté de pratiquement zéro à 2,9 % en France et 3,51% aux États-Unis. Le but recherché par le Système est la hausse des taux pour combattre l’inflation, tout en inondant les banques de liquidités pour éviter leurs faillites.

    Powell a aussi insisté sur le fait que, malgré la faillite de banques régionales californiennes, le secteur bancaire était sûr tandis qu’au même moment Janet Yellen, la secrétaire américaine au Trésor, déclarait , lors d’une audition devant le Sénat, ne pas envisager « une garantie globale » pour tous les dépôts bancaires aux États-Unis, ce qui a fortement ébranlé les investisseurs. Il faut savoir en effet que c’est le seul gouvernement américain qui devrait mettre la main à la poche en empruntant pour couvrir les dépôts des banques en faillite aux États-Unis. Tout comme en France le FGDR, la FDIC ne dispose que de montants ridicules pour couvrir les dépôts en cas de faillites : le FDIC a seulement 200 milliards de dollars en caisse, alors que les dépôts des deux petites banques californiennes en faillite SVB et Signature représentent déjà, à eux seuls, 250 milliards de dollars ! Ces atermoiements des autorités américaines naviguant à vue pour la garantie des dépôts ainsi que la perte de valeur au prix du marché des obligations détenues par les banques, en raison de la hausse des taux d’intérêt, sont à l’origine de l’actuelle crise bancaire.

    Il semble que la Fed, plutôt que de continuer à augmenter les taux, espère que les mesures actuelles vont inciter les banques à réduire leurs prêts, afin de préserver leur liquidité, ce qui ralentira l’économie et l’inflation actuelle de 6 %. Selon une enquête de la Fed en janvier, la demande de crédit bancaire des entreprises et des ménages est déjà moindre, les conditions de prêt étant durcies. La croissance des crédits bancaires aux États-Unis a été nulle ces 3 derniers mois. Lors d’une conférence de presse, Jerome Powell a clairement expliqué que le durcissement des conditions de crédit bancaire était équivalent à une augmentation des taux directeurs de la Fed. C’est pourquoi il ne parle plus de « futures hausses de taux ». Autrement dit, la Fed souhaite transférer une partie de la tâche de ralentissement de l’économie au secteur bancaire. Il est clair que la Fed ne souhaite pas aggraver les difficultés des banques en augmentant les taux (dépréciation de leur portefeuille d’obligations à la valeur du marché).

    Mais en accordant des prêts aux banques qui font face aux retraits des dépôts de leurs clients, afin d’augmenter leur liquidité, la Fed a cependant de nouveau augmenté son bilan de 297 milliards de dollars, au lieu de continuer à le réduire, ce qui correspond à l’effet « quantitative easing » d’essence inflationniste car il y a création supplémentaire de monnaie.

    En Europe, la BCE tente de rester ferme dans la tempête bancaire. Christine Lagarde ne juge pas nécessaire « d’arbitrer entre la stabilité des prix et la stabilité financière ». À cet effet la BCE ne donne plus de prévision de hausse ou de baisse de taux. La BCE, comme toutes les grandes banques mondiales, a également effectué des accords swap avec la Fed pour obtenir des liquidités en dollars, ce qui avait été déjà le cas en 2008, lors de la faillite de Lehman Brothers ; à l’époque la Fed avait inondé la planète à hauteur de 20 000 milliards de dollars. De cette façon, la BCE pourra alimenter en dollars les banques européennes si elles font face à des retraits de dépôts ou à des problèmes de liquidités en dollars. Le Crédit Suisse a par exemple dû faire face tout récemment à 110 milliards de retraits de dépôts.

    Un autre malaise en Europe vient du fait que les détenteurs d’obligations subordonnées du Crédit Suisse, soit environ 17 milliards de dollars, ont tout perdu, la Banque nationale suisse d’une façon scandaleuse ayant décidé de ne pas les indemniser et de faire passer avant les actionnaires, ce qui est contraire à la morale la plus élémentaire. Les obligations subordonnées jouent le rôle de quasi fonds propres, mais elles n’ont pas, comme les actions le droit de vote et, en contrepartie, elles sont mieux rémunérées que des obligations normales. D’où un très long procès à venir par les détenteurs internationaux prestigieux de ces obligations (Lazard Frères, Blackrock, etc.) et un sentiment justifié de malaise sur les marchés, car il y a eu spoliation pure et simple par la Banque nationale suisse qui se retranche derrière des lois suisses unilatérales et non éthiques.

    Il est vrai que la plupart des banques européennes ne sont pas dans la situation de nombreuses banques américaines car elles respectent la réglementation Bâle III mise en place après la crise financière de 2008. Selon le Président de la Banque de France, Villeroy de Gallau, 400 groupes bancaires européens sont soumis à cette réglementation contre 13 seulement aux États-Unis, les plus grands établissements. Trump, en 2019, a pris la décision stupide de dispenser les banques moyennes et petites des règles de Bâle III.

    La BCE vient d’augmenter de 0,50 % ses taux, afin de confirmer sa volonté de combattre l’inflation tout en affirmant que toute nouvelle augmentation des taux dépendra du contexte à venir. Enrayer la panique financière et bancaire tout en domptant l’inflation, tel est le dilemme de la BCE ! L’inflation annuelle en France est estimée actuellement à 6,3 %, mais au Royaume-Uni elle s’élève déjà à 10,4 %. La lutte contre l’inflation est la priorité, mais il sera difficile pour les banques centrales d’aller beaucoup plus loin dans le resserrement monétaire.

    L’Italie vient aussi de connaître la faillite de la 20e plus grosse compagnie d’assurance-vie, la compagnie Eurovita qui a été placée sous administration provisoire. Eurovita n’a pas pu supporter la perte de valeur importante de ses obligations françaises et allemandes, suite à la hausse des taux. Tous les fonds sous gestion d’Eurovita, soit 15 milliards d’euros, sont gelés ; les épargnants ne peuvent plus accéder à leur argent. On sent bien que l’économie mondiale a atteint la limite supérieure possible, pour supporter les taux d’intérêt actuels.

    Il est probable que le Système va provisoirement venir à bout de cette crise bancaire, avec à la clé une baisse des cours des actions qui sera « vicieuse » selon la banque américaine Morgan Stanley, suite à une double contraction de l’activité et des bénéfices. Les liquidités des banques centrales resteront en effet dans les banques pour éviter la faillite et ne parviendront pas à l’économie réelle, sous forme de crédits bancaires aux entreprises ou aux particuliers. La vitesse de circulation de la monnaie dans le système bancaire diminuera donc d’autant. Les actions baisseront donc, suite à la diminution des bénéfices et à la diminution du coefficient cours de l’action/bénéfice (P/E), ce qui correspond à une augmentation de la prime de risque.

    Mais mortellement blessé depuis 2008, et sauvé par « l ‘assouplissement quantitatif » des banques centrales, les jours du Système sont maintenant comptés car, à partir de maintenant, seule une conjoncture dépressive, qui ne soit pas sous le signe d’une stagflation par les coûts de l’énergie et des matières premières, peut prolonger son agonie pendant encore quelques mois ou deux ans au grand maximum.

    La seule raison de la mort à venir du Système dans un avenir très rapproché : l’hyper-endettement qui, au lieu de régresser, vient d’augmenter d’une façon inconsidérée, en raison de l’erreur phénoménale, du scandale que fut la traitement de la crise du Covid en Occident par le confinement pendant une durée aussi longue. L’endettement de la France, suite à la crise du Covid, a augmenté de 600 milliards d’euros pour le porter aujourd’hui au chiffre démentiel de 3 000 milliards d’euros. La dette du Covid a été reprise essentiellement par la BCE avec l’assouplissement quantitatif jusqu’à l’été 2022. Ce fut alors la fin de l’argent magique et gratuit, avec arrêt d’injections de liquidités et début de la remontée des taux d’intérêts qui étaient négatifs, pour en arriver aujourd’hui au taux de 3,50 % (4,75%-5% aux États-Unis)

    Or 1% d’augmentation des taux d’intérêts représente une charge supplémentaire annuelle de 40 milliards d’euros, au bout de 10 ans, selon Villeroy de Gallau. Avec un taux à long terme de 6 %, cela signifierait que la France , à terme, devrait payer 240 milliards d’euros d’intérêt pour un budget régalien légèrement supérieur à 300 milliards d’euros, soit 80 % des recettes de l’État pour ne payer que les intérêts de la dette. Le budget de l’État français ne peut donc pas supporter une telle charge, avec un taux d’intérêt à 6 % pour mettre fin à l’inflation.

    Aux États-Unis, le changement de politique monétaire a commencé au printemps 2022. L’endettement des États-Unis est tout aussi démentiel, mais phénomène nouveau, le roi-dollar est remis en question et les banques centrales de la Russie, de la Chine et des BRICS ne vont plus – ou de moins en moins – acheter de billets du Trésor américain, afin de rémunérer leurs dépôts.

    Le Système et la zone euro exploseront suite à la crise de la dette. Le Système, limité par les taux d’intérêt, au-delà des aléas de la conjoncture et de la restriction des crédits par les banques, ne pourra donc qu’assister, plus tôt que nous le pensons, à une inflation rampante structurelle supérieure à 2 %. Cette dernière ne pourra que progressivement monter en puissance, au fil du temps, d’une façon auto-accélérée jusqu’à l’hyper-inflation et à l’explosion, d’une façon tout à fait analogue à ce qui s’est passé en Allemagne, en 1923, pour des raisons différentes (problème du paiement impossible des dettes de guerre du Traité de Versailles). On passera progressivement de l’inflation à un chiffre, puis à deux chiffres et trois chiffres (inflation galopante), jusqu’à l’hyperinflation, sans jamais pouvoir revenir en arrière, en raison de la dette trop élevée, de la perte de confiance des investisseurs dans la dette française !

    Les Français, comme le remarque le philosophe allemand Jürgen Habermas, seront obligés de travailler un jour jusqu’à 67 ans et Jean Monnet avait pour une fois raison : « Les hommes n’acceptent les changements que dans la nécessité, et ils ne voient la nécessité que dans la crise ». Le Système en France explosera, suite à l’hyperinflation incontrôlable, mais les raisons profondes de l’hyperinflation auront été l’irresponsabilité et la nullité des élites depuis 40 ans, qui ont accepté une immigration ruineuse (80 milliards d’euros par an), 2 millions de fonctionnaires en trop (84 milliards d’euros), un laxisme généralisé de la dépense publique et sociale (retraite à 60 ans de Mitterrand, 35 heures, gaspillages tous azimuts de l’argent public). Alors qu’il faut changer le Système et les valeurs sociétales, les Français ont seulement réagi jusqu’à ce jour en demandant à l’État des subventions, des aides exclusivement financées par l’emprunt et toujours plus d’impôts pour les autres, jusqu’à ce qu’un jour cela finisse par retomber sur le nez de tous les Français !

    Selon le physicien Albert Bartlett, « une des grandes faiblesses de la race humaine, c’est une incompréhension de la fonction exponentielle ». La France connaîtra un jour, comme le Liban, le dollar à 100 000 livres libanaises ! Quant à l’or qui vient d’atteindre les 2000 $ l’once, son cours s’envolera jusqu’à atteindre un jour les 10 000$ l’once, le dollar s’étant entre-temps effondré et la zone euro ayant explosé !

    Il est à craindre que la France hyper-endettée connaisse dans un avenir rapproché l’hyperinflation, la banqueroute, le retour au franc, la faillite de l’Europe du Sud, l’explosion de l’UE et de la zone euro, l’effondrement du Système, la misère, la violence, l’explosion politique, sociale, sociétale, économique, monétaire, la guerre civile, la révolution libérale conservatrice ! La raison principale : l’irresponsabilité des dirigeants politiques qui pendant plus de 40 ans, Macron venant couronner le tout, n’ont fait que « bouffer » l’héritage gaullien, tout en pratiquant l’art de plaire face à des Français décérébrés par les médias, et suite aussi aux rêves irréalistes, fumeux, décadents et ruineux des écologistes, des gauchistes et des social

     

    Source : synthesenationale

  • Chômage et déflation, puis effondrement et hyperinflation

    Publié par Guy Jovelin le 07 septembre 2020

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    Marc Rousset

    Alors que le FMI annonçait une croissance de 3,3 % en 2020, le monde connaîtra en fait une récession de 4,9 % et un possible rebond en 2021. La seule chose certaine, c’est que la production mondiale s’effondrera de 7,6 % en 2020. Tous les pays sont en récession. Le paradoxe, selon une enquête du Pew Research Center, c’est que les Européens du Nord, dont la situation économique est plutôt bonne, sont très préoccupés par l’année 2021.

    Il y a 20 ans, le CAC 40 était à 7.000. Aujourd’hui, il est à 5.000, après avoir été à 2.401, le 12 mars 2003, pour remonter à 6.200, en 2007, et pour redégringoler à 2.519, le 9 mars 2009. Entre le 21 février et le 18 mars 2020, le CAC 40 a chuté de 40 %, en passant de 6.100 à 3.600. Le CAC 40 comme le Dow Jones, le NASDAQ et le S&P 500 devraient être beaucoup plus bas et ne sont maintenus aux niveaux actuels que par la création monétaire et un hyperendettement tous azimuts, tous agents économiques, la plupart des États souverains inclus.

    Les entreprises du luxe représentent 30 % du CAC 40, soit plus de 500 milliards d’euros, et les valeurs technologiques des GAFAM, aux États-Unis, sont l’unique raison de l’envolée de Wall Street. Mais les arbres ne montent pas jusqu’au ciel et, pour la première fois, cette semaine, les grandes valeurs technologiques ont baissé, ce qui a pesé sur l’indice NASDAQ. Certains économistes ont évoqué le « moment Minsky », du nom d’un économiste américain d’origine russe, qui correspond, en fait, au moment où le prix des actifs est au bord d’un effondrement brutal. Mais le Système étant le dos au mur, prêt à tout, il est à peu près certain que la Fed et la BCE déverseront encore plus de liquidités pour éviter l’explosion de la bulle boursière.

    Il reste à récupérer, pour les États-Unis, 10 à 20 % d’activité pour retrouver leur niveau d’avant crise. Sur les 20 millions d’emplois perdus suite au coronavirus, 41 % de ces postes seulement ont été recréés, selon le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin. Pour éviter un désastre social, Trump a mis fin aux expulsions de locataires jusqu’à fin 2020. Le résultat, c’est que ce seront les propriétaires de biens immobiliers qui seront en faillite, avec saisie par les banques, suite à leur impossibilité de rembourser leurs crédits bancaires. À moins d’une nouvelle injection d’argent gratuit par la Fed ou par le gouvernement américain pour indemniser les propriétaires, avec encore davantage de dettes…

    En France, les déclarations officielles de faillite vont commencer à partir du 7 octobre, suite à la législation en vigueur. 3.500 milliards d’euros d’épargne liquide sont thésaurisés par les Français soucieux de l’évolution en cours. La pression à la baisse sur les salaires a commencé. L’industrie ne croit pas à un retour rapide à la normale ; le commerce s’attend à une consommation timide ; le bâtiment reste fragile ; le tourisme, l’aérien et la restauration ne voient pas le bout du tunnel.

    Le spectre de la déflation avec une chute des prix hante l’Europe. Le taux de chômage va commencer à s’envoler. Si l’inflation disparaît complètement, la BCE n’aura plus d’autre choix que de créer davantage de monnaie et de rendre encore plus négatifs des taux d’intérêt déjà négatifs, ce qui ne s’est encore jamais produit dans l’histoire économique du monde…

    Des Bourses qui augmentent aujourd’hui dans une ambiance pareille, c’est de la folie furieuse, de la bulle spéculative qui repose sur du sable. La seule possibilité, pour les banques centrales et les gouvernements, c’est donc de continuer la fuite en avant par la création monétaire, les taux négatifs et l’endettement. Goldman Sachs prévoit que la Fed n’augmentera pas ses taux avant 2025. Et soit les agents économiques prennent peur dès maintenant et on est dans le schéma « Minsky », soit l’immobilier, l’or et les actions continuent de grimper mais, à terme, seul l’or continuera de monter, en même temps que les monnaies devises perdront leur pouvoir d’achat, tandis que les actions, les obligations s’effondreront et que l’immobilier, bien réel, qui préserve habituellement de l’inflation, baissera lui aussi, mais dans une moindre mesure, si les locataires et les commerces sont de plus en plus dans l’impossibilité de payer leurs loyers.

     

    Source : synthesenationale

  • L’or n’a pas fini de grimper

    Publié par Guy Jovelin le 04 août 2020

     

    Nous reproduisons l’analyse de l’économiste Marc Rousset au sujet de la montée de l’or et de l’argent.

    Le cours de l’or à Londres, ce vendredi 31 juillet, était de 1976,10 dollars l’once, donc très proche de la barre des 2.000 dollars qui pourrait devenir une nouvelle référence, et bien au-dessus du record précédent de 1.921 dollars, en septembre 2011. Le cours du métal jaune s’est apprécié de plus de 25 %, depuis le début de l’année. Le coronavirus n’aura fait qu’accélérer et confirmer les thèses de ceux qui, avant sa venue, pronostiquaient déjà une grave crise économique, suite à l’hyperendettement démentiel tous agents, partout dans le monde, qui ne pouvait trouver une solution que par la création monétaire et l’hyperinflation. En fait, ce ne sont pas l’or et l’argent qui grimpent, mais les agents économiques qui perdent confiance dans la valeur des monnaies.

    Toutes les conditions pour faire grimper les métaux précieux sont réunies : politique monétaire laxiste, taux réels des obligations en territoire négatif, incertitudes autour du virus, plans démentiels de relance économique des États par la dette, nouvelles mesures d’assouplissement monétaire prévues par la Fed et la BCE, risques de krach boursier, tensions Chine-États-Unis.

    L’argent a dépassé les 24 dollars l’once pour se diriger vers les 25 dollars, alors qu’il s’achetait encore, en mars, pour 12 dollars. Il s’est apprécié de 25 % durant le seul mois de juillet, soit sa seconde plus forte hausse mensuelle de l’Histoire. Mais l’argent semble toujours sous-évalué par rapport à l’or car il est encore très loin de son record d’avril 2011, à 48,59 dollars l’once. Il faut, aujourd’hui, environ 80 onces d’argent pour acheter une once d’or, alors que la moyenne historique est de 60. L’argent est plus spéculatif que l’or car il est utilisé davantage à des fins industrielles et il n’est plus acheté de nos jours par les banques centrales, qui ont renoncé au bimétallisme or-argent des siècles précédents.

    Les fonds souverains commencent à bouder les actions pour investir dans les métaux précieux. Selon Invesco, 18 % des banques centrales envisagent d’acheter encore de l’or, tandis que ce pourcentage passe à 23 % pour les fonds souverains. Les banques centrales achètent exclusivement des lingots physiques, tandis que les fonds souverains préfèrent les ETF (Exchange Traded Funds), les contrats à terme et les swaps (contrats d’échange de flux financiers). La performance de l’or est d’autant plus exceptionnelle que la demande d’or chinoise a chuté pendant le premier semestre. Ce sont donc les achats dictés par la peur (« fear trade ») qui ont alimenté la hausse du métal jaune.

    Jamais, en 244 ans, depuis la fondation des États-Unis d’Amérique, l’économie américaine n’a été aussi inondée d’argent. La masse monétaire M2, qui est la plus caractéristique, a augmenté en un an de 24 % aux États-Unis, ce qui n’a jamais été le cas jusqu’à présent. C’est cette création monétaire effrénée qui alimente la hausse explosive de l’or. Une fois encore, Ray Dalio, le fondateur de Bridgewater Associates, qui recommandait l’achat d’or en janvier dernier, aura eu raison. Même si le cours de l’or devait connaître une correction passagère, il poursuivra son ascension en reprenant sa marche en avant. Selon Bank of America, l’or pourrait atteindre les 3.000 dollars dans les 18 mois à venir. L’objectif à court terme de Citigroup est de 2.100 dollars l’once. Quant à Goldman Sachs, les prévisions à 12 mois ont été relevées à 2.300 dollars l’once.

    Des prix élevés sur l’or sont inévitables au moment où nous entrons dans une période semblable à l’environnement apparu après la crise financière mondiale de 2008-2009, d’autant plus que cette crise n’est en fait que le prolongement de celle de 2008 avec l’accélérateur Covid-19 en plus, mais cette fois-ci, au lieu de chuter comme après 2011, les prix de l’or pourraient bien continuer de monter à la verticale, comme en Allemagne en 1923, dès que l’hyperinflation apparaîtra en 2021 ou 2022.

    Source

  • Ce sera 1929, puis l’hyperinflation et l’effondrement du Système

    Publié par Guy Jovelin le 30 mars 2020

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    Marc Rousset

    La remontée passagère des Bourses est due uniquement à l’intervention immédiate, et beaucoup plus rapide qu’en 2008, des banques centrales et des gouvernements, celle de la Fed pour les achats de bons du Trésor et les titres hypothécaires n’ayant plus de limites, avec des innovations telle que le rachat de créances privées (obligations gagées sur des prêts à la consommation). La Fed ouvre les vannes monétaires et fait tapis face à la crise du coronavirus. C’est ce que fait, également, la BCE lorsqu’elle rachète les dettes publiques irremboursables de la France et de l’Italie. La BCE, avec son nouveau bazooka de 750 milliards d’euros, porte son effort de rachat de titres, pour 2020, à 1.000 milliards d’euros. Quant aux règles comptables pour les banques, elles disparaissent ou sont assouplies.

    L’ensemble des mesures gouvernementales des pays du G20 représente 5.000 milliards de dollars. Les mesures du gouvernement américain s’élèveront à 2.000 milliards de dollars et, si l’on additionne l’ensemble des mesures des États européens, dont 1.100 milliards d’euros pour l’Allemagne, un plan sans précédent depuis la Deuxième Guerre mondiale, on se rapproche du chiffre américain. Les États-Unis, qui n’ont pas les lois sociales du chômage partiel, ont décidé de se rallier à la politique de « l’argent par hélicoptère, » avec un chèque du gouvernement fédéral d’environ 3.000 dollars pour une famille avec deux enfants.

    Aux États-Unis, le chômage augmente à la verticale. À très court terme, selon James Bullard, président de la Réserve fédérale de Saint Louis, 46 millions d’Américains pourraient se trouver au chômage. Le taux de chômage pourrait atteindre 30 %, un chiffre plus élevé que lors de la Grande Dépression de 1929 et trois fois supérieur à celui de la récession de 2008-2009. Goldman Sachs anticipe un plongeon du PIB américain de 24 % au deuxième trimestre, alors que Morgan Stanley l’évalue à 30 %. Pendant le dernier trimestre de la crise 2008, la contraction n’avait été que de 8 %. On est donc clairement dans les années 1930.

    À Wuhan, la diminution d’activité a été de 42 % au premier trimestre 2020. En France, selon l’INSEE, un mois de confinement coûte 3 % de PIB. Le coût du confinement en France pour deux mois serait donc, au minimum, de 140 milliards d’euros, soit une perte d’activité de 35 %, plus vraisemblablement 200 milliards d’euros, soit une réduction d’activité de 50 %, qui viendront s’ajouter à notre endettement déjà démentiel de 2.400 milliards d’euros. Il ne faudrait pas que la France meure, guérie du coronavirus, car les milliards distribués pour le chômage partiel vont être empruntés et il faudra les rembourser ! De même l’endettement public de l’Italie devrait passer, fin 2020, de 135 % à 161 % du PIB, selon Goldman Sachs. La BCE, « prêteur en dernier ressort », va se retrouver avec des montagnes de créances irrécouvrables, comme dans les économies de guerre, ce qui entraînera la perte de confiance dans la monnaie et l’inflation.

    Sur les marchés obligataires, il y a aussi risque de tempête, style 1929, pour les dettes des entreprises zombies hyperendettées en raison de la baisse des taux. Les banques centrales essaient d‘intervenir sur les marchés à risque high yield mais les digues pourraient céder dans la durée et les taux s’envoler, avec risque de krach obligataire. L’écart du taux public d’emprunt français avec l’Allemagne s’élargit, tandis que celui avec l’Italie grimpe d’une façon accélérée. Une crise dans la zone euro n’est pas à exclure, d’autant plus que les Allemands, réalistes, ne veulent pas entendre parler à juste titre des emprunts mutuels « coronabonds » rêvés par Macron.

    Les napoléons d’or, en France, sont en pénurie totale ou se vendent avec des primes très élevées par rapport au cours officiel. Il est probable que l’or va s’envoler très bientôt, comme en 2008, dans les trois années suivantes, au fur et à mesure que des dépressions économiques apparaîtront et que les banques centrales se rapprocheront de la faillite, de la perte de confiance dans la monnaie, avec des taux d’inflation qui pourront être élevés.

    La stagflation pourrait, à terme, laisser la place à l’hyperinflation. Les États-Unis inquiètent et la Chine, avec un système financier branlant et une possible nouvelle contamination, ne rassure pas, d’autant plus que sa reprise sera très vite freinée par la récession si le reste du monde se met à l’arrêt. Il est probable que nous assistions au début de la pire dépression économique mondiale jamais survenue en temps de paix, tant les dettes des États, des entreprises et des particuliers sont démentielles partout dans le monde, et tant les bilans des banques centrales (Fed, BCE, Japon) ont de plus en plus à leur actif des créances gigantesques irrécouvrables.

     

    Source : synthesenationale