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le petit robert

  • Le Petit Robert est-il un dictionnaire militant ?

    Publié par Guy Jovelin le 14 mai 2022

    de Philippe Kerlouan :

    « L’entrée de nouveaux mots dans un dictionnaire est censée en consacrer l’usage. On ne s’étonnera pas que l’édition 2023 du Petit Robert contienne des termes largement employés dans l’actualité récente. On pourrait penser qu’il se met impartialement au service de la définition des mots, mais il peut arriver que, pour suivre la mode voire par militantisme, il décide de servir une cause, fût-elle discutable.

    C’est ainsi qu’on trouve, dans la nouvelle édition, toute une série de termes, plus ou moins heureux, héritages de la pandémie du Covid-19. Un « Covid long » est un Covid dont les symptômes persistent ; une personne « covidé(e) » est atteinte du Covid ; le « portage » est la capacité que possède une personne, un animal de transmettre un germe, et le verbe « écouvillonner » signifie prélever un échantillon (dans une cavité naturelle) à l’aide d’un écouvillon. Il n’est pas certain que tous ces mots méritent de passer à la postérité, mais passons.

    Le lexique des questions sociétales fait aussi une entrée remarquée, ce qui est une façon de les officialiser et de les légitimer. On trouve, bien sûr, l’« identité de genre », mais aussi le « genre fluide », traduction de l’anglais gender fluid, caractérisé par des fluctuations de l’identité de genre, le verbe « dégenrer », qui signifie supprimer toute distinction en fonction du genre pour favoriser la mixité et l’égalité, ou encore la « thérapie de conversion » consistant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne. Ces termes ne sont pas couramment employés, mais les faire entrer dans le dictionnaire leur donne une réalité et une consistance qu’ils ne possèdent pas encore.

    Le comble est atteint quand Le Petit Robert ajoute, dans son édition papier, le fameux pronom personnel « iel » (« iels » au pluriel), qu’il n’avait jusqu’ici introduit que dans sa version numérique. Il assure ainsi une légitimité supplémentaire à ce pronom contesté, employé pour évoquer une personne, quel que soit son genre. Une démarche apparemment plus idéologique que lexicographique. Le pluriel « iels », précise le dictionnaire, « peut être pratique […] pour désigner une foule, un groupe mixte ». Il est vrai qu’Élisabeth Moreno, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, avait estimé qu’il n’était pas « choquant » d’employer ce pronom neutre.

    Vous l’aurez compris : ce dictionnaire outrepasse sa mission en faisant la promotion de l’écriture inclusive et, plus généralement, des idéologies à la mode. Il participe, sciemment ou non, au combat des minorités agissantes qui ne se contentent pas de vouloir être respectées – ce qui serait légitime – mais font pression pour imposer leurs normes et leur vocabulaire à la majorité, vouant aux gémonies les récalcitrants. Le Petit Robert, ce dictionnaire de référence, se transformerait-il en dictionnaire militant ? »

    A l’évidence.

    Source BVoltaire

  • Le Petit Robert intègre le néo-pronom « iel », contradiction de «il» et de «elle»

    Publié par Guy Jovelin le 18 novembre 2021

    «C’est un pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre. L’usage du pronom iel dans la communication inclusive», a expliqué Le Petit Robert.

    Chaque mois, les lexicographes du dictionnaire y ajoutent des mots et expressions. Si «antivax» ou «passe sanitaire» n’ont pas fait réagir, le nouveau pronom à caractère inclusif a fait bondir certains politiques.

     

    François Jolivet, député LREM de l’Indre a déploré cette «initiative malheureuse» du Petit Robert et l’a fait savoir sur Twitter. L’élu a également demandé l’avis de l’Académie française via une lettre manuscrite partagée sur ses réseaux sociaux, dénonçant notamment «une intrusion idéologique manifeste qui porte atteinte à notre langue commune et à son rayonnement».

    François Jolivet a, une petite heure plus tard, obtenu le soutien de Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l’Education nationale a, lui aussi, regretté ce nouveau pronom, ajoutant que l’écriture inclusive «n’était pas l’avenir de la langue française».

     

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