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liban

  • Le Liban plongé dans le noir à cause de la pénurie de carburant

    Publié par Guy Jovelin le 10 octobre 2021

     

    Il s’agit de la deuxième panne totale signalée depuis le début du mois. Pour la première, le réseau avait été rétabli quelques jours plus tard.

    Le Liban a été plongé dans un blackout total samedi 9 octobre après l’arrêt de l’activité de deux importantes centrales électriques faute de carburant, a annoncé la compagnie nationale Électricité du Liban (EDL).

    Englué dans une crise inédite, qualifiée par la Banque mondiale d’une des pires dans l’histoire du monde depuis 1850, le pays connait depuis des mois des rationnements draconiens de courant, culminant à plus de 22h par jour, et peine à importer du carburant, sur fond d’une dégringolade historique de la monnaie nationale et d’un assèchement des devises étrangères.

    Ces coupures paralysent la vie de la population et plusieurs secteurs vitaux, tandis que les gérants de générateurs privés, qui prennent généralement le relais, rationnent aussi commerces, hôpitaux et foyers, à mesure que le carburant se raréfie.

     

    Source : lesmoutonsrebelles

  • Liban : Emmanuel Macron s’égare et dérape

    Publié par Guy Jovelin le 29 septembre 2020

    Liban : Emmanuel Macron s’égare et dérape

    De Bernard Antony :

    Emmanuel Macron vient de proférer des propos sur la situation du Liban manifestant le très grave double déni de réalité qu’il commet à propos de ce pays indépendant de la France depuis 1920.

    D’abord, le voilà d’évidence saisi par une vaniteuse confusion dans le rôle qu’il peut y jouer en tant que chef de l’État français.

    Il commet un premier déni de réalité sur sa personne, sa fonction, son rôle car il n’est pas mandaté pour parler en patron du Liban et pouvoir en admonester toute la classe politique comme il le fit chez nous à l’égard du général de Villiers. Manifestement, il ne comprend pas que le Liban n’étant pas sa chose, il est tenu à une certaine réserve dans l’expression de ses jugements de maître d’école comminatoire.

    Son deuxième lourd déni de réalité porte sur le Liban dont il parle comme d’une entité unie, ce qui n’est pas plus vrai aujourd’hui que pendant la guerre de 1975 à 1990 opposant les patriotes libanais aux différentes milices et groupes terroristes islamistes et palestiniens et à l’armée d’occupation syrienne.

    Or, sous la présidence du général Aoun, le Liban est de plus en plus passé sous le contrôle du Hezbollah, parti totalitaire chiite sous direction iranienne et puissante organisation militaire alliée du régime syrien. Disposant de ministères essentiels dans les gouvernements successifs, le Hezbollah, qui contrôle globalement le sud et l’est du pays, constitue le principal obstacle à une durable entente interlibanaise.

    Le seul avenir possible pour un Liban en paix ne passe pas par le maintien de la fiction gouvernementale unitaire actuelle nonobstant l’insurmontable division communautariste.

    Elle ne passe pas essentiellement par un illusoire changement comportemental immédiat de l’ensemble des politiciens libanais.

    Elle ne peut résulter que d’un accord des différentes composantes politico-religieuses pour un projet de réforme confédérale du pays, une cantonalisation qui pourrait s’inspirer du modèle suisse. C’est ce que pourrait subtilement inspirer un chef de l’État français réaliste et adroit.

    Mais on le voit bien, ce n’est pas pour l’heure ce que l’on peut attendre du très orgueilleux et très jacobin Emmanuel Macron de surcroît bien peu connaisseur des paramètres religieux et culturels, modelant l’histoire du Liban.

    Macron, qui a proféré l’énormité que l’on sait sur la colonisation « crime contre l’humanité », s’exprime hélas comme un très mauvais colonialiste façon dirigeants radicaux de la III° République.

     

    Source : lesalonbeige

  • Comment la Turquie infiltre le Liban

    Publié par Guy Jovelin le 28 septembre 2020

    Dans le monde moderne envahi d’anglicismes (merci à Radio Courtoisie d’être une sentinelle implacable), il y a le soft power et le hard power pour qualifier certains comportements dans le cadre des relations internationales.
    Les nouvelles routes de la soie chinoises par exemple constituent une manière pacifique d’étendre sa puissance (soft power). L’invasion de l’Irak par les États-Unis relève bien sûr de la deuxième attitude (hard power).

    TAntoine de Lacoste, auteur sur Boulevard Voltaireoutes les grandes puissances savent alterner les deux stratégies. Notre bon sultan  par exemple : guerrier en Libye ou en Syrie, mais pacifique au .

    Depuis plusieurs années, la communauté sunnite est ainsi l’objet de toutes les attentions de la part de la Turquie. Un hôpital financé par Ankara doit bientôt être inauguré dans le sud du pays, à Saïda nous apprend par exemple le grand quotidien libanais L’Orient-Le Jour.
    Les Turkmènes sont également courtisés. Cette communauté est importante en Syrie et plusieurs milices islamistes présentes dans la province d’Idleb et sous contrôle turc sont composées de Turkmènes. Moins implantés au Liban, ils y comptent toutefois quelques dizaines de milliers de membres et Erdogan leur a proposé de leur accorder la nationalité turque sur simple demande. Près de dix mille d’entre eux ont fait la démarche.
    Au fil du temps, l’influence turque se développe et devient agressive. Ainsi, plusieurs rassemblements arméniens (nombreux au Liban) ont fait l’objet de contre-manifestations, drapeaux turcs en tête. Un comble pour ces Arméniens dont beaucoup descendent de rescapés du génocide qui avaient trouvé refuge au pays du cèdre lors du mandat français. Des slogans très menaçants ont été entendus par les médias libanais.

    On peut d’ailleurs noter en passant qu’un phénomène similaire s’est passé en France cet été : à Décines, près de Lyon, des manifestants turcs ont perturbé et menacé un grand rassemblement arménien…
    La Turquie investit aussi pour l’avenir en offrant notamment des bourses pour des étudiants sunnites.
    Politiquement, elle reste encore relativement prudente. Ainsi, le parti libanais affilié aux Frères musulmans (la confrérie islamiste préférée d’Erdogan), Jamaa islamiya, n’est pas officiellement soutenu par Ankara qui préfère développer un réseau plus large. La Turquie a par exemple proposé son aide après l’explosion du 4 août qui a ravagé Beyrouth et Erdogan a vivement critiqué  lors de ses déplacements dans la capitale libanaise, l’accusant de vouloir restaurer l’influence coloniale de la France. Quelle ironie quand on se souvient que pendant des siècles toute cette région a subi un joug ottoman qui n’était guère suave…

    Erdogan tisse sa toile et entretient des relations personnelles avec plusieurs hommes politiques importants. L’ancien premier ministre sunnite, Saad Hariri, a ainsi été témoin du mariage de la fille d’Erdogan.
    L’enjeu est de taille. La Turquie a conquis la Tripolitaine en Libye, occupe la province d’Idleb en Syrie, a des bases militaires et navales au Qatar, en Somalie et tente de spolier le gaz au large de Chypre… Et cela ne fait que commencer. C’est l’occasion pour la France de s’affirmer à nouveau comme la protectrice du Liban.

     

    Source : lafautearousseau

  • Liban, la douleur des chrétiens : « Nous sommes en train de disparaitre »

    Publié par Guy Jovelin le 18 août 2020

    Après l’explosion de Beyrouth, la vie dans ce Liban dévasté et livré au chaos se conjugue avec « survivre », tout particulièrement pour les chrétiens libanais.

    Interrogé par le quotidien italien Il Giornale, Mgr Matthias Charles Mrad, vicaire de l’exarque patriarcal de Beyrouth des Syriens catholiques, analyse la délicate situation des catholiques, certainement la communauté la plus touchée, et la plus en danger de disparaître.

    « Votre Eminence, quelle est la situation actuelle au Liban après l’explosion ?

    La situation au Liban semble désormais calme. Certes plus calme que les heures et les jours qui ont suivi immédiatement l’explosion, mais ce que vit le pays est dramatique. La crise économique et politique est terrible et un mélange explosif s’est concentré sur le Liban : d’abord les manifestations, puis le coronavirus, aujourd’hui Beyrouth dévastée. Une crise qui affecte le Liban à l’intérieur, son peuple, qui doit être reconstruit avant même les décombres. L’Etat a désormais échoué, la politique est absente et la population est seule et déchirée : la reconstruction doit être initiée par les hommes.

    Comment la communauté chrétienne a-t-elle été affectée par cette explosion ?

    Les chrétiens de Beyrouth sont parmi les plus touchés par ce qui s’est passé au port. Toutes les zones voisines étaient habitées par des chrétiens et étaient les quartiers avec une plus forte présence de citoyens de religion chrétienne. Maintenant, les églises sont détruites, les maisons dans de nombreux cas ont été emportées par l’onde de choc. Un dommage énorme auquel s’en ajoute un autre très dangereux : les musulmans les plus riches achètent les maisons détruites car ils sont les seuls à avoir encore de l’argent pour les reconstruire. Et ceux qui ont tout perdu sont contraints de vendre leur maison et de partir. Avec le temps, ces quartiers risquent de ne plus avoir de chrétiens. Et pour cette raison, l’Église demande à l’Etat d’intervenir pour éviter ce processus qui peut provoquer une diaspora : les chrétiens disparaissent.

    Quel rôle les chrétiens du Liban peuvent-ils jouer aujourd’hui ?

    Ils peuvent jouer un rôle très important. Les chrétiens veulent vivre, comme le peuple libanais veut vivre. Les écoles et hôpitaux chrétiens sont fondamentaux pour la société libanaise et sont utilisés par des citoyens de toutes les religions. Mais aujourd’hui, les jeunes qui veulent un meilleur Liban, y compris de nombreux chrétiens, pensent qu’il vaut mieux partir. Il y a beaucoup de jeunes qui émigrent et les partis chrétiens ne représentent plus les sentiments de ce segment de la population. Ils sont des partis liés à d’autres États, très souvent en affaires avec des pays en guerre les uns avec les autres. Et ils portent également cette guerre au sein de leur communauté.

    En ce sens, la communauté internationale peut être utile …

    Bien sûr, mais cela dépend de chaque pays. A présent, la population est tellement fatiguée qu’elle compte sur l’extérieur : l’Arabie saoudite, l’Iran, mais aussi les pays européens. Quand Emmanuel Macron est arrivé à Beyrouth après l’incident du port, les gens demandaient aux Français de retourner au Liban et de reprendre le pays pour le relancer. Je dis ceci pour montrer comment les gens se sentent maintenant privés d’espoir à l’intérieur du Liban.

    Si tel est le cas, comment le Liban peut-il renaître ?

    Certainement il faudra beaucoup de temps et de patience. Le déclin du Liban et sa destruction de l’intérieur ont commencé il y a longtemps et une élection ou une courte période ne suffiront certainement pas à changer les choses. Cela prendra des années, car des années ont effectivement servi à saper le pays. Malheureusement, la classe politique a échoué, elle ne se soucie pas de l’avenir du Liban et les manifestations en un an n’ont rien changé. Cela prend du temps, je le répète, mais il faut commencer par l’homme : c’est de là que commence la reconstruction. » (Traduction de F. de Villasmundo)

    Francesca de Villasmundo

     

    Source : medias-presse.info

  • Liban, après les pleurs, la révolte

    Publié par Guy Jovelin le 10 août 2020

    Liban, après le deuil commence la manifestation. Et la contestation a immédiatement conduit à une révolte contre le gouvernement et le Hezbollah : les manifestants ont occupé les bureaux des ministères. L’explosion du stcok de nitrate d’ammonium, qui a fait 158 ​​morts (bilan encore provisoire), 6 000 blessés et 300 000 sans-abri, a été ‘’l’étincelle‘’ qui a suscité le mécontentement, après des mois et des mois de crise économique et sanitaire. Et cela détruit l’équilibre fragile du gouvernement Diab.

    Des milliers de personnes sont descendues dans la rue, de 5 000 à 10 000 selon les estimations. En quittant le port, la zone la plus dévastée de Beyrouth, la foule s’est immédiatement heurtée à la police alors qu’elle se dirigeait vers le centre. Des groupes plus organisés de centaines de militants de l’opposition ont occupé les bureaux des ministères, dont le siège du ministère des Affaires étrangères, tandis qu’un affrontement très dur a eu lieu non loin de là sur la Place des Martyrs, le même où Rafiq Hariri, alors Premier ministre, a été assassiné le 14 février 2005. Etait attendue, vendredi, la sentence par contumace du procès international des auteurs présumés, tous les militants du Hezbollah, de cette attaque, mais le Tribunal spécial des Nations Unies pour le Liban a reporté la peine au 18 août, « par respect pour la d’innombrables victimes de l’explosion dévastatrice qui a secoué Beyrouth, en raison du deuil national de trois jours au Liban ». Le report de la peine n’a pas calmé l’opposition. Au contraire, elle a accru le ressentiment envers le Hezbollah, considéré comme le principal coupable de la catastrophe et du président maronite Michel Aoun, considéré comme le plus grand protecteur du Hezbollah. Les manifestants ont brûlé les photos d’Aoun hier.

    Des révoltés ont aussi tenté de prendre le quartier général de l’Association des banques, y mettant le feu avant d’être délogés par l’armée, selon un photographe de l’Agence France-Presse sur place. Les protestataires ont également investi les ministères de l’Économie et celui de l’Énergie, symbole de la gabegie des services publics, les coupures de courant alimentant la gronde. « Nous sommes officiellement en guerre contre notre gouvernement », a déclaré une militante, Hayat Nazer. Les banques sont la cible de la colère des manifestants depuis octobre en raison des restrictions draconiennes imposées sur les retraits et virements à l’étranger. 

    Ces manifestations ont fait un mort du côté de la police et environ 700 blessés. Ce sont d’autres victimes indirectes de l’explosion qui a secoué le pays.

    Le ressentiment très fort contre le mouvement armé chiite a pareillement augmenté après la déclaration de son chef Hassan Nasrallah, qui a nié toute implication du Hezbollah dans cette double explosion qui a eu lieu dans le port de Beyrouth.

    Le général maronite Michel Aoun, dans son discours télévisé, a plutôt tenté de mettre la responsabilité des explosions sur des saboteurs étrangers. Il a évoqué une éventuelle action militaire secrète dans laquelle « une bombe ou un missile » aurait été utilisée. Il demande aussi que l’enquête sur l’explosion soit uniquement libanaise et non internationale. Et a refusé l’aide d’Israël.

    Que le Hezbollah puisse être directement responsable du désastre car il contrôle le port de Beyrouth n’est qu’une hypothèse, mais c’est toujours une hypothèse bien fondée et c’est une cause de colère populaire au Liban, où le Hezbollah, quel que soit le déroulement des élections, reste toujours dans une position assez forte pour faire chanter tout gouvernement, avoir sa propre armée et propre infrastructure complètement à l’abri du contrôle des autorités étatiques.

    Le Hezbollah a en effet déjà produit des explosifs à partir de nitrate d’ammonium, lors du bombardement de touristes israéliens en 2012 à Burgas, en Bulgarie. Plusieurs tonnes de ce produit hautement explosif ont été saisies dans les dépôts secrets du Hezbollah dans le cadre d’opérations antiterroristes en Allemagne (au printemps dernier), en Bolivie, au Koweït, à Chypre et au Royaume-Uni au cours des cinq dernières années. C’est une arme ‘’pauvre‘’  car elle est facilement disponible sur le marché. Que le Hezbollah ait puisé dans un dépôt dans un port qu’il contrôle directement à Beyrouth pourrait expliquer pourquoi cette substance y est restée, dangereusement, toutes ces années et que personne ne s’est donné la peine de la stocker ailleurs.

    Le Premier ministre Hassan Diab a annoncé hier soir que lundi, au Parlement, il demandera la fin anticipée de cette législature et de nouvelles élections. « Nous ne pouvons pas résoudre la crise structurelle du pays sans élections législatives anticipées. »

    Francesca de Villasmundo

     

    Source : medias-presse.info