Publié par Guy Jovelin le 11 août 2022
La chronique de Philippe Randa
Le magazine Franc-tireur – pour qui on craint que le fascisme ne commence à la droite de François Bayrou – alerte ses lecteurs sur… « l’angoisse de la page brune » !
C’est-à-dire sur ces « multiples maisons (d’éditions, précisons-le) de petite taille, dont le nom souvent n’indique pas leur orientation politique, (et qui) relaient une pensée d’extrême droite décomplexée, nationaliste et traditionaliste. »
Et de « tambouiller » tout d’abord pêle-mêle dans un brouet que l’auteur veut aussi nauséabond que possible les noms de l’archiviste Henry Coston, de l’ancien libraire (et toujours éditeur) Jean-Gilles Malliarakis et du philosophe Alain de Benoist, fondateur pour le premier et héritiers pour les seconds d’une spécialité de « fichage de (leurs) ennemis politiques »… On en frissonne d’horreur… et plus encore de scepticisme, car on chercherait bien en vain, me semble-t-il, un quelconque « fichage » de qui que ce soit, amis ou ennemis, dans leurs livres respectifs !
En revanche, le concept, sinon de « fichage », tout au moins d’indéniable « chasse aux sorcières » semble plus évident lorsque le site de l’Observatoire du journalisme (OJIM) nous apprend (cliquez ici) que « la publiciste Jutta Ditfurth souhaiterait un contrôle du Salon du livre de Francfort par les antifas, ce, pour les éditeurs de droite », faisant ainsi écho au souhait du conseiller municipal socialiste Thomas Bäppler-Wolf : ce sympathique édile, aussi tolérant que bienveillant, ayant demandé, sinon exigé, de « (mettre) les éditions de droite à leur place : dans le dernier hall, à côté des toilettes ».
N’étant pas en reste « d’angoisses » (ça se soigne, Docteur ?) multiples et variées, Franc-Tireur, après avoir également dénoncé l’écrivain Renaud Camus et son Grand Remplacement (disponible à La Nouvelle Librairie, Paris 6e), Laurent Obertone et son dernier livre Game over (éditions Magnus), Bruno Roy et sa France Potemkine (éditions Godefroy de Bouillon), Alain Soral et ses éditions Kontrekulture et avant d’établir la (longue) liste des éditeurs modérément wokistes et progressistes et abominablement climato-covido sceptiques (en vrac, les éditions de Chiré, Nouvelles Éditions latines, Sorlot, Dominique Martin Morin, Pardès, Via Romana), qui toutes « font bon ménage » entre littérature et fascisme… consacre quelques lignes à mes propres activités d’éditeurs, stigmatisant (entre autres méfaits éditoriaux, tels la biographie de David Duke, chevalier de l’Amérique blanche de Paul-Louis Beaujour ou les deux volumes du Reich maudit de Bernard Plouvier) notamment ma réédition des Protocoles des sages de Sion aux mêmes éditions Déterna qu’effectivement j’ai fondées et dirige.
Je tiens bien évidemment à remercier l’auteur de cet article pour cette publicité (ces livres sont toujours disponibles sur www.francephi.com), me permettant juste de lui faire remarquer qu’il lui aurait été quelque peu utile de prendre connaissance de l’avertissement, publié avant la reproduction de l’édition originale de ces « fameux » protocoles de Serge Nilus : « C’est un faux, pour sa partie polémique antijudaïque (assez faible et au demeurant peu passionnante), mais il est toujours intéressant de déterminer la genèse d’un faux […] (que) ce livre est un génial manuel de totalitarisme et c’est en cela que réside son intérêt essentiel, dégagé de l’aura absurdement mélodramatique de “complot mondial” […] parce qu’il était un bréviaire pour apprenti dictateur que des hommes aussi différents que Lénine, Mussolini ou Mustafa Kemal Atatürk l’ont dévoré à plusieurs reprises (et que) dans cette optique, cela va sans dire, on fait abstraction de la thèse “complotiste”, aussi absurde que grotesque. »
En cuisine, c’est connu, « c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes »… De même, en politique, « c’est dans les vieux fantasmes qu’on espère faire les meilleures frayeurs »… la preuve !
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