Publié par Guy Jovelin le 19 août 2022
A la rentrée, des élèves resteront-ils au bord de la route? Le secteur du transport scolaire manque de chauffeurs pour la prochaine rentrée: environ 8000 salariés manquent à l’appel. Au-delà des enjeux pour rendre le secteur attractif, les entreprises et collectivités s’organisent pour limiter la casse. “C’est une pénurie qui touche tous les territoires, toutes les entreprises” explique sur BFM Business Jean-Sébastien Barrault, président de la Fédération nationale des transports de voyageurs. “Elle s’explique en partie par la crise sanitaire qui a frappé très durement notre secteur et a conduit un certain nombre de conducteurs à partir vers d’autres métiers.“
“Evidemment, ce ne sera pas 8000 cars sans conducteurs puisqu’aujourd’hui on a décrété une mobilisation générale et les entreprises font tout pour trouver des solutions” assure Jean-Sébastien Barrault.
“On va faire conduire du personnel qui, d’habitude, n’est pas forcément mobilisé pour la conduite” explique-t-il. “On va demander à des conducteurs qui habituellement conduisent des cars de tourisme de faire du transport scolaire.”“Et puis, lorsque la situation le nécessitera, les entreprises avec les autorités organisatrices de transport seront parfois amenées à regrouper deux services pour n’en faire plus qu’un.“Une “situation dégradée” qui pourra “parfois conduire les élèves à partir plus tôt” reconnait-il.
“On ne peut pas nier la réalité: on a un vrai problème d’attractivité dans notre secteur qui s’explique par le fait que l’on recrute un grand nombre de conducteurs à temps partiel” poursuit Jean-Sébastien Barrault. “Bien souvent ces contrats sont des compléments d’activité.“
Problème: les entreprises sont engagées dans des contrats de marchés publics de longue durée. Une entreprise qui choisit d’augmenter les salaires n’a donc “pas la possibilité de le répercuter directement à son client” souligne le patron de la fédération. En attendant d’éventuelles renégociations, la filière propose d’augmenter le nombre d’heures travaillées aux salariés pour faire mécaniquement gonfler les salaires.