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  • Entrer en Carême, c’est entrer avec Jésus au désert, pour y demeurer quarante jours dans le jeûne et la prière

    Publié par Guy de Laferrière le 21 février 2023

    Entrer en Carême, c’est entrer avec Jésus au désert, pour y demeurer quarante jours dans le jeûne et la prière

    De l’abbé Charles Berger de Gallardo sur Claves :

    […] Le Carême, c’est presque banal de le remarquer, est conçu comme un temps de préparation. En cela il se distingue des derniers jours – Vendredi et Samedi saints en particulier. Très tôt, un jeûne rigoureux fut pratiqué durant ces deux jours, en référence à la parole du Divin Maître :

    « Des jours viendront où l’Époux sera enlevé à ses disciples, et alors ils jeûneront[5]. »

    Ce jeûne primitif des derniers jours de la Semaine Sainte est un jeûne de compassion et de deuil pour la disparition de l’Époux :

     

    « Ce n’est pas un jeûne préparatoire à la célébration du mystère, mais un jeûne qui l’accompagne : on ne l’appelle pas antépascal, mais pascal[6]. »

    Au contraire, l’institution du Carême a été inspirée par le souci de préparation aux jours saints. Il y avait d’une part la nécessité de préparer les catéchumènes au baptême qui devait être célébré au cours de la Vigile pascale. On en veut pour preuve les nombreuses allusions au baptême que comporte la liturgie du Carême, en particulier au cours des troisième et quatrième semaines. Voici quelques exemples parmi les plus marquants.

    Pour la troisième semaine, le lundi, il est question de Naaman le Syrien qui fût purifié de la lèpre par sept bains dans le Jourdain[7] ; le vendredi, c’est l’eau qui est évoquée, celle que Moïse fit jaillir du rocher[8] et celle que Notre-Seigneur proposa à la samaritaine[9].

    Pour la quatrième semaine, le baptême est suggéré par les introïts du mercredi – effundam super vos aquam mundam : « je répandrai sur vous une eau pure[10] » – et du samedi – sitientes venite aquas : « vous tous qui avez soif, venez aux eaux[11] ».

    À l’institution du Carême contribua également la nécessité d’accompagner les pénitents publics vers la réconciliation à laquelle ils étaient admis le Jeudi saint. C’est à cet aspect du Carême que se rattache le Mercredi des Cendres, l’imposition des cendres étant l’acte solennel par lequel commençait la pénitence publique. C’est également pour les pénitents, qui n’avaient pas accès à la communion, qu’une deuxième oraison de post-communion fut instituée : on la trouve aujourd’hui dans le missel pour les messes de semaine du Carême sous le nom d’oratio super populum, « prière sur le peuple », et elle est introduite par une invitation éloquente : Humiliate capita vestra Deo, « Humiliez vos têtes devant Dieu ».

    Dans l’institution du Carême, donc, la place des catéchumènes et des pénitents fut essentielle. Néanmoins,

    « à ces deux catégories de sujets l’Église entendait bien associer par la même occasion tous les fidèles parce que c’est le corps mystique tout entier qui doit mourir et ressusciter avec le Christ pour se renouveler en lui dans les solennité pascales[12]. »

    Cette association fut progressive et ressembla plutôt à une substitution, le nombre de catéchumènes adultes venant naturellement à décroître, tandis que la pratique de la pénitence publique se faisait plus rare. Ainsi, l’usage d’imposer les cendres au début du Carême fut étendu à l’ensemble des fidèles et tous furent invités à pratiquer généreusement la prière, la pénitence et les œuvres de miséricorde, à l’instar des pénitents. […]

     

    Source : lesalonbeige

  • Pas de retraite pour Jack Lang ?

    Publié par Guy de Laferrière le 21 février 2023

    Pas de retraite pour Jack Lang ?

    À 83 ans, l’actuel dirigeant de l’Institut du Monde Arabe mène campagne pour garder son poste, qu’il occupe depuis 10 ans.

    François Gouyette, ambassadeur de France en Algérie, a manifesté son intérêt pour la présidence de l’Institut. Jean-Yves Le Drian, 75 ans, est également candidat. Emmanuel Macron devrait donner sa préférence début mars.

     

    Source : lesalonbeige

  • Big Brother à la portée de tout le monde

    Publié par Guy de Laferrière le 21 février 2023

    Big Brother à la portée de tout le monde

    Belle escroquerie :

    Une équipe d’escrocs a été arrêtée le 31 décembre dernier après la découverte par la police d’une machine jusqu’alors réservée aux services de renseignement, capable d’aspirer l’intégralité des données des téléphones à proximité. L’appareil est un « IMSI catcher », initialement conçu pour lutter contre les terroristes… et les organisations criminelles. […]

    En fait, l’« IMSI catcher » limite le fonctionnement d’une antenne-relais de téléphonie mobile et connecte tous les appareils situés à sa proximité. Les communications de ces téléphones ainsi interceptés, les escrocs peuvent avoir accès à leur contenu incognito. En l’occurrence, la valise en question aurait capté les données de 16.000 téléphones mobiles et envoyé des milliers de messages dans le but d’escroquer les destinataires. Objectif, d’après la police : inciter les victimes potentielles à se connecter sur un faux site de l’assurance maladie pour récolter leurs données personnelles et leurs coordonnées bancaires. Au total, 424.000 SMS frauduleux auraient été envoyés. Impossible pour l’heure d’établir le nombre de victimes avérées.

    Du côté des escrocs présumés, l’opération serait dirigée par deux hommes, dirigeants d’une société spécialisée dans les nouvelles technologies domiciliée à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Les enquêteurs ont également découvert qu’ils ont acheté la machine espionne en mars 2021 auprès d’un fournisseur chinois. […]

     

    Source : lesalonbeige

  • Black-out total en Europe sur le scandaleux sabotage de Nord Stream par l’Amérique !

    Publié par Guy de Laferrière le 21 février 2023

    Marc RoussetLe nucléaire, seule énergie d’avenir pour la France ! Le scandale de la ...

    Avant de tirer les conclusions géopolitiques sur « l’acte de guerre » commis par Biden contre les intérêts stratégiques et économiques de l’Europe, il importe de relater les principaux faits ahurissants, selon la très longue chronique «  Comment l’Amérique a détruit le gazoduc Nord Stream », écrite le 8 février 2023 par le journaliste américain Seymour Hersh dans le Scheerpost.

    En juin 2022 des plongeurs de la Marine américaine de la base de Panama en Floride, opérant sous le couvert d’un exercice de l’OTAN très médiatisé, connu sous le nom de « Baltops 22 », ont posé des explosifs déclenchables à distance à 260 pieds sous la surface de la mer Baltique qui, trois mois plus tard, ont détruit trois des 4 tuyaux des gazoducs Nord Stream 1 et 2.

    L’administration Biden a fait tout son possible pour éviter des fuites, tout au long de la planification qui s’est étendue de fin 2021 aux premiers mois de 2022, donc bien avant le déclenchement de l’opération militaire spéciale Z le 24 février 2022. Tant que l’Europe restait dépendante des gazoducs russes pour le gaz naturel, écologique et bon marché, Washington craignait que des pays comme l’Allemagne soient réticents pour fournir à l’Ukraine les armes et l’argent dont elle avait besoin, afin de vaincre la Russie, dans une guerre à venir préparée en fait depuis 2014 par l’Amérique, après le coup d’État de Maïdan par la CIA.

    Dès décembre 2021, Biden a autorisé le Secrétaire d’État Jake Sullivan à réunir un groupe de travail interarmées pour élaborer un plan de sabotage des gazoducs. Ont participé également à l’élaboration de ce plan entre autres le Directeur de la CIA William Burns, Victoria Nuland et Anthony Blinken.

    Dès le 7 février 2022, soit moins de trois semaines avant l’invasion russe, lors de la visite du chancelier Scholz à Washington, Biden déclarait en sa présence : « Si la Russie envahit… il n’y aura plus de Nord Stream 2. Nous y mettrons fin ». Vingt jours plus tôt, la sous-secrétaire Nuland avait livré le même message lors d’une réunion du département d’État en comité restreint : « Je veux être très claire avec vous aujourd’hui »  a -t-elle déclaré en réponse à une question : « Si la Russie envahit l’Ukraine, d’une manière ou d’une autre, il n’y aura plus de Nord Stream II. Nous y mettrons fin.

    Ceux qui préparaient la mission ont été consternés par ces révélations folles avant même que le plan soit exécuté. La source du journaliste Seymour Hersh a pu même dire : « C’était comme poser une bombe atomique sur le sol à Tokyo et dire aux Japonais que nous allons la faire exploser ». Mais l’avantage pour la CIA fut de ne plus avoir l’obligation légale de signaler l’opération au Congrès car elle n’était plus secrète, selon la loi américaine.
    La Norvège était le pays idéal pour organiser la mission car les États-Unis y ont beaucoup investi dans de nombreuses bases navales et aériennes. La marine norvégienne n’a pas tardé à trouver le bon endroit dans les eaux peu profondes (200 pieds) à quelques milles de l’île danoise de Bornholm. De plus, en cas de destruction des gazoducs, la Norvège pourrait vendre encore davantage de gaz à l’UE, à un prix encore plus élevé…

    Ce sont donc des plongeurs militaires américains de la base Panama en Floride qui, à partir d’un chasseur de mines norvégien, ont placé des charges C4, avec une minuterie déclenchable à distance, pour les quatre gazoducs, dans des cocons en béton. Les charges ont été déposées, en juin 2022, lors des exercices navals « Baltes 22 « de l’OTAN qui impliquent chaque année, depuis 21 ans, des dizaines de navires de la sixième flotte américaine basée à Gaeta, en Italie, au sud de Rome.

    Les charges C4 attachées aux gazoducs ont été déclenchées le 26 septembre 2022 par une bouée sonar. La bouée a été larguée par un avion de surveillance maritime P8 de la marine norvégienne qui effectuait un vol apparemment de routine. Le signal s’est propagé sous l’eau vers les deux gazoducs et quelques heures plus tard, en raison de l’explosion, trois des quatre tuyaux ont été mis hors service.

    Les médias américains ont traité l’attentat comme un mystère impossible à résoudre, la Russie étant le coupable probable, sans jamais indiquer un motif clair. Interrogé lors d’une conférence de presse en septembre 2022, le secrétaire d’État Blinken a déclaré : « C’est une formidable opportunité de supprimer une fois pour toutes la dépendance vis-à-vis de l’énergie russe et ainsi d’enlever à Vladimir Poutine la militarisation de l’énergie comme moyen de faire avancer ses desseins impériaux. C’est très important et cela offre une formidable opportunité stratégique pour les années à venir, mais en attendant, nous sommes déterminés à faire tout notre possible pour nous assurer que les conséquences de tout cela ne soient pas supportées par les citoyens de nos pays ou d’ailleurs, autour du monde ».

    Blinken a simplement oublié de préciser que les Européens imbéciles remplaçaient en fait la dépendance stratégique russe par la dépendance stratégique américaine, avec un gaz de schiste liquéfié américain non écologique, hors de prix, transporté par des méthaniers pollueurs, avec des usines polluantes de liquéfaction et de regazéification . Le gaz russe très bon marché et transporté dans des gazoducs écologiques assurait, lui, la compétitivité des industries européennes qui sont maintenant incitées à délocaliser leur production aux États-Unis, avec en prime la destruction supplémentaire d’emplois industriels bien rémunérés, déjà en voie de disparition en Europe ! Merci ami Biden pour ce coup de poignard dans le dos !

    Quant à Victoria Nuland, lors d’un témoignage devant la commission des relations étrangères du Sénat, elle a pu déclarer, fin janvier 2023 , au sénateur américain Ted Cruz : « Comme vous, je suis, et je pense que l’administration est très heureuse de savoir que Nord Stream 2 est maintenant, comme vous aimez le dire, un morceau de métal au fond de la mer. »

    L’Amérique de Joe Biden a donc fait preuve d’un cynisme le plus total et il n’est plus possible de parler de bloc occidental ! Tous les médias européens se taisent, alors que tous les gouvernements et tous les états-majors européens savent que ce sont les Américains avec les Norvégiens qui ont fait sauter Nord Stream ! Tout le monde sait à quoi s’en tenir de l’« ami américain », mais personne ne dit rien, ce qui est ahurissant ! D’autant plus qu’il y avait des intérêts européens et pas seulement russes pour financer les gazoducs Nord Stream (la société française Engie, par exemple, perd plus de 1 milliard de dollars, suite au sabotage américain). Mais la Vérité étant connue de tous, les répercussions historiques à long terme de ce scandale, de cette trahison par l’Amérique, sont déjà en marche, afin de pouvoir construire une Europe libre, européenne, proche de la Russie, dans un monde multipolaire.

    Le plus cocasse, comme l’écrit André Posokhov sur R/L, c’est que l’Allemagne, « paillasson servile », soit agressée par un attentat qui ruine son économie et qu’elle puisse pourtant décider de rentrer en guerre avec la Russie pour défendre l’intérêt des seuls États-Unis contre ses propres intérêts. À qui profite le crime ? Qui d’autre que Washington avait intérêt à ce sabotage, d’autant plus qu’un procureur allemand vient de confirmer qu’il n’y avait aucune preuve contre la Russie dans ce dossier ? Tout cela constitue un cas d’école historique exceptionnel, difficilement imaginable !

    Les gazoducs Nord Stream ont toujours été considérés par l’Amérique comme une menace. Les puissances maritimes anglaise et américaine ont toujours fait en sorte que jamais n’émerge sur le continent européen une nation dominante que ce soit la France de Napoléon, l’Allemagne de Guillaume II ou la Russie de Poutine. Zbigniew Brzezinski dans le Grand Échiquier a insisté lourdement sur ce thème, afin que les États-Unis puissent maintenir leur suprématie mondiale.

    Il est fondamental pour l’Amérique que les deux économies voisines et complémentaires de l’UE et de la Russie ne fassent pas leur jonction, car ce nouvel ensemble pourrait devenir aussi puissant que les États-Unis et la Chine. L’unification continentale eurasiatique est le cauchemar des géopoliticiens américains, thème traité d’une façon détaillée dans deux de mes livres  : « La Nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou » (2008), livre pionnier, et « Comment sauver la France/ Pour une Europe des nations avec la Russie » (2021).

    Ce sont les Américains et les Anglais qui ont forcé la main à Zelensky en mars 2022 pour commencer une guerre véritable qu’il souhaitait arrêter avec Poutine. Ils ont fait miroiter à l’Ukraine une défaite rapide de la Russie grâce aux sanctions économiques et monétaires, mais cela n’a pas réussi. Les éléments d’appréciation de l’Amérique en 2022 étaient ceux de 2014, année du coup d’État de Maïdan : les sanctions auraient très certainement réussi en 2014, mais entre-temps la Russie prévoyante, méfiante et réaliste, face aux premières sanctions en vigueur dès cette époque, suite à la prise de contrôle de la Crimée, avait pris des mesures pour augmenter sa souveraineté, l’autarcie et la sécurité de son économie (non dépendance au système Swift contrôlé par l’Amérique plus particulièrement, avec la mise en place d’un système autonome russe de règlement interbancaire ).

    La carpette Zelensky des Anglo-Saxons a déjà sacrifié pour les belles paroles de Boris Johnson et de Joe Biden, la bagatelle de 155 000 soldats ukrainiens tués et 200 000 blessés ! C’est le sang ukrainien qui coule à flot, pas le sang yankee ! La guerre durera-t-elle jusqu’au dernier conscrit ukrainien enrôlé de force à 16 ans ?

    Nous sommes donc en présence d’une guerre américano-russe dans laquelle les Européens se sont laissées entraîner avec une stupidité, une naïveté ahurissante, en devenant même parfois plus royaliste que le roi Biden ! Macron est un des meilleurs exemples car il pense déjà à sa future carrière dans les grandes institutions internationales. Macron trahit la France, tout comme la politique du général De Gaulle qui serait resté neutre dans ce conflit, partant du principe que notre pays n’a aucun intérêt particulier en Ukraine ! Les Européens montrent par là-même au monde entier leur rôle de valet de l’Amérique et leur soumission totale à Washington !

    Mis à part l’extrême gauche allemande, des hommes politiques comme Oskar Lafontaine et surtout les députés très remontés de l’AfD , ni le chancelier Scholz, ni la plupart des députés, ni les médias ne se sont plaints en Allemagne de cette tuile qui tombait sur leur économie. À noter cependant que, selon les sondages, dans l’ancienne Allemagne de l’Est, la population est majoritairement opposée à l’intervention allemande en Ukraine, de même que presque la moitié de l’ensemble des Allemands ! En Italie, Berlusconi, tout comme Viktor Orban en Hongrie, fait aussi entendre sa voix et sa violente opposition à l’attitude actuelle de Européens en Ukraine !

    Devant la veulerie incompréhensible des Européens, il ne manque en fait plus que le droit de cuissage pour Biden en Europe ! Mais le conflit est en train d’évoluer d’une façon différente de ce qu’avait prévu l’Amérique en mars 2022 : non seulement l’écroulement de la Russie sur le plan économique n’a pas eu lieu, mais les économies européennes ont plus de soucis à se faire que l’économie russe ! La mise au ban de la Russie est le seul fait des Européens ; 80 % de la communauté internationale est plutôt favorable à la Russie ! Enfin, ce qui est très grave pour les États-Unis c’est que pour la première fois leur hégémonie politique, économique et militaire dans le monde est véritablement menacée à brève échéance ! La Russie et la Chine sont très actifs pour mettre fin dans un avenir rapproché à l’extraterritorialité américaine et au règne du dollar !

    C’est bien parce qu’elle sent des menaces mortelles venir que l’Amérique s’est cru obligée d’employer des méthodes ahurissantes de gangster telles que l’annulation du contrat français du siècle pour les sous-marins en Australie, le gel incroyable jamais pratiqué jusqu’à ce jour des avoirs en dollars et en euros de la Banque centrale d’un grand pays internationalement reconnu et membre du Conseil de Sécurité à l’ONU, et le scandaleux sabotage par explosifs des gazoducs Nord Stream, vitaux pour la compétitivité économique et la sécurité énergétique de l’Europe, la Russie ayant toujours respecté ses contrats, même pendant la guerre froide !

     

    Source : synthesenationale

  • Espionnage, lobbying, infiltration, drogue et immigration : comment le Maroc tient la France

    Publié par Guy de Laferrière le 20 février 2023

    Bien sûr, on s’espionne entre alliés. C’est même le moyen de savoir si l’autre est bien un allié. Mais le Maroc n’aurait pas « seulement » écouté Emmanuel Macron et certains de ses ministres. Il aurait aussi cherché à corrompre des eurodéputés.

    Le 19 janvier, pour la première fois de leur histoire, les eurodéputés ont taclé le royaume du Maroc, lui enjoignant de « respecter la liberté d’expression et la liberté des médias » et de « mettre un terme au harcèlement de tous les journalistes ». Ils en ont aussi profité pour dire combien ils étaient « profondément préoccupés par les allégations selon lesquelles les autorités marocaines auraient corrompu des députés au Parlement européen ».

    Une attaque en règle, aux antipodes des propos de l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, qui, au lendemain de ce vote fort mal reçu du côté de Rabat, a clamé que « la résolution du Parlement européen n’engage aucunement la France ». Une manière de rappeler que, entre ces deux pays, ce n’est pas une histoire comme une autre, et ce, malgré les coups bas que le royaume inflige régulièrement à la République.

    CORRUPTION À BRUXELLES

    Loin de ce que sous-entend la dénomination de « Qatargate », tout est en effet parti de soupçons d’ingérence portant sur le Maroc. Ce dernier constitue bel et bien le point de départ des investigations lancées par les services de renseignement belge et désormais entre les mains de la justice de nos voisins d’outre-Quiévrain, laquelle enquête notamment pour corruption. L’enjeu : le royaume chérifien a-t-il corrompu des élus pour faire voter à Bruxelles des lois en sa faveur ? En France, cela n’émeut manifestement pas grand monde parmi nos politiques et leaders d’opinion…

    INFLUENCE ET INGÉRENCE

    À croire que le Maroc est dans notre pays comme chez lui. « Les services marocains se sont toujours mal comportés en France », glisse à Marianne un ponte du renseignement, qui rappelle l’affaire Ben Barka – chef de file de l’opposition marocaine au roi Hassan II, le père de l’actuel monarque –, lequel avait disparu en plein Paris à l’automne 1965. Et notre homme de poursuivre : « Les services marocains [la DGED] n’ont aucune pudeur en France, quand bien même ils sont pris la main dans le sac. Souvenez-vous de cet espion qui, identifié en 2016, avait notamment corrompu un membre de la police aux frontières pour se procurer des documents ulltraconfidentiels, comme des fiches “S” de personnes radicalisées. » On nous opposera que la France n’est pas un parangon de vertu. Certes. Il n’empêche, l’ancien protectorat déploie ses réseaux dans tous les rouages de la République, du sommet de l’État au conseil municipal d’Ivry-sur-Seine.

    (…) Marianne


    (…) Afin d’obliger le Maroc à reprendre ces clandestins, Emmanuel Macron avait décidé à l’automne 2021 de restreindre le nombre de visas délivrés ; et Mohammed VI, de jouer la rétorsion. À l’été 2022, Rabat a annulé le laissez-passer consulaire nécessaire à l’expulsion de l’imam marocain Hassan Iquioussen (prédicateur du nord de la France par ailleurs fiché « S ») pour des « propos incitant à la haine et à la discrimination ». Il a finalement été expulsé vers son pays par la Belgique, où il avait fui. Une politique de fermeté sur les visas, levée depuis, et qui n’a pas eu l’heur de faire véritablement fléchir notre ami le roi.

    PARCE QUE C’EST L’UNE DES PORTES D’ENTRÉE DE LA DROGUE VERS L’EUROPE

    Premier producteur mondial de résine de cannabis selon l’ONU, le Maroc devrait figurer au sommet de la « wanted list » du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui proclame régulièrement que « la lutte contre la drogue, partout sur le territoire, est une priorité ». Sollicité par Marianne, le ministère refuse pourtant tout commentaire sur sa coopération avec Rabat dans la lutte antidrogue, à l’instar de l’Office antistupéfiants (Ofast). Preuve que le sujet est sensible Place Beauvau. Et pour cause.

    (…) Marianne